Le régulateur de vitesse |
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C'est la parole d'un homme contre celle d'un constructeur qui se joue dans ce que l'on appelle désormais l'affaire de la « Vel Satis folle ». En l'occurrence celle d'Hicham Draa, 29 ans, dont la voiture serait restée « bloquée » à 190 km/h pendant environ deux heures, le 3 octobre sur l'A71, suite à l'emballement du régulateur de vitesse. Si Renault admet qu'un bogue électronique a pu perturber le régulateur de vitesse, rien n'explique le blocage de la boite de vitesses, puisqu'elle est actionnée par un câble mécanique, ni pourquoi un simple freinage n'a pas suffi à arrêter la voiture. Mise sous scellés alors qu'elle était encore dans le garage Renault de Clermont-Ferrand, la Vel Satis a été rapatriée dans le Technocentre Renault (Yvelines), où elle a été auscultée par un expert indépendant. L'expertise n'a rien montré d'anormal, et le rapport précise, point important, que la voiture ne révélait aucune trace de freinage anormal. Cela contredit l'affirmation du conducteur selon lequel les plaquettes de freins avaient pris feu, ce qui, au passage, semble difficile à percevoir à grande vitesse. Rien ne prouve cependant que le conducteur n'a pas du tout freiné. Il n'a peut être pas appuyé assez fort sur la pédale, comme c'est le cas de 80 % des automobilistes en situation d'urgence. Sur la base de cette première expertise, Renault a décidé d'engager une action en justice sous la forme d'une procédure en référé qui conduira notamment à une expertise contradictoire devant le tribunal de grande instance de Bourges. Si les résultats de la première expertise sont confirmés, le conducteur de la Vel Satis pourrait être poursuivi en réparation des dommages que l'entreprise aurait subis. Toutefois, depuis cette affaire, plusieurs propriétaires de Renault ont rapporté des cas similaires de régulateur de vitesse bloqués, lesquels sont analysés en ce moment chez les constructeurs. S'agit-il de personnes méconnaissant le système, qui se sont laissé surprendre et on paniqué, ou bien d'un véritable « bogue électronique » ? Dans les deux cas, cela signifierait que le régulateur de vitesse est mal conçu : soit parce que sont fonctionnement n'es pas assez intuitif, soit parce qu'il souffre d'un réel défaut électronique. Concernant cette dernière hypothèse, rappelons qu'une étude menée en 2003 par le puissant automobile-club allemand Adac a révélé que 57 % des pannes étaient dues à un problème électronique.
Date : novembre 2004
Paru dans :
Auto-Moto
Acteur : Presse spécialisée
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