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Les œufs et les larves produits par les poissons subissent durement les contraintes naturelles de leur milieu (prédation, manque de nourriture, courants, températures,...), si bien que sur un million d’œufs, seule une poignée d'entre eux atteint le stade de juvénile. En compensation, les femelles peuvent pondre plusieurs centaines de milliers à plusieurs millions d’œufs lors d'une période de reproduction. Le nombre important d’œufs n'est pas la seule condition pour assurer l'arrivée massive d'une nouvelle classe d'âge: les contraintes extérieures favorables à une survie élevées sont également à prendre en compte.
Pour les poissons qui atteignent la taille minimale de capture, la mortalité par pêche constitue une contrainte extérieure significative qui, combinée aux contraintes inhérentes au milieu, détermine les variations d'abondance des stocks. La pêche peut déstabiliser la structure démographique de la population de poissons si elle se concentre sur une seule classe d'âge ou si elle exerce une pression trop forte sur les reproducteurs. La population, à la merci du moindre « accident » de reproduction ou de survie larvaire, voit son renouvellement voire son maintien menacés. L'exemple de la morue est à cet effet intéressant. En privant le stock des plus vieilles classes d'âge, celles-là même dont les grandes femelles produisent des œufs en plus grande quantité et de plus grande viabilité, la surpêche a diminué la capacité du stock à amortir l'effet des variations du milieu. Ce faisant, le stock de morue (espèces à longue durée de vie) tend à fluctuer beaucoup plus, se rapprochant ainsi des espèces à faible durée de vie. Assurer le renouvellement d'une espèce à vie longue, ce n'est pas seulement protéger les poissons adultes, mais aussi rétablir une structure démographique composée de poissons âgés.
Lors du frai, les poissons en âge de se reproduire se regroupent. Certains engins de pêche les capturent alors plus aisément, notamment les chaluts, ou encore la senne tournante, et peuvent réaliser de forts prélèvements sur le stock pendant une courte période. Il s'agit donc à la fois de protéger les œufs produits – en évitant leur destruction et en assurant des conditions garantissant leur viabilité – et d'éviter une razzia sur les reproducteurs ou sur une classe d'âge particulière.
C'est là ce qui distingue fondamentalement l'agriculture de la pêche. On peut cultiver à volonté pourvu qu'on ait à disposition suffisamment de surfaces cultivables, et l'accroissement de la consommation ne met pas en cause la survie d'espèces comme le blé ou le colza. De même, on contrôle suffisamment bien les populations d'animaux d'élevage pour assurer l'adéquation entre leur développement et leur consommation. Pour les populations de poissons en revanche, qu'on maîtrise mal et dont on peine à comprendre la dynamique, il existe un seuil de non-retour a partir duquel l'extinction est inéluctable, et il s'agit d'assurer un équilibre entre la reconstitution des stocks et le nécessaire rendement économique.
Le repos biologique est l’arrêt de la pêche pendant la période de reproduction des poissons. Outre le but premier de protection des œufs produits, il s'agit surtout de diminuer la pression exercée sur le stock dans son ensemble et d'éviter une trop grande déstabilisation de sa structure démographique. Cette mesure, utile à la condition qu'elle n'entraîne pas une intensification de l'effort de pêche hors de la période concernée, est parfois appliquée dans le cadre de la PCP. Celle-ci tente ainsi de réguler la pression de pêche subie par certains stocks de poissons, en instaurant des fermetures temporaires et locales (pour la morue en mer Celtique par exemple).
Les marchés peuvent aussi bénéficier de la mise en place du repos biologique, qui évite les débarquements de poissons ponctuels et massifs, générateurs d’une baisse des prix, voire d’invendus.
Politique Commune de la Pêche : Politique commune aux états membres de l'Union Européenne visant à gérer l'ensemble de l'effort de pêche communautaire.
Chaluts: Le chalut de fond est un filet de forme conique remorqué par un navire. Il est relié au bateau par des câbles en acier appelés funes.
Le chalut pélagique est un filet remorqué qui évolue en pleine eau, entre la surface et le fond, sans être en contact avec lui. Comme pour le chalutage de fond, il existe des chaluts pélagiques simples remorqués par un seul navire et des chaluts-bœufs tractés par deux chalutiers. Le chalut pélagique est, en général, beaucoup plus grand que le chalut de fond.(1)
Senne tournante :
Les sennes sont des filets rectangulaires utilisés en surface pour encercler des bancs de poissons. Les sennes tournantes peuvent dépasser une longueur d’un kilomètre pour une hauteur de 100 à 200 mètres. Des flotteurs sont fixés sur la partie supérieure tandis que la partie inférieure est lestée. Une coulisse permet le boursage de la partie inférieure du filet.
Le principe de la senne est d’encercler le banc de poissons préalablement détecté au sonar. La mise à l’eau de l’engin est appelée filage. A la fin de l’encerclement et pour éviter la fuite des poissons par le fond, le filet est fermé par le bas au moyen d’un câble spécial appelé coulisse (opération de boursage). La poche fermée ainsi constituée est ensuite réduite progressivement pour pouvoir prélever la capture à l’aide d’une épuisette spéciale appelée salabarde.(1)
Frai: Période de reproduction des poissons.