Qu'est-ce que l'imidaclopride et comment agit-il ?
L'imidaclopride, issu de la recherche Nitokuno qui est une filiale japonaise de Bayer, est la molécule constituant le principe actif de l'insecticide neurotoxique appelé Gaucho. Cette molécule fait partie de la famille des néonicotinoïdes qui représente aujourd'hui près de 10% du marché des insecticides au niveau mondial.
Voici sa formule :
L'imidaclopride agit en tant que perturbateur synaptique : en prenant la place d'un neurotransmetteur excitateur, il provoque une hyperactivité neuronale puis la mort de l'insecte par tétanie. Cette action n'est pas spécifique : outre les pucerons, ce neurotoxique agit sur les thrips, les aleurodes, les doryphores, les termites… Néanmoins, cette affinité avec les récepteurs synaptiques est beaucoup moins importante chez les mammifères que chez les insectes.
Des renseignements plus détaillés sont accessibles sur la base de données Agritox de l'Institut National de Recherche Agronomique (I.N.R.A.).
L'imidaclopride : un puissant insecticide aux multiples avantages.
L'imidaclopride est un insecticide systémique c'est-à-dire qu'il pénètre dans la plante et est véhiculé par la sève. Cette particularité donne lieu à un certain nombre d'avantages :
- Eliminer certains insectes inaccessibles par pulvérisation
- Eviter ou limiter l'exposition des insectes auxiliaires
- Eviter les traitements multiples car les composés sont dégradés plus lentement dans la plante (à l'abri des rayons solaires)
En introduisant le Gaucho sur le marché, Bayer prétendait diminuer la pollution due aux traitements de cultures, car au lieu d'être diffusé abondamment, il est utilisé en tant qu'enrobage des semences. Cependant ces avantages sont controversés notamment dans le cas des abeilles qui sont les victimes présumées de cet insecticide.
Complexité des mécanismes : métabolites et rémanence.
La façon dont est métabolisé l'imidaclopride dépend considérablement de son mode d'application. En effet, lorsqu'il est introduit par le sol ou par traitement des graines, l'insecticide est transformé, de façon plus ou moins complète selon les espèces de plantes.
Connaître les réactions qui entrent en jeu et savoir quels sont les métabolites créés ainsi que leurs effets représentent donc de véritables enjeux.
Dans des cas de traitements du sol ou des graines, l'activité fortement rémanente de l'insecticide n'est donc pas due seulement à l'imidaclopride mais également à ses métabolites dont certains ont également des effets neurotoxiques : il est donc probable que l'imidaclopride et ses métabolites actifs agissent ensemble. Ainsi, la persistance dans les sols est telle que l'Imidaclopride d'une culture Gaucho, que ce soit du tournesol ou du maïs, peut s'exprimer dans la plante du tournesol non traitée Gaucho plusieurs années après.