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La taille minimale de capture correspond à la « taille des individus d'une espèce ou d'un groupe d'espèces en dessous de laquelle sont interdits le stockage à bord, le transbordement, le transport, le débarquement et la commercialisation »(1). Cette mesure est censée protéger les plus petits poissons, notamment les juvéniles (poissons n'ayant pas atteint la maturité sexuelle), indispensables au maintien futur de la population. La fixation de cette taille minimale, par espèce, fait souvent l'objet d'âpres débats entre les autorités européennes, les pêcheurs et les ONG.
Avec la taille minimale de capture, c'est toute la question de la sélectivité des techniques de pêche qui est posée. A ce propos, le rapport du Sénat précité déclare: « La sélectivité est un sujet particulièrement complexe. Elle vise bien évidemment à préserver le capital reproducteur en évitant la capture des juvéniles. Elle a aussi pour objectif de limiter les prises des espèces non recherchées. Cette politique est nécessairement un compromis car les pêcheries européennes, sauf exception, ne se prêtent pas à une gestion monospécifique. Il s’agit toujours d’un panier de captures d’espèces vivant conjointement dans les mêmes zones et qu’il n’est guère possible de pêcher séparément. Elle aboutit à imposer des tailles de maille, mais aussi des formes particulières, comme les mailles carrées sur les chaluts car elles ne se referment pas, ou encore la pose de grilles de triage.»
Moins une méthode est sélective, moins les pêcheurs ont de contrôle sur ce qu'ils pêchent: on retrouve dans les filets une grande quantité de poissons non «désirés». Partant du principe que les pêcheurs ont intérêt à maximiser la valeur commerciale du contenu de leurs cales et doivent éviter de dépasser leurs quotas, ils rejettent à la mer une partie des poissons non désirés. Cet immense gâchis de poissons aptes à être consommés constitue toute l'absurdité du système actuel, et entrave en plus l'établissement de modèles scientifiques viables. D'après les chiffres de l'Académie des Sciences donnés en 2003, les rejets représenteraient entre 20 et 50% des quantités totales débarquées.(2)
Il s'agit donc d'accroître la sélectivité des techniques de pêche pour tendre vers l'objectif: une technique, une espèce, une classe d'âge. Dans l'idéal, le pêcheur saurait avant de lancer ses filets quels types de poissons il y trouvera. Accroître la sélectivité, c'est limiter les rejets et assurer ainsi un contrôle plus fiable du niveau des stocks.
(1) Définition donnée par ce site
(2) M-P CLEACH, Rapport du Sénat, Rapport sur l'apport de la recherche à l'évaluation des ressources halieutiques à la gestion des pêches, 11 décembre 2008