La matière non baryonique

 

 

 

 

Introduction

 

Les neutrinos

 

Ø   L’expérience GALLEX

Ø   L’expérience Superkamiokande

 

Les WIMPs

 

Ø   L’expérience CDMS

Ø   L’expérience EDELWEISS

 

Les axions

 

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Introduction

 

 

        Selon de récentes estimations, la matière non baryonique pourrait représenter 30 % de la masse de l’univers. Cette matière est constituée de neutrinos et de tout un bestiaire de particules exotiques, les pistes les plus sérieuses étant les WIMPs et les axions.

 

 

Les neutrinos

 

 

            Le neutrino est une particule très difficile à détecter. Sa découverte a d’ailleurs été indirecte ; le neutrino intervient dans les désintégrations β+ et β- et c’est en regardant le spectre en énergie de l’électron issu de la désintégration β- que W. Pauli déduisit l’existence d’une particule de masse faible voire nulle, de spin demi-entier, de charge électrique nulle et ayant une interaction faible avec la matière. On eu alors l’idée de les détecter en exploitant la relation inverse.

                                                                      

Radioactivité β- :                                                                                  _

n -> p + e- + υe

 

Radioactivité β+ :

p -> n + e+ + υe

 

Réactions exploitées :

                                                                                           _

υe + p -> n + e+                                                                                                                      υe + n -> p + e-

 

         Les premières expériences de détection de neutrinos se sont faites près d’une source importante et proche de neutrinos énergétiques : les réacteurs nucléaires. Puis on a commencé à vouloir observer les neutrinos solaires qui sont notamment produits lors de la réaction thermonucléaire principale :

 

4p -> 4He + 2e- + 2υe

 

         Néanmoins, le plus grand flux de neutrinos solaires provient de la désintégration du 8B :

 

8B -> 8Be* + e+ + υ

 

         Ces neutrinos sont particulièrement énergétiques, et c’est essentiellement ceux-ci qui sont observés par le Superkamiokande.

         Cependant, les premières expériences de détection de neutrinos ont observé beaucoup moins de ces particules que ne le prévoyaient les models les plus fins du soleil. On a alors commencé à parler du « problème des neutrinos solaires ». Deux hypothèses s’offraient au scientifiques : soient ils ne comprenaient pas bien la physique du soleil, soit ils arrivait quelque chose aux neutrinos durant leur trajet soleil-terre.

         C’est cette dernière hypothèse qui fut privilégiée lorsque les physiciens annoncèrent que si la particule possédait une masse non nulle (on considérait jusqu’alors que sa masse était nulle ou presque) le neutrino électronique pouvait se transformer en neutrino muonique. Divers expériences se mirent en pace dans le but de déterminer la masse du neutrino qui accessoirement devenait un candidat pour la masse manquante. Voici donc la présentation de 2 de ces expériences.

 

GALLEX

 

 

         GALLEX est une expérience de détection des neutrinos solaires qui est composée d’une équipe internationale : des scientifiques français, allemand, italien, israélien, polonais et américains y sont impliqués ; l’expérience est dirigée par le MPIK (Max Planck Institut für Kernphysik) d’Heidelberg. GALLEX dispose d’une grande cuve de solution de trichloride de gallium enfouie sous la plus haute montagne des Alpes italiennes, Gran Sasso d'Italia, pour se protéger des rayons cosmiques. Elle dispose ainsi de 30 tonnes de gallium, élément très rare qui lui sert de détecteur du fait de la réaction :

 

71Ga + υe -> 71Ge + e+

 

         71Ge est un élément radioactif de demi-vie 11.43 jours. Il faut à présent extraire les atomes de Ge et les compter.

         Lorsqu’il est formé, le Ge forme un composé volatile, le GeCl4 qui est entraîné par l’injection d’azote. Le GeCl4 passe ensuite dans une chambre où il réagit avec de l’eau pour former du GeH4, qui est introduit dans un compteur proportionnel.

         Le comptage est réalisé à partir de la radioactivité du 71Ge. Ceci s’accompagne de moult problèmes, car il faut faire barrage à la radioactivité de l’environnement et il faut que le compteur lui-même soit constitué d’un matériau ultrapure (qui n’émette pas de radiation), car on observe typiquement une désintégration par jour. De plus, il faut tenir compte de la radioactivité des sous nucléides.

