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Le cas des "plages" de l'Artus et de Montredon : un exemple des difficultés entre acteurs

 

Les activités de cyanuration de la MOS génèrent des déchets : ce sont des boues cyanurées que l'entreprise doit stocker. Le stockage se fait dans des bassins situés à l'Artus et à Montredon (voir le plan schématique de la région de Salsigne), qui sont appelés "plages" bien que leur surface ne soit pas liquide.

Situation des "plages" de l'Artus et de Montredon par rapport à l'exploitation minière. La photographie montre aussi l'ancien site de la SEPS à la Combe du Saut.

Le contenu des plages était évalué en avril 2002 à 8 millions de tonnes de boues pour l'Artus, et environ autant pour Montredon.

Les boues cyanurées sont fortement polluantes. L'envol de poussières chargées en métaux lourds depuis la surface des plages est un risque de diffusion de la pollution, d'autant plus que la zone est très ventée (les éoliennes sont installées immédiatement au-dessus de l'Artus). La MOS limite ce risque en arrosant régulièrement les bassins.

La population locale est bien plus sensible du risque de débordement dans l'Orbiel du contenu des plages. A plusieurs reprises au cours depuis 1998, la Préfecture a autorisé, suivant ainsi l'avis de la DRIRE, le déversement dans l'Orbiel d'une partie du contenu du bassin de l'Artus, auparavant traitée pour éliminer les cyanures libres, les plus toxiques. Ces mesures exceptionnelles sont prises en cas de fortes pluies et de risque important de surcharge des bassins. La population accueille assez mal ces lâchers de déchets, d'autant plus qu'ils s'accompagnent malgré le traitement, de la mort de certains poissons de la rivière. Ils évoquent pour beaucoup les accidents bien plus dramatiques des années 60, quand la rupture d'une digue avait entraîné le déversement de plusieurs tonnes de boue.

Le cas des plages de l'Artus est significatif des difficultés de communication entre Préfecture et DRIRE d'une part, riverains et élus locaux d'autre part, ces derniers comprenant mal l'action des pouvoirs publics. Le président de l'association des riverains, M. Guy Augé explique ainsi qu'il a du faire constater lui-même à l'inspecteur de la DRIRE les irrégularités dans la hauteur des digues des bassins. D'autre part, la présence de ces plages pose un problème quant à la réhabilitation du site. La mine cessant son activité en juin 2004, une révégétalisation ne pourra pas se faire avant 200.

Le climat est cependant aujourd'hui à l'apaisement, la dernière enquête publique concernant les plages date de juin 2002. Elle a conclu à la nécessité de la rehausse des plages, ce à quoi le Comité Départemental d'Hygiène a donné un avis favorable à l'unanimité.