Ces dernières années, de nombreux affrontements, rencontres, discutions, différents entre chasseurs et écologistes ont eu lieu et ont été relaté dans la presse, aussi bien locale que nationale. Il ne faut pas croire que tout oppose écologistes et chasseurs et que leurs rencontres, s’il en existe, se résument à des affrontements. Même s’il est vrai que leurs points de vu diffèrent souvent, il existe des initiatives visant à réconcilier les deux partis. La presse parle souvent de ces rapports entre chasseurs et écologistes, au point qu’il n’est pas possible de donner ici une liste exhaustive des articles traitant de la question. On retiendra cependant les articles suivants.
Paru dans l’Express du 01/11/2001 sur la colère des chasseurs de gibier d’eau en Baie de Somme :
" Si les chasseurs de gibier d'eau, par exemple, sont tellement en colère contre les nouvelles dates d'ouverture et de fermeture, c'est non seulement au nom des traditions, mais aussi parce que la location des huttes de chasse, en baie de Somme ou en baie de Seine, représente un gros enjeu économique. Les nouvelles règles privent tout simplement leurs propriétaires de deux mois de revenus. La chasse au gibier d'eau est pratiquée par 300 000 personnes, des Côtes-du-Nord à la Charente-Maritime. C'est parmi celles-ci que l'on trouve les individus les plus violents, les plus extrêmes, ceux qui sont prêts à se mettre hors la loi pour défendre leurs pratiques. Le principe est partout le même, même si les noms des installations diffèrent d'une région à l'autre: gabion en Normandie, tonne en Aquitaine, hutte en baie de Somme… Les propriétaires de ces lieux louent très cher le plaisir de passer la nuit éveillés, à guetter le passage des canards migrateurs. Pour environ 12 000 F par an (tarif en baie de Somme), on a le droit de chasser une nuit par semaine dans un abri à demi enterré, d'environ 10 mètres carrés, équipé de deux paillasses, d'un poêle à pétrole et d'une lucarne qui donne sur un petit étang.
Si le propriétaire se garde une nuit pour lui, et respecte l'interdiction de chasser le mercredi, il lui reste les cinq autres nuits à louer, ce qui lui fait un confortable revenu d'environ 60 000 F par an. Le tout de la main à la main: ni contrat, ni quittance, ni impôt… Largement de quoi entretenir la cabane, nettoyer la mare et acheter quelques canards factices pour attirer les migrateurs sur l'eau, à portée du fusil de l'homme qui veille. "
http://www.lexpress.fr/info/france/dossier/chasse/dossier.asp?ida=420294
Paru dans l’Humanité du 25 avril 2000 :
" CHASSEURS : DES AGRESSIONS INACCEPTABLES
Lionel Jospin a condamné en termes vifs les incidents de samedi dans la Somme.
Le premier ministre a affirmé que le gouvernement " n’avait nullement l’intention de laisser se développer " ce genre d’actions. Samedi à Ault, lors d’une inauguration, personnalités et élus avaient violemment été pris à partie par un groupe de chasseurs. Le député Vincent Peillon (PS) avait dû être évacué par hélicoptère. Noël Mamère, pour les Verts, a qualifié de " délinquants " les auteurs des exactions. Condamnation également de Maxime Gremetz, député (PCF) de la Somme. Vincent Peillon a confirmé son intention de porter plainte et attend une réponse " rapide et forte " de la justice. "
http://www.humanite.fr/journal/2000-04-25/2000-04-25-224141
Paru dans le Monde du 6 mars 1999 :
Les fédérations de chasse et les écologistes progressent vers un compromis sur les dates. Chasse, pêche, nature et traditions confirme sa participation au scrutin européen.
Une deuxième réunion de concertation, à l'hôtel Matignon, jeudi 4 mars, entre les fédérations départementales de chasseurs, l'Office national de la chasse, la fédération France Nature Environnement et la Ligue de protection des oiseaux a permis de progresser au sujet des dates de la chasse aux oiseaux migrateurs. Chasse, pêche, nature et traditions a confirmé, de son côté, sa présence aux élections européennes.
Cintegabelle, le canton dont Lionel Jospin est l'élu, devrait échapper à la grogne des chasseurs. La manifestation planifiée à l'appel des coordinations des régions du Grand Sud, samedi 6 mars, a été reportée. Les fédérations de chasseurs les plus radicales attendent la fin des négociations avec les associations de protection de la nature, sous la houlette du gouvernement. Jeudi, une deuxième réunion de concertation, à l'hôtel Matignon, entre l'Union nationale des fédérations départementales de chasseurs, l'Office national de la chasse (ONC), d'une part, la fédération France Nature Environnement (FNE) et la Ligue de protection des oiseaux (LPO), d'autre part, s'est tenue dans un climat plus détendu que la première. Une première ébauche de consensus a semblé se dessiner... qui ressemble fort à celui que Dominique Voynet proposait en juin 1998.
Chaque délégation était disposée à sortir de l'impasse juridique dans laquelle la France se trouve, vis-à-vis de l'Europe, depuis le vote de la loi du 3 juillet 1998. Les représentants des chasseurs ont convenu de la nécessité d'avancer les dates de clôture de la chasse aux oiseaux migrateurs, aujourd'hui en infraction avec la directive européenne. De leur côté, les associations environnementales n'exigent plus un respect strict des dates de chasse européennes (ouverture le 1er septembre et fermeture le 31 janvier). Elle envisagent d'accepter des dates plus précoces pour le domaine maritime et pour les espèces pour lesquelles des plans de gestion seront élaborés.
