DGS

 

 

 

 

 

(Direction Générale de la Santé)

 

 

Etude du risque de cancer de la thyroïde lié à l’accident de Tchernobyl en France - 15/12/2000

 
Une étude approfondie sur le risque de cancer de la thyroïde lié aux retombées de l’accident de Tchernobyl (Ukraine, avril 1986) en France a été menée à la demande de la Direction Générale de la Santé, dans le cadre d’une collaboration entre l’Institut de Protection et de Sûreté et Nucléaire (IPSN) et l’Institut de Veille Sanitaire (InVS). Les résultats sont publiés dans un rapport, accompagné d’une synthèse, remis le 13 décembre au Directeur Général de la Santé et disponibles sur les sites Internet des deux Instituts.

Le nombre de cancers de la thyroïde liés aux retombées de l’accident de Tchernobyl en France a été estimé pour des jeunes âgés de moins de 15 ans au moment de l’accident de Tchernobyl, résidant dans l’Est de la France : il est compris entre 0,5 et 22 cas pour la période de 1991-2000 et entre 7 et 55 pour la période 1991-2015. Le nombre de cas de cancer de la thyroïde spontanés (c’est à dire sans exposition aux retombées de l’accident) attendus pour cette même population est de 97 sur la période 1991-2000 et de 899 sur la période 1991-2015. Une étude épidémiologique pourrait difficilement mettre en évidence l’excès de risque évalué dans cette étude.

L’évaluation de ce risque a été réalisée à partir des meilleures estimations disponibles des doses reçues à la suite des retombées radioactives de l’accident de Tchernobyl en France en 1986, et des connaissances scientifiques actuelles sur les effets des rayonnements ionisants sur la santé. Les doses moyennes à la thyroïde reçues dans l’Est de la France sont faibles, environ 100 fois moins que celles reçues par les enfants des territoires les plus exposés de Biélorussie. A ces faibles doses, l’existence d’un risque de cancer thyroïdien n’a jamais été observée par des études épidémiologiques mais, par prudence, un tel risque ne peut pas être exclu. Pour mener leur évaluation, l’IPSN et l’InVS ont utilisé les connaissances acquises sur l’effet des rayonnements ionisants à de plus fortes doses, en extrapolant vers les faibles doses, selon l’hypothèse d’une relation dose-effet linéaire sans seuil.

Le cancer de la thyroïde est un cancer rare, il représente environ 1% des cancers survenant dans la population générale en France. La mortalité liée à ce cancer est faible car celui-ci se soigne bien. Le nombre de nouveaux cas qui apparaissent chaque année (ou incidence annuelle) est estimé à 1 à 2 par million d’enfants, et à 45 par million d’adultes.

L’incidence annuelle des cancers de la thyroïde augmente en France depuis plus de vingt ans. Cette augmentation, constatée avant l’accident de Tchernobyl, se poursuit. Les calculs de risque indiquent qu’elle ne peut pas être imputable à l’accident de Tchernobyl. Elle pourrait notamment être liée à une meilleure détection de ces cancers consécutive à l’évolution des pratiques de diagnostic et de traitement des maladies de la thyroïde ; cette hypothèse est en cours de vérification.

Une des recommandations importantes de cette étude est le renforcement de la surveillance des cancers de la thyroïde en France.

"Evaluation des conséquences sanitaires de l'accident de Tchernobyl en France : dispositif de surveillance épidémiologique, état des connaissances, évaluation des risques et perspectives". Rapport (75 pages) et synthèse (20 pages), rubrique Tchernobyl sur ce site ou sur le site de l'InVS www.invs.sante.fr

 

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