 

 

 

 

 

 

 

 

         Les résultats sont nettement inférieurs à ce que prédisait les modèles du soleil. En effet, alors que les modèles prévoyaient 129 +8/-6 SNU (solar neutrino units, 10-36 captures par atome par seconde), GALLEX n’en a observé que 77.5 +/- 8 SNU.

 

        

         La collaboration GALLEX, comme on a pu le noter, est largement internationale. Parmi elle, on peut notamment trouver un grand nom de la physique française : Michel Spiro. Michel Spiro est né en 1946. Il fait ses études à Paris et entre à l'Ecole Polytechnique en 1966. Puis il intègre le CEA, au département de physique nucléaire de Saclay. Il participe ensuite activement à l'expérience UA1, démarrée en 1977 et qui, en 1983, aboutit, sous la direction de Carlo Rubbia, à la découverte des bosons W et Z. En 1985, les neutrinos l'attirent et il participe au lancement de l'expérience GALLEX, qui, dix ans plus tard, apporte un résultat à la mesure du flux de neutrinos solaires. Des neutrinos à la matière noire, il n'y a qu'un pas, qu'il franchit alerte en 1990 pour monter l'expérience EROS.

 

 

         Pour en savoir plus sur GALLEX, cliquer ici.

 

Superkamoikande

 

 

         L’expérience superKamiokande est une entreprise américano-japonaise. C’est un gigantesque réservoir cylindrique de 50000 tonnes d’eau ultra pure dont les parois sont tapissées de 12 000 photomultiplicateurs. Lors des très rares collisions entre un neutrino et une molécule d'eau, l'interaction produit une lumière qui est repérée par les capteurs.

Les observations ont permis aux chercheurs de Super Kamiokande d'estimer la masse du neutrino-muon cent millions de fois plus faible que celle d'un électron. "Ce résultat peut sembler minuscule! Mais les neutrinos sont tellement abondants dans l'Univers que leur masse globale représente un chiffre énorme", conclut Michel Vignaud. Elle pourrait correspondre à 1% de la masse manquante de l'Univers.

         Dans le Superkamiokande, c’est donc la relation :

 

υx + e- -> υx + e-

qui est exploitée, x pouvant désigner e, μ ou τ. De plus, comme on le voit sur la figure, grâce à l’électron mis en mouvement, on peut séparer les interactions dues aux neutrinos d’origine solaire de celles dues aux neutrinos parasites.

         Du fait de l’important seuil de la réaction (5 Mev), les neutrinos provenant de la désintégration du 8B sont quasiment les seuls observés.

 

 

         Présentons maintenant un des collaborateurs du Superkamiokande : Le docteur Yoji Totsuka. Né en 1942, il obtient son master of science en 1967 et son doctorat en 1972 à l’université de Tokyo. Il devient alors associé de recherche dans cette même université. Puis il devient professeur associé et enfin, à partir de 1987, professeur à l’université de Tokyo. Il est directeur de l’observatoire de Kamioka,dépendant de l’institut de recherche des rayons cosmiques de l’université de Tokyo à partir de 1995 puis directeur de cet institut à partir de 1997. Il a étudié les interactions de très hautes énergies dans les émulsions nucléaires, les paquets de muons observés sous terre, les collisions électrons anti-électrons aux accélérateurs DORIS, PETRA et DESY, la désintégration des protons (pour l’instant aucune n’a été observée) et les neutrinos des supernovae, ainsi que les neutrinos solaires et atmosphériques avec les expériences Kamiokande puis a étudié les neutrinos et les désintégrations du proton avec la Superkamiokande. Le docteur Totsuka a reçu de nombreux prix : Asahi Prize (1987), Nishina Prize (1988), Rossi Prize, American Astronomical Society, (1989), Inoue Prize (1990), EPS Special Prize, European Physical Society (1995).

