Les industriels ne jouent pas réellement de rôle dans les décisions nationales d’utilisation des BASM, cependant ils sont responsables des produits qu’ils proposent et notamment de leur fiabilité. La problématique du taux d’échec des sous-munitions à leur arrivée au sol est un enjeu majeur des débats et il est donc intéressant de connaître l’attitude des industriels de l’armement à ce sujet.
       Lors de notre rencontre avec Handicap International, on nous a expliqué que l’effort d’amélioration des systèmes à sous-munitions en terme de taux d’échec était forcément très différent selon les pays et cela notamment pour des raisons économiques. Les pays les moins riches produisant de telles armes ne s’investissent que très peu dans des efforts de développement, c’est le cas de la Chine, de la Russie et de la Corée par exemple.
       Les industriels ne peuvent pas être tenus responsables de l’usage de systèmes trop vieux ou de largages dans de mauvaises conditions qui augmentent le taux d’échec. Ce taux d’échec à l’achat de l’arme est cependant entièrement de leur ressort. Des améliorations technologiques sont totalement possibles et mises en œuvre dans certains pays, principalement ceux ayant fixé des taux maximaux assez haut comme les Etats-Unis, l’Allemagne ou la Norvège (1%). Les mécanismes d’autodestruction sont les principales solutions proposées. Ces mécanismes ne garantissent cependant pas un taux d’échec nul. De plus, les conditions de test sont souvent très différentes des conditions réelles d’utilisation.
       Le rapport du Sénat de décembre 2006 indique que la France s’est engagée fermement à améliorer la précision et la fiabilité de ses systèmes à sous-munitions. Les armes produites doivent obéir à des normes de sécurité très précises. Ces exigences se seraient traduites par l’adaptation de dispositifs d’autodestruction sur les obus OGR, l’initiation d’un programme d’amélioration des lance-roquettes multiples qui a abouti au remplacement de ce système par des roquettes sans sous-munitions et des études sur des fusée à correction de trajectoire plus perfectionnée.
       Au niveau mondial, le nombre de sous-munitions à taux d’échecs élevés toujours en stock reste très important selon un rapport de l’institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement, y compris dans des pays très riches comme les Etats-Unis ou le Royaume-Uni. Certains pays comme la Corée affirme l’impossibilité d’améliorer certaines de ces armes.
L’effort d’amélioration est donc un élément très important du débat sur les BASM et les industriels y jouent un rôle clef.