Cette première cartographie
réalisée à partir des
adresses des ONG qui consacrent leur action à la lutte
contre les BASM est
porteuse de plusieurs enseignements.
Tout d’abord la prépondérance
de l’ONG handicap
international sur ce terrain. On voit clairement comment sont
représentées les
différentes antennes de cette ONG à travers le
globe. Loin d’effectuer un
combat national, handicap international étend ses
ramifications à travers le
monde.
Sur
ce point, il est intéressant de remarquer que son
antenne aux USA est comme mise à
l’écart. Cela peut sans doute
s’expliquer par
le fait que handicap international, d’inspiration
européenne, rentre peu dans
le jeu du lobbying très en vogue outre-Atlantique, et
préfère les débats de
fond ouverts. D’où sans doute son manque de
visibilité.
Ensuite, il est intéressant de voir que le site de
cmc
(cluster munitions coalition) n’apparait pas au centre de la
cartographie comme
on pourrait s’y attendre. Cela prouve deux choses
intéressantes : d’abord
que cette institution est uniquement un rassemblement de bonnes
volontés, une
union hétéroclite provoqué par un
combat commun. Ensuite qu’à ce titre, elle
n’a d’autres buts que de montrer
l’importance du combat sur le globe, elle
laisse par conséquent le militantisme et les campagnes
d’information aux ONG
qui la composent, qui ont par conséquent plus de
visibilité.
Enfin, on voit ici clairement que seules sont
impliquées les ONG occidentales, c'est-à-dire que
la mobilisation principale ne
provient pas des pays touchés, mais uniquement des pays
producteurs et
utilisateurs de BASM.
Cette
deuxième cartographie se place du côté
des acteurs industriels et militaires
qui sont représentés sur le web essentiellement
du côté américain. On peut y
voir deux enseignements :
Tout
d’abord, l’importance du
débat : plusieurs sites pointent directement sur
le site de l’OTAN. C’est dire que le
débat n’est pas réduit à une
poignée
d’organisations plus ou moins crédibles ou
marginales de chaque côté. Il ya
bien une représentation globale du débat, au sein
même des plus hautes instances
militaires qui décident du sort de la planète. La
vague de fond déclenchée par
Oslo a retenti jusqu’aux plus hauts niveaux de
décision qui ont maintenant
conscience des enjeux liés à
l’utilisation des BASM.
Ensuite,
il est important de noter que les ONG n’y sont pas
représentées. De même, les
industries sont absentes du diagramme des ONG. Ceci est un point
très important
de notre controverse. Il n’y a pas d’affrontement
frontal entre les différents
acteurs. Tout se joue par le truchement des gouvernements. On le voit
clairement
à travers les conférences organisées
à l’initiative des ONG et regroupant les
représentants des gouvernements et non les entreprises
d’armement ou les
groupements paramilitaires (société
privées de défense par exemple). On adonc
deux sphères clairement distinctes qui combattent sur le
même terrain, mais
sans se rencontrer. Le débat visible est donc
essentiellement politique comme
nous avons pu le constater avec les différentes
conférences pour l’abolition
des BASM (Oslo, Lima) ou les protocoles des conférences de
Genève. Les autres
acteurs militent dans provoquer ouvertement leurs contradicteurs.