 

 

 

Pour en savoir plus sur l’expérience SuperKamiokande :

·        page américaine de Superkamiokande

·        université de Tokyo

 

 

Les WIMPs (weakly interacting massive particle)

 

 

         Les WIMPs sont des particules issues des théories de la supersymétrie qui établit une symétrie entre bosons (de spin entier) et fermions (de spin demi-entier). A chaque particule on associe donc une superparticule ou sparticule dont le spin est inférieur d’une demie unité. On introduit aussi un nouveau nombre quantique : la R-parité, qui vaut 1 pour les particules ordinaires et -1 pour les sparticules.

 

         On peut s’interroger sur l’utilité d’une telle inflation de particules. Néanmoins « celles-ci semblent […] nécessaires à une grande unification des interactions électromagnétiques et faibles avec les interactions fortes », écrit Pierre Fayet, directeur de recherche au CNRS et travaillant au laboratoire de physique théorique de l’Ecole Normale Supérieure, dans un article de la Recherche. « De plus, » ajoute t’il , « la supersymétrie, qui constitue une extension des 2 grands cadres conceptuels que sont la relativité et la mécanique quantique, s’exprime naturellement dans le cadre d’une extension de l’espace-temps, le « superespace ». […] La supersymétrie apparaît enfin indispensable à la cohérence des théories de cordes, voire membranes et autres objets étendus, que beaucoup considèrent, idéalement comme pouvant conduire à une théorie unifiée de toutes les interactions. »

         Les physiciens supposent que la plupart de ces sparticules se désintègrent très rapidement. Or si on veut que la R-parité se conserve, seule la plus légère des sparticules (qui doit être stable) devrait rester. Il s’agirait du plus léger « neutralino », qui pourrait toutefois peser 10 à 1000 fois plus que le proton.

 

         La recherche des WIMPs a été entreprise depuis la fin des années 1970. Pour détecter l’impact d’un neutralino sur de la matière exposée, il s’agit de mettre en évidence des énergie de l’ordre de 10 à 100 keV. Pour cela plusieurs types de détecteurs sont utilisés : cristal scintillant (NaCl par exemple), qui émet un flash lumineux, semi-conducteur (Si ou Ge par exemple), qui s’ionisera et deviendra alors temporairement conducteur, ou bolomètre, qui, refroidi à 10-20 mK, enregistrent des variations de température de l’ordre du mK.

         A partir de la fin des années 1980, les physiciens s’attaquèrent à la radioactivité naturelle, qui noie le signal provenant des neutralinos. Les expériences ont donc lieu dans des milieux souterrains, le capteur est entouré d’une armure de plomb et d’une couche de paraffine, ces matériaux, ainsi que ceux qui constituent le capteur lui-même, devant être les moins radioactifs possibles.

Présentons à présent plus précisément 2 de ces expériences.

 

CDMS (Cryogenic Dark Matter Search)

 

        

         Le CDMS est une expérience américaine qui a lieu dans la mine de Soudan au Minnesota. L’enfouissement permet de se protéger des rayons cosmiques qui pourraient perturber l’expérience. Le principe de détection est le suivant : le détecteur mesure les phonons générés par la collision d’un neutralino sur un noyau.

 

 

Le détecteur est refroidi à 10 mK. Chaque cristal de 250 g de germanium et de 100 g de silicium fournit 2 jeux d’informations sur les interactions avec les particules incidentes. Sur l’une des surfaces se trouvent des détecteurs des plateaux qui enregistrent la quantité de charges déplacées à l’intérieur du détecteur par la particule incidente. Sur la face opposée des détecteurs se trouvent des détecteurs sensibles à de minuscules barrières de transition supraconductrices, ces détecteurs consistants en de micro bandelettes de tungstène couplés à des « ailettes » d’aluminium qui collectent l’énergie des phonons du cristal.

