L'affaire du Pentagate
Récit des faits :
Une chronologie de l'ensemble des évènements du 11 septembre permet de resituer l'attentat sur le Pentagone dans son contexte :
8 h 48 : un avion (Boeing 767, vol American Airlines AA 11 Boston-Los Angeles) percute la façade nord de la tour nord du WTC (tour 1 - la tour surmontée d'une antenne) entre le 80ème et le 85ème étage.
9 h 03 : un deuxième avion (Boeing 767, vol United Airlines UA 175 Boston-Los Angeles) percute la façade sud de la tour sud du WTC (tour 2) entre le 70ème et le 75ème étage.
9 h 37 : un troisième avion (Boeing 757, vol American Airlines AA 77 Washington-Los Angeles) s'écrase sur le Pentagone de Washington (partie centrale de la façade ouest).
10 h 05 : une heure après le crash, la tour sud du WTC s'effondre comme un château de cartes, les poutrelles d'acier constituant l'ossature du gratte-ciel ayant fondu ou cédé sous l'effet de l'incendie.
10 h 10 : un quatrième avion (Boeing 757, vol United Airlines UA 93 Newark-San Francisco) s'écrase dans le Somerset County, en Pennsylvanie.
10 h 28 : la tour nord du WTC s'effondre elle aussi, pour les mêmes raisons que la tour sud, mais une heure et 40 minutes après le crash.
Pour ce qui est de l'attentat du Pentagone, les évènements se déroulent comme suit :
8h20 : le vol AA 77 décolle de Washington pour Los Angeles avec 64 passagers.
8h55 : le pilote effectue sa dernière communication radio de routine.
8h55 : le transpondeur, système identificateur de l'avion, est coupé ; l'avion, qui vole alors au-dessus de l'Ohio, n'est plus identifiable par les contrôleurs civils qui ne disposent que de radars « secondaires ». L'avion fait semble-t-il demi-tour vers Washington.
9h09 : ne pouvant plus joindre l'avion par radio, les contrôleurs d'Indianapolis signale un possible crash.
9h24 : l'avion est repéré mais non identifié par les contrôleurs de l'aéroport de Dulles, près de Washington, qui disposent eux de radars « primaires », plus puissants. Une alerte est lancé à la Maison Blanche qui semble visée par l'avion.
Barbara Olson, une journaliste et passagère de l'avion, appelle son mari par deux fois et l'informe que l'avion a été piraté.
9h30 : une fois le NORAD (North American Aerospace Defense Command) prévenu, deux F-16 décollent de la base de Langley en Virginie.
9h37 : le crash a lieu.
9h42 : ABC montre des images d'une épaisse fumée se dégageant de la Maison Blanche. Puis la nouvelle d'un attentat sur le Pentagone est donnée.
La théorie du complot :
Plusieurs faits intriguent et nourrissent cette théorie :
-le temps que mettent les contrôleurs civils et l'armée à réagir après la disparition du vol AA77 ; d'une manière générale, le cafouillage des autorités lors de sa réponse à la crise est source d'interrogations.
-les toutes premières informations et certains témoignages marginaux qui n'évoquent pas un avion de ligne, mais un hélicoptère, un jet privé, ou encore un avion militaire.
-le difficile accès public à des preuves tangibles du crash de l'avion AA77 (débris, boîtes noires, phares …)
-le fait que les images du Pentagone montrent un attentat différent de celui des tours de New York (éventuellement une fumée différente, des dégâts beaucoup moins importants)…
Thierry Meyssan et le collectif Voltaire, dès le début de l'année 2002, publient cette théorie du complot sur Internet et dans les librairies en cherchant à relever des incohérences dans la version officielle concernant les attentats du 11 Septembre : c'est l'effroyable imposture . Plusieurs journaux français, dès le mois de mars 2002, publient des articles pour démonter cette théorie du complot :
Le Monde , 21 mars 02 :« Internet véhicule une rueur extravagante sur le 11 Septembre »et « Un avion s'est bel et bien écrasé sur le Pentagone ».
Libération, 30 mars 02 : « Pourquoi la démonstration de Meyssan est cousue de très gros fils blancs ».
Marianne, 1-7Avril 02 : « Rumeur – le Pape a-t-il organisé les attentats du 11 septembre ? ».
Entrevue, avril 02 : « Ardisson complice d'une imposture ».
Paris Match, 11 avril 02 : « Pentagone, la rumeur pulvérisée ».
C'est en réponse à ces réactions de la presse française, particulièrement critiques sur la partie concernant le Pentagone dans l'effroyable imposture , le collectif Voltaire publie son « complément d'enquête » dans un document intitulé Pentagate publié aux éditions Carnot.
Le porteur du complot : le réseau Voltaire
Le Réseau Voltaire pour la liberté d'expression est une association française (loi 1901) fondée en 1994 ayant selon elle pour but « la défense des libertés individuelles et de la laïcité » .Son président est Thierry Meyssan : né en 1952, il a fait des études de philosophie et de théologie et se présente comme un journaliste. Apparemment fervent opposant de l'extrême droite, il a selon certains médias un passé plus trouble ( le Monde a écrit des articles à ce sujet)…Le Réseau Voltaire a compté dans ses rangs Yves Frémion ou encore Jean-Jacques Mitterrand.
L'association a été créée pour animer une campagne en faveur de la liberté d'expression menacée par une disposition législative introduite dans le Nouveau Code pénal. Elle s'est pérennisée au-delà et s'est transformée en un observatoire de l'extrême droite et des milieux cléricaux et en une bibliothèque d'informations en ligne. Le site est traduit en français, anglais, espagnol et arabe. La grille de lecture d'une information par le Réseau Voltaire consiste à dire que celle-ci en cache une autre qu'on ne veut pas forcément communiquer.
L'association est intervenue notamment pour empêcher le financement public de la partie religieuse des voyages du pape, pour susciter une commission d'enquête parlementaire sur le DPS, une milice d'extrême droite. À partir de 1999, le Réseau Voltaire s'est orienté vers les questions internationales en publiant notamment un bulletin quotidien sur la guerre OTAN-Yougoslavie.
Le Réseau Voltaire a édité en 2001 le site « jeboycottedanone » à la suite de l'annonce par Danone de la fermeture de certaines de ses usines pour des raisons spéculatives. La multinationale a alors engagé une intense bataille judiciaire pour détournement de marque afin de faire fermer le site. Le Réseau Voltaire a gagné.
Depuis 2003 plusieurs membres du conseil d'administration démissionnent en raison des orientations politiques du réseau et de problèmes d'administration. Plus généralement ils dénoncent l'absence de contrôle du conseil d'administration sur les activités, menées au nom du réseau, par son président Thierry Meyssan, en particulier un « Entretien avec le Hezbollah » d'où il ressort que « le groupe est un “mouvement social d'inspiration musulmane, souvent comparé à celui de la théologie de la libération ». Ils dénoncent également une dérive antisémite latente au sein de l'équipe de direction ».