Articles parus dans la presse ces dernières années sur les relations entre chasseurs et écologistes en Aquitaine

 

 

De nombreux incidents, affrontement parfois mais aussi rencontres ont eu lieu en Aquitaine ces dernières années et ont été relatés dans la presse. En voici quelques-uns :

 

 

Chasseurs et Verts, la guerre des nerfs
Des meetings écologistes sont perturbés ou annulés, CPNT dément tout mot d'ordre.

" Jean Saint-Josse ne sait plus à quel saint médiatique se vouer. "Il suffit que les Verts annulent une réunion où, de toute façon, il n'y aurait eu personne, pour que toute la presse en fasse une affaire d'Etat. Tout ça c'est de l'intox", explique la tête de la liste Chasse Pêche Nature et Traditions (CPNT) aux européennes. Car jamais, selon lui, un seul mot d'ordre n'a circulé pour inviter les plus décidés des 62 000 chasseurs girondins à venir perturber le meeting électoral de Daniel Cohn-Bendit, prévu hier soir à Bordeaux et annulé face cette menace. Saint-Josse a d'ailleurs pris la précaution de téléphoner, dès lundi, à Henri Sabarot, patron de la fédération départementale des chasseurs et membre du groupe CPNT au conseil régional Aquitaine, ainsi qu'à quelques têtes chaudes du département pour s'assurer que les fusils ne sortiraient pas des râteliers. "Nous n'avons rien à gagner à ce genre d'opérations qui nous desservent et font de la publicité à nos adversaires", se défend Jean Saint-Josse. Ce différend chasseurs-écologistes a des répercussions sur la majorité. Hier, Dominique Voynet a écrit à François Hollande pour lui demander instamment de "condamner de manière précise les pratiques des chasseurs". Ajoutant: "Le silence finit par valoir approbation."

Tuyau des RG. La crainte de voir deux à trois mille chasseurs descendre à Bordeaux pour "casser du Vert" a été prise suffisamment au sérieux par la préfecture de police de la ville. Sur la base d'informations transmises par les renseignements généraux, elle avait pris soin de mobiliser quatre compagnies de CRS (environ 300 policiers)[…]

Visiblement, le pacte de non-agression a été rompu. Ainsi, le 14 mai, Noël Mamère, député-maire de Bègles, est-il agressé à l'issue d'un meeting dans sa commune. Le 26, Jean-Luc Bennahmias arrive au Havre pour une réunion publique. Les gendarmes mobiles ont déjà sorti matraques et grenades lacrymogènes pour déloger une centaine de chasseurs armés de boulons, de canettes et d'oeufs pourris. Bordeaux s'annonce comme une étape chaude. Les tireurs de palombe et les canardeurs de canards ne rêvent que d'ajouter les écolos à leur tableau de chasse […] "

 

 

 

Chasse gardée

L’Aquitaine, ses plages immenses, sa forêt landaise, sa gastronomie inégalable, son Histoire riche et … ses chasseurs. Véritable lobby, l’extrême chasse, minoritaire chez les chasseurs, fait régner une sorte de terreur politique. Derrière un semblant de notabilité, menaces et coups bas sont légion. Un seul mot d’ordre : la défense des privilèges d’un autre temps, au détriment de l’avenir commun. Dernièrement, les élus CPNT (Chasse, pêche, nature et traditions) du Conseil régional d’Aquitaine ont conditionné leur vote positif pour le contrat de plan Etat-Région à l’adoption d’une motion demandant aux députés de "bien voter" sur la loi "Chasse" à l’Assemblée nationale. Pourtant, rares sont les écologistes qui réclament l’abolition de la chasse. Ils demandent simplement un compromis intelligent entre les chasseurs et les autres usagers du milieu naturel. Ils exigent la mise en conformité de la loi française avec la directive européenne de 1979, dite "directive oiseaux" qui, seule, peut permettre la protection d’espèces dont tous les comptages montrent la grave diminution des effectifs. C’est de toute façon indispensable, la France pouvant se voir infliger une amende européenne allant jusqu’à 633 000 euros par jour ! La France est, en fait, le seul pays européen où la chasse fait problème. L’ouverture de la chasse aux oiseaux d’eaux est la plus précoce de toute l’Europe de l’Ouest. La période de chasse est la plus longue d’Europe, et c’est le pays où l’on chasse le plus grand nombre d’espèces d’oiseaux. Le tout en contradiction totale avec les fondements de la directive Oiseaux. De plus, la plupart des pays européens permettent aux propriétaires d’interdire la chasse sur leurs terres, et ont instauré un ou plusieurs jours de non-chasse. […] Pourtant nulle part en Europe la chasse n’a disparu. Elle joue son rôle de régulation des espèces, en l’absence de prédateurs naturels, et de gestion des espaces. C’est une chasse raisonnable. Alors pourquoi tant de bruit ? La réponse se trouve peut-être dans le pouvoir exorbitant des fédérations de chasse. Véritables entreprises commerciales, aux pratiques discutables dans certaines régions, elles sont peu contrôlées. La cour des comptes a épinglé les fédérations sur leur gestion scandaleuse des fonds publics et sur les trop fréquentes confusions entre leurs comptes et ceux de CPNT. Une remise à plat est indispensable. L’Europe montre le bon exemple. La nouvelle loi Voynet sur la chasse va permettre enfin de le suivre, permettant une harmonisation des rapports entre tous les utilisateurs de la nature. En Aquitaine aussi.