Le système fonctionne comme suit. Une particule incidente, éventuellement un WIMP, entre en collision avec un noyau du détecteur, engendrant des vibrations du réseau cristallin. Ces vibrations sont appelées phonons. Ces phonons se propagent dans le cristal et certains atteignent la surface. Là, ils sont absorbés par les ailettes d’aluminium. Dans l’aluminium, l’énergie des phonons est convertie en « quasi particules ». L’énergie des phonons incidents casse les paires de Cooper et est cédée aux électrons. Ces électrons « quasi particules » se déplacent vers les bandelettes de tungstène qui sont attachées aux ailettes d’aluminium. Or les bandes de tungstène sont maintenues au bord de la transition supraconductrice. Lorsque ces dernières reçoivent l’énergie des quasi particules, la transition se produit, ce qui fait changer la résistance des bandes de manière spectaculaire par rapport à la quantité infime d’énergie apportée. Ce changement de résistance électrique dû à la transition supraconductrice est amplifié par un circuit utilisant une SQUID à l’intérieur du cryostat (la SQUID utilisant la supraconduction) et ensuite par toute une série d’amplificateur à température ambiante.

 

 

Les résultats de cette expérience sont négatifs, les scientifiques américains ont récemment encore affirmer qu’ils n’avaient pas détecter de WIMPs et en cela contredisent les résultats de l’expérience sino-italienne DAMA, qui, il y a 2 ans, ont publié des résultats positifs pour les mêmes caractéristiques des Wimps.

 

 

Betty Young Martin Huber sont des membres de la collaboration CDMS.

B. Young est diplômée de physique de l’université d’état de San Fransisco. En 1990, elle reçoit son doctorat de l’université de Stanford, où elle travaillait sur le développement des détecteurs cryogéniques de particules utilisant des capteurs supraconducteurs. Après son diplôme, elle a passé 3 ans en tant que post doctorante au Center for Particle Astrophysics à l’université de Berkeley. Depuis qu’elle s’est installé à Santa Clara en 1994, elle a établi un groupe de recherche à l’université de Santa Clara et continue de travailler avec la collaboration CDMS.

M Huber est diplômé de physique du MIT. Il reçoit son doctorat en 1988 de l’université de Stanford. Pour sa thèse, Huber utilisait des supraconducteurs pour détecter des monopôles magnétiques dans le  rayonnement cosmique. Il n’en détecta aucun mais fut tout de même diplômé. Cherchant une application plus pratique des supraconducteurs, Huber se rendit en 1988 aux laboratoires Boulder du National Institute of Standards and Technology (NIST) pour étudier les SQUIDs (Superconducting Quantum Interference Devices). Il est à la faculté de Denver depuis 1991.

Les recherches du professeur Huber sont tournées vers la conception de composants à SQUIDs plus pratiques, des séries de SQUIDs qui ont une plus grande largeur de bande, un signal de plus grande ampleur, et une échelle dynamique plus importante que les SQUIDs seules. Il continue à collaborer avec le NIST pour fabriquer des SQUIDs microélectroniques et réalise la conception et les testes dans son laboratoire situé sur le campus de Denver. Ses recherches sont financées par le NIST et l’office de la recherche navale.

 

 

Pour en savoir plus sur CDMS, cliquer ici.

 

Edelweiss (Expérience pour DEtecter Les Wimps En Site Sous terrain)

 

 

         Edelweiss est une expérience française de détection de particules issues de la supersymétrie. Elle regroupe notamment le CEA, l’Institut d’Astrophysique de Paris et le Centre de Recherche sur les Très Basses Température, et se réalise dans le laboratoire souterrain de Modane sous 1800 m de roche. La phase de recherche et développement, qui a eu lieu de 1994 à 1998, a donné naissance à un bolomètre germanium chaleur-ionisation d'une masse de 70g. Plus tard, plusieurs autres bolomètres identiques mais de masse plus importante ont été conçus.

         L’expérience s’est déroulée en 2 étapes : Edelweiss I est composé de 3 bolomètres de 320 g chacun et fonctionnera jusqu’en 2003 ; Edelweiss II est en cours d’assemblage et sera mis en activité en 2003 ; il sera capable de faire fonctionner jusqu’à 100 détecteurs.

 

         Les détecteurs sont des cristaux de germanium ultra purs refroidis à des températures de l’ordre de 10 mK. La collision entre un Wimp et un noyau donne lieu à 2 signaux : d’une part, il y a création de paires électron-trou qui sont ensuite collectées grâce à un champ électrique obtenu en appliquant aux bornes du cristal une tension de quelques Volts et fournissent ainsi une impulsion d'ionisation, d’autre part, il y a une élévation de température enregistrée par un thermomètre ultrasensible. Cette double détection permet distinguer les signaux dus aux Wimps du bruit de fond. Les détecteurs sont protégés des rayonnements parasites par des couches de plomb, de cuivre et de paraffine.

