Le Survey of Cluster Munition Policy and Practice de HRW publié en février 2007 décrit les producteurs d’armes français comme « actifs dans la production de sous-munitions, la plupart du temps au sein d’associations multinationales ». Les compagnies citées sont Giat Industries, Thomson Brandt Armements, Matra, Alkan et Aerospatiale. La France aurait exporté dans le passé des bombes Belouga en Argentine, en Grèce et en Inde.
         Au contraire, un rapport d’information du Sénat publié en décembre 2006 a pour but très clair d’afficher la France comme un pays qui « ne peut pas être considéré comme un grand pays producteur et exportateur d’armes à sous-munitions ». Ce rapport affirme que la fabrication d’armes à sous-munitions n’a jamais été particulièrement significative en France et qu’en pratique, aujourd’hui, la production et les exportations sont arrêtées. Aucun développement ni projet ne serait non plus en cours au sein des industries de l’armement française.
Pour l’armement air-sol, la dernière production de système à sous-munitions serait celle de 100 missiles Apache par MBDA et la chaîne de montage serait démontée.
Pour l’armement sol-sol, seules des sous-traitances avec l’étranger (MBDA) et l’activité de filiales à l’étranger (Thales) sont en activité.
         Le rapport Les sous-munitions et l’Union Européenne de l’Observatoire des transferts d’armements publié en juin 2005 explique que les industriels français fournissent des informations assez complètes sur leur produits et indiquent s’ils sont utilisés par l’armée française car c’est un argument de vente important, par contre, ils ne citent pas explicitement leurs clients étrangers. Par ailleurs, les catalogues fournis, par exemple au salon de l’armement EuroSatory, indiquent rarement l’état de développement de leurs produits (prototypes, projet, fabrication en série,…). Par contre, les détails techniques sont nombreux et bien plus complets que ceux que fournissent les armées.
         Le dialogue entre les ONG et les industriels est très intéressant du point de vue informatif, cependant ces industriels ne sont pas une cible pour les ONG comme nous l’a confirmé Handicap International. Il ne serait pas très utile de faire pression sur une société en particulier. Les industriels ne font que respecter la loi lorsqu’ils fabriquent des systèmes à sous-munitions pour des pays n’ayant pas décidé de les abandonner. De plus, en France, ces industriels semblent affirmer que si une loi interdit les BASM, ils stopperont tout simplement leur production et n’ont pas d’intérêt vital à ce qu’une telle loi ne passe pas. Cela semble confirmer le rapport du Sénat expliquant que les systèmes à sous-munitions ne représentent qu’une très faible part de leur production d’armement. Cela est rassurant pour les ONG anti-BASM car les enjeux économiques freinent ainsi peu ou pas du tout l’avancement des négociations.
 
Systèmes à sous-munitions produits en France (non exhaustif, Les sous-munitions et l’Union Européenne) :
 
Giat : obus OGRE, obus d’artillerie de 155 mm, OMI-obus cargo de 155 mm, obus antichar Bonus, munition Pélican, Minotaur (dispersion de mines antichar)
TDA Armements : projectile cargo pour mortier, projectile 120 ACED, roquettes
MBDA : Lance-roquettes multiples, missile anti-piste Apache
Alkan : Lance-grenades, sous-munitions pour avions de combat