Théorie des cordes
Théories
d'unification
Albert Einstein fut le premier physicien
à tenter d'élaborer une théorie unificatrice
dans les années 1910. Ses travaux sur la relativité
lui faisant présumer l'existence d'une théorie commune
pour les forces électromagnétiques et gravitationnelles,
il essaya en vain, durant les trente dernières années
de sa vie, de concevoir un modèle où forces et particules
seraient représentées uniquement par des champs,
les particules n'étant rien d'autre que des zones du champ
où les valeurs d'intensité seraient particulièrement
élevées. Mais l'avènement de la théorie
quantique et la découverte de nouvelles particules sonnèrent
l'échec d'Einstein, qui ne pouvait réussir dans
sa tâche en s'aidant uniquement des lois de la relativité
et de la physique classique.
Cette quête fut relancée
dans les années 1960 sous l'impulsion des physiciens américains
Steven Weinberg et Sheldon Glashow, et du physicien pakistanais
Abdus Salam. Ces trois chercheurs parvinrent à unifier
l'interaction nucléaire faible et l'interaction électromagnétique
en faisant appel à des symétries internes, symétries
portant sur les propriétés intrinsèques des
particules (charge, spin, etc.) et non sur leurs positions spatio-temporelles.
Selon cette théorie connue sous le nom de théorie
électrofaible, les photons, responsables des interactions
électromagnétiques, appartiendraient à la
même famille que les bosons intermédiaires W et Z,
qui gouvernent les interactions faibles.
En 1976, apparut le nom de supergravité. Elle se base sur
la supersymétrie (1974) associant à chaque particule
de matières (fermions: spin 1/2 et 3/2), une particule
support de forces (bosons: spin entier: 0,1 et 2) et réciproquement.
La supergravité combine une particule de masse nulle et
de spin 2, le graviton à d'autres particules de spins 3/2,
1, 1/2 et 0. Toutes ces particules pouvant être considérées
comme faisant partie d'une "superparticule".
Aujourd'hui, les scientifiques tentent
de combiner les quatre types d'interactions à l'aide de
théories de supersymétrie et de supergravité
mais le problème s'avère très ardu, les physiciens
ne parvenant pas à englober l'interaction gravitationnelle
dans leur théorie unificatrice. Pourtant, après
des décennies d'échecs, la théorie des cordes
semble ouvrir de nouveaux horizons...
Théorie
des cordes
Il plusieurs théories des
cordes, dont 5 sortent du lot. Elles reposent toutes sur l'idée
de ne pas considérer les objets fondamentaux de la physique
comme des particules ponctuelles (de dimension 0) mais des entités
de dimension 1, dotées d'une longueur très petite.
Les différentes particules que nous connaissons apparaîtraient
alors comme différents modes de vibration d'une corde (de
la même façon que chaque mode vibration d'une corde
de guitare correspond à une note). La multiplicité
des théories pose la question : une des théorie
est elle plus exacte que les autres? La réponse fut apporté
grace au travaux de plusieurs équipes dont notamment de
E. Witten. En fait chacune des théories est un cas particulier
d'une théorie plus générale utilisant la
supersymétrie.
Les théories des cordes semblent
cependant n'être valables que si l'espace temps possède
10 ou 26 dimensions au lieu de nos 4 habituelles! Si elles existent
pourquoi n'en voyons nous que 3 d'espaces et une de temps? En
fait, on suppose que les autres dimensions sont courbes dans un
espace de très petite taille.
On imagine alors que dans un univers
primitif toutes les dimensions étaient sous cette forme
et que certaines dimensions (celles que nous connaissons) se sont
ouvertes.
L'idée d'un nombre de dimensions supérieur à
4 n'est pas nouvelle et prend sa source dans l'hypothése
émise par un mathématicien germano-polonais en 1919,
Théodor Kaluza.Ce dernier énoncait une théorie
qui, à première vue, unifiait avec élégance
l'électromagnétisme et la gravitation, en considérant
notre universe comme ayant 5 dimensions. Cette théorie
fut améliorée par Oskar Klein, un physicien suédois,
en 1926, il estima notament la taille de la 5e dimension come
étant de l'ordre de 10e-35m. Vers 1930, la théorie
Kaluza-Klein tomba dans l'oubli ou plutot s'effaca devant la déferlante
de la mécanique quantique.
Deux types de cordes sont envisageable:
ouvertes et fermée. Une corde typique serait si petite
qu'il faudrait en mettre 10e20 bout à bout pour atteindre
le diamètre d'un simple proton. Il n'existe sur Terre aucun
moyen de tester en laboratoire de façon expérimentale
la structure de la matière à cette échelle,
il faudrait pour cela un accélérateur de particules
plus grand que la Terre elle-même.
Alors que le chemin d'une particule normale
dans l'espace temps est une ligne (ligne d'univers), le chemin
d'une corde sera une surface bidimensionelle (feuille d'univers),
une bande ou un cylindre selon le type de corde.
Deux morceaux de cordes peuvent s'ajouter pour former une seule
corde. De même, un morceau de corde peut se diviser en 2
cordes. Ainsi, l'émission ou l'absorption d'une particule
par une autre peut se traduire en terme de "cordes"
par la division ou la jonction de cordes.
Ainsi, dans un modèle proposé en
1988, la lumière, décrite par des cordes ouvertes,
peut se propager dans les trois dimensions qui nous sont familière,
alors que la gravitation, représentée par des cordes
fermées, peut se propager dans les dimensions parallèles
envisagées par la théorie des cordes.
Les physiciens mathématiciens
sont très intéressés par les implications
de la théorie des cordes : tout en fournissant une explication
du comportement connu de particules comme les électrons
et les protons, elle donne une description de la gravitation en
termes de comportement de cordes vibrantes ayant la forme de boucles.
De nombreux physiciens estiment que les supercordes constituent
donc le meilleur espoir de pouvoir développer un jour une
"théorie du tout" fondamentale.