 

         Des résultats de l’expérience Edelweiss viennent de paraître ; un article dans le Nature du 6 juin a notamment été publié. Ces résultats étaient très attendus, car il devait départager les résultats contradictoires de DAMA et de CDMS. Les résultats de DAMA étaient d’ailleurs très controversé dans la communauté scientifique. Ainsi, Gilles Gerbier, du centre de Saclay, CEA, et membre de la collaboration EDELWEISS estime que « les résultats dont l’équipe de DAMA a rendu compte ont pu être générés par des perturabations ou ont pu être des fluctuations statistiques. » Tandis que Yorck Ramachers, qui participe à une autre expérience de détection de matière noire, dit que « les résultats de DAMA étaient dures à croire mais aussi dures à réfutés. Les résultats d’EDELWEISS sont très convaincants ».

 

 

 

Après les avoir chercher pendant 3 mois, l’expérience Edelweiss I n’a détecté aucun Wimps.

 

 

Quelles sont les conséquences de ce résultat ?

 

         La section efficace d’interaction des neutralinos avec les nucléons est comprise, selon les théories, entre 10-5 et 10-10 picobarn. Or une expérience telle qu’elle a été menée par EDELWEISS se situe à 10-6 picobarn. Il reste encore 4 ordres de grandeur à explorer. Pour résumer, « des expériences comme Edelweiss peuvent permettre d'éliminer certaines réalisations des modèles supersymetriques, mais la contrainte correspondante sur les paramètres Susy n'est pas encore très violente! »estime Gérard Nollez (voir sa présentation plus bas). Les neutralinos restent donc une bonne piste, d’autant plus que la théorie de la supersymétrie apparaît à presque tous les physiciens comme l’extension naturelle du modèle standard de la physique de particules. De plus, le LHC (Large Hadron Collider, qui entrera en service en 2007) sera apte à confirmer ou infirmer la supersymétrie et l’existence des WIMPs. Il restera éventuellement dans quelle mesure les neutralinos participent à la masse manquante de l’univers.

         Quant au financement, « au vu des résultats actuels on pourrait s'attendre à voir notre financement décoller. Mais au CNRS la Physique et l'Astrophysique ne sont plus prioritaires, l'accent est mis en ce moment sur la Biologie-Génétique, l'environnement, les sciences de l'information et de la communication », selon M. Nollez. Cependant, un projet de détection de la matière noire à 10-10 picobarn est à l’étude, mais son financement, s’il a lieu, se ferait au niveau européen.

 

 

 

         Gérard Nollez, chercheur à l’IAP, fait partie de la collaboration Edelweiss. Ce physicien expérimental travaille en astrophysique  et en physique atomique. Après la fin d’un travail expérimental, il rencontre « un collègue enthousiaste spécialiste des bolomètres et qui a su [le] convaincre de leur intérêt pour la détection de la masse cachée ». Etant disponible, il s’engage dans le projet Edelweiss.

         B. Chambon, M. De Jésus, D. Drain, J. Gascon, O. Martineau, M. Stern sont membres de la collaboration Edelweiss et membres du groupe Manoir (Matière NOIRe non baryonique) qui dépend de l’institut de Physique nucléaire de Lyon. Ils sont professeurs à l’université Lyon 1 ou chargé de recherche au CNRS (pour M. De Jesus) et sont impliqués dans le développement de bolomètres pour l’expérience Edelweiss. Ils ont publié un certain nombre d’articles dans des revues telles Astroparticle Physics.

 

 

         Pour en savoir plus sur EDELWEISS, cliquer ici.

 

 

Les axions

 

 

L’axion est une particule inventée pour permettre la conservation de la symétrie CP dans les interactions fortes. La symétrie C est la symétrie qui consiste à changer les particules en leur antiparticule et la symétrie P consiste en une symétrie centrale. Or la conservation de la symétrie produit dans l’interaction forte n’est pas prévu par le modèle standard. La preuve la plus flagrante serait l’absence de moment dipôlaire électrique du neutron ; en effet, aujourd’hui, la précision des instrument fixe une majoration de ce moment qui est de l’ordre de 1011 fois inférieur à la valeur prédite par le modèle standard.