Eviter une condamnation
Un groupe d'experts scientifiques, réunissant des spécialistes du CNRS, du Muséum d'histoire naturelle et de l'ONC, présidé par Jean-Claude Lefeuvre, directeur de l'Institut d'écologie et de gestion de la biodiversité, va être chargé par le premier ministre de rédiger un rapport sur les dates de migration et de reproduction, espèces par espèces, afin de permettre aux deux parties de s'entendre sur des dates de chasse acceptées par tous. Le rapport doit être remis d'ici deux mois afin d'éviter une condamnation toujours pendante par la Cour de justice européenne. Ensuite s'engageront de nouveau les négociations politique s pour élaborer un compromis présentable devant la Commission européenne. La discussion épineuse semble repoussée après les élections européennes.
La composante la plus radicale du monde la chasse, Chasse, pêche, nature et traditions (CPNT), a toutefois décidé, comme elle l'avait déjà fait en 1989 et 1994, de compter ses partisans le 13 juin. Jean Saint-Josse, conseiller régional (CPNT) d'Aquitaine depuis 1992, qui a succédé à André Goustat à la présidence du mouvement CPNT, conduira une liste qui entend prôner " l'Europe des différences " et " la défense de l'aménagement du territoire ". L'objectif est de dépasser la barre des 5% jamais atteinte jusqu'à présent, afin d'obtenir des élus. M. Saint-Josse aimerait bien intégrer sur sa liste des représentants du monde agricole.
Le mouvement CPNT, qui se défend de toute orientation partisane, se classe toutefois, clairement, dans le camp des adversaires de " l'Europe, telle qu'elle se construit aujourd'hui ". " Le problème, maintenant, reconnaît M. Saint-Josse, c'est que dans un camp, il y a les Verts. " La formation de Dominique Voynet est la seule qui suscite les foudres du CPNT, toutes les autres listes étant considérées comme seulement " concurrentes ".
Pour sa campagne électorale, CPNT, qui ne bénéficie d'aucune
aide publique, entend réunir un budget de 7 millions de francs (1,07
millions d'euros). En conformité avec la législation en vigueur,
qui n'autorise plus que des dons provenant de particuliers, la liste CPNT ne
pourra recevoir des subventions des fédérations départementales
de chasseurs. C'est le 17 avril, à Amiens, que M. Saint-Josse devrait
présenter sa liste complète.
http://www.agirpourlenvironnement.org/presse/chassemedia10.htm
Paru dans l’Informateur du 5 septembre 2002 :
Ecologistes et chasseurs en débat à Saint-Valery-sur-Somme
Le cas est suffisamment rare pour être souligné, Le Mouvement National de Lutte pour l’environnement (MNLE) en université d’été au Cap Hornu avait invité, vendredi soir, les chasseurs à débattre des rapports de l’homme avec la nature.
Le MNLE qui a fêté son vingtième anniversaire l’an dernier organise chaque année ses universités d’été mais c’est bien la première fois que cette semaine de réflexion se déroule au nord de la Loire. Et c’est la Baie de Somme que les militants qui viennent de tout le pays ont choisi, pour plancher cette année sur les questions liées à l’agriculture intensive et de son impact sur la nature et la santé.
Une région qu’ils ne connaissaient pas et qui semblent avoir fait l’unanimité. Beaucoup ont même bien l’intention d’y revenir. Pourtant durant cette semaine dernière, ils n’ont pas été épargnés par la pluie mais peu importe, ils estiment que le mauvais temps n’est pas un obstacle lorsque quel ‘on vit dans une région aussi verdoyante, dotée de l’une des plus belles baies du monde.
Et ce n’est pas les responsables de l’association de chasse sur le domaine public maritime de la Baie de Somme, invités à débattre vendredi soir, qui les contrediront.
François Cosserat, Vice-président du MNLE a tout de suite mis les chasseurs à l’aise. " L’objectif de ce débat n’est pas de régler le conflit entre chasseurs et non-chasseurs. Nous ne sommes pas anti-chasse et le mouvement ne fait pas de cette question un problème. Nous avons une conception des rapports de l’homme et l’animal qui n’est pas forcément partagée par tous. Pour certains l’homme est un prédateur de la nature qui peut être associé à une espèce dangereuse. Ce n’est pas notre conception, notre position de fond est de dire que l’homme est différent de l’animal, un être à part mais qui a des devoirs particuliers et une certaine responsabilité envers la nature.
Ce qui nous inquiète en ce moment c’est que nous arrivons dans une phase de " judiciarisation " qui ne nous satisfait pas car cette réglementation à outrance vis à vis de la nature est mal perçue et le problème de la chasse en est un exemple fragrant.
Les multiples contrôles ne pourront jamais assurer qu’il n’y a pas de risque. Plutôt que de dépenser des sommes dans des contrôles pourquoi ne pas laisser les opérateurs de terrains, prendre leurs responsabilités ? Les chasseurs n’ont pas intérêt à voir le gibier totalement disparaître"
Ville ou campagne ?
Après cette approche partagée par les chasseurs, Daniel Cantrelle, l’un de ses représentants a présenté son association non sans évoquer la perte de membres liée selon lui à l’interdiction de chasser en juillet. Puis Nicolas Lottin a mis en avant les rapports des citadins avec la nature et les animaux, qui pèchent par manque de connaissance et fragilisent la faune.
Pour répondre au conseiller général qui estime qu’en ville, il y a des avantages que ne peuvent partager les habitants de la campagne et vice versa, Un militant marseillais a alors évoqué la vie que les citadins affrontait tout au long de l’année avec ses multiples nuisances. "Lorsque nous découvrons une région comme la votre, nous n’avons qu’une envie c’est d’y revenir et vous n’avez pas le droit d’en priver les gens de la ville pour préserver votre passion. Il faudrait plutôt les éduquer et les apprendre à la respecter." Les chasseurs ont alors souligné les multiples actions qu’ils mettaient en place dans ce domaine et en autre leur hutte pédagogique.