Absence de reconnaissance de soi chez les singes non anthropoïdes :

James R. Anderson récapitule dans le chapitre 9 " De l'autre côté du miroir ", (Aux origines de l'humanité, tome 2 : le propre de l'homme, 2001) les tests du miroir effectués sur les singes non anthropoïdes pour essayer de mettre en évidence une conscience de soi :

Tests effectués : tableau récapitulatif

Le test du miroir standard On confronte l'individu au miroir
Le test de la tâche colorée On le marque d'une tache colorée: va-t-il la remarquer et l'enlever?

Le test de reconnaissance en différé
On passe au singe une vidéo de lui même
Confrontation précoce Dès quelques mois
Confrontation prolongée Plusieurs années
Marquage séquentiel On marque d'abord des zones visibles par le singe sans le miroir, puis on passe à des zones non accessibles en vision directe: l'individu va-t-il continuer à enlever les taches en s'aidant cette fois du miroir?

Accès physique au miroir
Le singe peut toucher le miroir

Augmentation de la signifiance de la tache
On met la tache sur une zone importante socialement (bouche, contour des yeux)
Reflets répétés Le singe voit son reflet dans plusieurs miroirs, en vu d'intensifier le stimuli
Miroirs portables Le singe a le droit de jouer avec des miroirs de poche: il comprend ainsi qu'il n'y a rien derrière le miroir

L'entraînement par l'usage
Les singes sont entraînés à utiliser le miroir pour attrapper des friandises hors de portée visuelle directe.

Miroirs angles
Le singe, grâce à ce dispositf, peut se voir de profil et s'observer sans se sentir agressé par son reflet qui le fixe
Confrontation par paires Plusieurs singes sont confrontés ensemble au miroir

 







Malgré la multiplicité de ces démarches, aucun résultat positif n'a été enregistré à la connaissance de James R. Anderson. Grâce aux dispositifs ingénieux mis en place et à l'habituation, les singes finissent par ignorer la glace et ne considèrent plus leur reflet comme agressif, sans pour autant manifester le moindre signe de reconnaissance.
Le plus étonnant est que ces mêmes singes semblent avoir compris comment " marche " le miroir. Après entraînement, des macaques savent utiliser un petit miroir pour attraper des friandises placées hors de leur portée visuelle directe. Ils finissent par manipuler le miroir à merveille pour regarder derrière un mur en passant la main à travers en grillage, ou même derrière leur dos. Mais face à leur reflet, ces mêmes singes commence par se retourner, sans doute pour voir ce singe reflété dans le miroir. Certains se sont même servis des petits miroirs de poche mis à leur disposition pour tenter d'observer quelque chose dans leur dos. Le macaque ne semble pas comprendre que ce singe qu'ils voit n'est autre que lui. L'échec systématique au test de la tâche, l'absence de comportement spontané autodirigé plaident en faveur d'une absence de conscience de soi chez ces singes, bien qu'ils semblent comprendre la correspondance spatio-visuelle entre un objet et son reflet, et qu'ils savent l'exploiter après apprentissage.