Le Patou


Le chien de montagne des Pyrénées figure parmi les plus anciennes races françaises canines connues. Dans beaucoup de pays, le nom de Pyrénées évoque davantage la race de chiens que la chaîne de montagnes dont elle est issue. Ce chien aux allures de seigneur a impressionné tous ceux qui l'ont croisé.

Né en bergerie, le chien entre très tôt en contact avec les moutons. La relation avec les brebis se fait ainsi de façon progressive et réciproque jusqu'à une totale acceptation.
Le chien de protection dort, vit et mange avec le troupeau.
Ces chiens ne sont pas des chiens d'attaque mais de dissuasion. De part leur présence et leur grande taille, ils découragent déjà de nombreuses agressions de prédateurs.

La première réaction du chien de protection est d'aboyer (pour avertir l'étranger de sa présence, pour alerter son berger et son troupeau). Dans le même temps, il s'interpose entre le troupeau et le ou les intrus.

Si ceux-ci ne tiennent pas compte de cet avertissement ou si le prédateur est réellement agressif, le chien peut alors aller jusqu'au contact physique (mais cela est rare heureusement).


Le Patou, un chien de protection ?

A propos des dégâts causés par l'ours dans les Pyrénées et par le loup dans les Alpes, Jean-Bernard Moings, secrétaire de l'association Réunion des amateurs de chiens pyrénéens, explique :

« Concernant ce problème, il y a quelques années, on aurait pu penser que la tâche ancestrale du patou, chien des Pyrénées, était quasiment perdue. En fait, c'est tout à fait le contraire qui se passe. Il y a effectivement des loups dans le Mercantour et l'introduction de l'ours dans le massif pyrénéen et c'est vrai que nous sommes engagés dans un très long travail qui est intéressant pour nous, consistant à participer à la réintroduction du chien de montagne des Pyrénées en tant que chien de protection. Il y a à peu près, sur la chaîne pyrénéenne, une centaine de ces chiens qui sont replacés et environ cinq cents sur les Alpes. Ce sont des animaux qui effectuent leur travail ancestral, qui restent avec le troupeau, qui ne sont pas attachés, à proprement parler, à l'homme et qui protègent les animaux non seulement des loups ou des ours, mais aussi et peut-être surtout des chiens errants. Ils ont un comportement de dissuasion, le cas échéant, ils peuvent intervenir physiquement, mais c'est évidemment très rare. La majorité de ces chiens ne sont pas inscrits au LOF (Livre des origines français) et nous avons entrepris un travail extrêmement sérieux avec une association qui se charge de la réintroduction. Nous allons sur le terrain confirmer des chiens présentant de petits défauts morphologiques mais qui ont des qualités de chiens de travail énormes avec persistance de leur instinct de protection. C'est quelque chose qui est très important, beaucoup moins spectaculaire que les expositions mais c'est aussi revenir le plus possible à l'essence même du chien de montagne des Pyrénées. Ces animaux ne reçoivent pas d'éducation stricte. On se base sur l'instinct du chien en mettant le chiot très tôt en présence des agneaux, le plus souvent à la bergerie, pendant la mauvaise saison et il grandit au milieu des brebis. Elles n'ont absolument pas peur de lui. Dès qu'il y a un mouvement de panique, elles ont tendance à se regrouper autour de lui. Le patou est apte à supporter la solitude, plus attaché au troupeau qu'à la présence du maître. Il peut rester en estive avec les ovins sans voir le berger pendant plusieurs jours. »

Accéder à un bilan de l'utilisation du Patou en Suisse

Accéder à un bilan de l'intégration pastorale des chiens de protection

fermer cette page