Il est vrai que les émissions anthropiques de carbone ne sont qu'une petite partie du cycle naturel de cet élément : 6 Gt par an environ dans un flux global de 160 Gt par an (schéma ci-dessous ; les chiffres sont en Gt de carbone) soit 4% environ des échanges naturels.
Flux et stocks de carbone en gigatonnes (GIEC, 1996).
Et pourtant nos 6 "petites" Gt ne trouvent pas preneur parmi les "puits" qui absorbent le carbone : seuls 3 Gt sont rapidement recyclées, le reste contribuant à augmenter les concentrations atmosphériques.
En ce qui concerne l'océan, sa capacité d'absorption augmente avec la pression partielle de CO2, mais le réchauffement climatique aura un effet antagoniste :
En ce qui concerne la biomasse non cultivée (forêt
essentiellement), le problème est complexe, mais dans l'ensemble
les forêts ne sont des puits de manière certaine que lorsqu'elles
sont en croissance : en régime de croisière les forêts
ne sont pas des puits puisqu'il en sort à peu près ce qu'il
rentre (exception faite du bois d'oeuvre), et surtout la tendance actuelle
est plutôt à la déforestation, laquelle équivaut
de manière certaine à des émissions de CO2 supplémentaires
(de l'ordre de 1 Gt de carbone).
En ce qui concerne la biomasse cultivée ou élevée,
cette dernière est une contributrice nette au réchauffement,
car les plantes cultivées absorbent un peu de CO2 (lequel finit
en outre par être restitué au milieu ambiant) mais les pratiques
agricoles produisent du méthane (dont le forçage radiatif
est 20 fois supérieur à celui du CO2), sous-produit de la
digestion des ruminants et de la culture du riz, et du protoxyde d'azote
(dont le forçage radiatif est 300 fois supérieur à
celui du CO2), qui résulte de l'usage des engrais azotés.