         Il y a une vingtaine d’année, R. Peccei et H. Quinn, qui travaillaient sur l’accélérateur linéaire de Stanford, ont apporté une correction au modèle standard en introduisant l’axion qui résout naturellement le problème de la conservation CP. L’axion serait une particule électriquement neutre, de spin 0 et initialement la masse prédite était de l’ordre de 10 keV. Cette particule offrait de grands espoirs aux physiciens des particules mais aussi à ceux qui cherchaient la matière noire. Cependant les expériences ne réussirent pas à détecter une telle particule. Aussi, sa masse a été revue à la baisse. En effet, plus une particule est légère, plus elle interagit difficilement avec la matière.

Cela était d’ailleurs bienvenu, car les théories prédisaient que plus l’axion était léger, plus il était susceptible de constituer une fraction importante de la masse de l’univers. Aujourd’hui, on encadre la masse de l’axion entre 1 µeV (une masse plus petite correspondrait à une densité telle que l’univers aurait déjà commencer à s’effondrer) et 1 meV (une masse plus importante aurait réduit de manière impressionnante le rayonnement de neutrino de la supernova 1987a ce que des détecteur comme le Kamiokande auraient repérer).

 

Les théories prévoient une désintégration de l’axion en 2 photons. Cependant, sa faible masse lui confère une durée de vie très longue (beaucoup plus que l’âge supposé de l’univers), ce qui rend sa détection par observation de sa désintégration impossible. Cependant, en 1983 un chercheur prouva qu’un axion pouvait se désintégrer en un seul photon en présence d’un champ magnétique. Toutefois le signal auquel la désintégration donnerait naissance serait trop faible par rapport au bruit de fond. Malgré cela 2 expériences furent montées, une par le laboratoire national de Rochester-Brookhaven et le laboratoire national Fermi, une autre par l’université de Floride. Ces expériences ne trouvèrent aucun axion. Cependant les physiciens avaient appris beaucoup de chose et en 1989, une autre expérience fut montée, rassemblant la collaboration des 2 précédentes expériences ainsi que du personnel du MIT, du laboratoire national Lawrence Livermore, du laboratoire national Lawrence Berkeley et de l’institut de recherche nucléaire de Moscou.

         Les améliorations par rapport aux anciennes expériences portent sur 2 points principaux : l’augmentation de la taille des cavités micro onde où règne des champs magnétiques intenses et la réduction du bruit de fond des amplificateurs. Pour cela les physiciens utilisèrent des structures à semi-conducteurs exotiques (HEMT) au départ développées pour les communications militaires. Plus tard, le bruit a encore été diminué par l’usage des SQUIDs, dont il a déjà été question.

 

        

         Leslie Rosenberg est un physicien impliqué dans l’expérience de détection des axions et il est co-auteur de l’article qui a servi de source pour les information ci-dessus. Le docteur Rosenberg est un physicien expérimental dépendant du département de physique du MIT. Ce physicien des particules mène des recherches qui empiètent largement sur la physique nucléaire et l’astrophysique. Il est très impliqué dans 2 expériences : la recherche de matière noire sous forme d’axions et la recherche sur de nouveaux phénomènes dans les collision d’ions lourds ultra-relativistes. Le docteur Rosenberg fait partie de la collaboration Phobos, expérience réalisée à l’accélérateur RHIC. Cet accélérateur crée des faisceaux d’ions lourds tournant en sens inverse, ces ions étant accéléré pour atteindre des énergies jusqu’à 100 GeV par nucléons. Le point où les faiscaux entrent en collision est entouré par le détecteur Phobos. Phobos est un détecteur magnétique compact très précis. L. Rosenberg cherche ainsi des nouveaux états exotiques de la matière, ce qui peut conduire par exemple à des effets de voilation de la symétrie CP dans le cœur chaud des collisions or-or. Enfin, il s’intéresse à des futurs collisionneurs de particules et à la détection de matière noire avec des radiotélescopes.

 

         Pour en savoir plus sur les axions, cliquer ici.