 

QUELLE CHASSE POUR LE XXI° SIECLE ?  n°2

Depuis notre dernier numéro en avril, la question de la chasse a connu des soubresauts : remise en cause de la loi Verdeille, score remarquable de C.P.N.T. aux européennes, campagne sportive pour Les Verts, mission Patriat, etc.

Il faut dire que la chasse, pratique ancienne s'il en est, a subi les conséquences de plus de vingt ans d'agriculture productiviste, d'une urbanisation galopante et d'une pratique plus ou moins régulée.

Aujourd'hui, l'effectif des chasseurs est en baisse constante. La chasse est confrontée à une intervention croissante des institutions européennes en matière d'environnement et au développement de loisirs liés à la nature pratiqués par des populations urbanisées coupées de leurs racines rurales.

Si la chasse ne relève pas de la compétence du Conseil Régional d'Aquitaine, il a semblé important d'aborder la question de la chasse de manière formelle avec l'ensemble des partenaires.

C'est pourquoi, vous êtes invités au colloque "Quelle chasse pour le XXIème siècle ?" qui aura lieu le mercredi 27 octobre à la Maison de la Promotion Sociale à Artigues-près-Bordeaux.

 

 

Chasseurs - écologistes : le gouvernement relance le conflit

En publiant mardi au " Journal officiel " sept arrêtés allongeant la période de chasse pour les espèces protégées, le gouvernement a relancé le conflit entre écologistes et chasseurs, qui s'était apaisé au printemps dernier avec le décret Cochet, après vingt ans d'affrontement. 
Les associations de défense de l'environnement s'apprêtent à saisir en référé le Conseil d'Etat afin que soient suspendues d'urgence ces mesures qui concernent les oiseaux de passage et le gibier d'eau, dont les canards colverts, les canards plongeurs, les canards de surface, les grives, les pigeons, les poules d'eau et certaines espèces d'oies. 
Selon les espèces et les lieux, la chasse est désormais avancée au 3 août, contre le 1er septembre auparavant, et la date de fermeture, repoussée au troisième dimanche de février, contre le 31 janvier. 
Ces mesures avaient été promises le 12 juin par le premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, pour faire plaisir aux chasseurs, à quelques jours du second tour des législatives. 
La semaine dernière, le gouvernement avait procédé à l'abrogation du décret Cochet, du nom du dernier ministre de l'environnement de Lionel Jospin, qui fixait les dates générales de chasse du 1er septembre au 31 janvier, conformément à un arrêté du Conseil d'Etat de janvier 2002, s'appuyant sur une directive européenne de 1979. 
La directive de l'Union européenne, si elle ne stipule pas de dates, interdit néanmoins la chasse des espèces sauvages pendant la migration prénuptiale et la période de reproduction, que des experts scientifiques ont fixées entre le 1er septembre et le 31 janvier. 
" On est très mécontents. C'est complètement illégal ", dit Pierre Athanaze, en charge de la faune sauvage à France Nature Environnement, qui fédère 3 000 associations nationales et locales de défense de la nature. 
De son côté, Nelly Boutinot, vice-présidente de la Ligue de préservation de la faune sauvage, a elle aussi dénoncé le manque de concertation du gouvernement avec les associations et les scientifiques. 
Elle a promis une " bataille juridique ". 
L'ancien ministre vert Yves Cochet a de son côté estimé, dans une interview au " Figaro " daté de mardi, que " juridiquement et scientifiquement tout cela ne tenait pas la route ".