L’homme a longtemps considéré l’eau comme une ressource inépuisable. Même dans les régions les plus désertiques, il a toujours réussi à se procurer de quoi survivre. Cependant, l’augmentation de la population ainsi que l'élévation des standards de vie conduisent à une remise en perspective de cette affirmation. Le contrôle des sources en eau potable a ainsi été à l’origine de tensions entre des pays au Moyen-Orient, et a pu devenir un enjeu politique de premier plan. Avec la multiplication sur le globe des sécheresses, les ressources en eau douce de certaines régions diminuent et y atteignent parfois des niveaux critiques.
Dans un tel contexte, le dessalement de l’eau de mer apparaît comme une solution miracle. Les océans constituent en effet une réserve intarissable en eau salée, et la purifier pourrait permettre à l’homme de pallier à la raréfaction de cette ressource. Malheureusement, cette option a aussi ses coûts et désavantages propres. Rejets chimiques dans l’environnement, pressions sur les populations, ces facteurs ne doivent en aucun cas être omis, car ils sont le point de départ d’une controverse complexe et internationale sur le dessalement de l’eau.
Sous quelles conditions le dessalement est-il acceptable ? C’est à cette question que nous chercherons à apporter des éclaircissements.
Mais pourquoi en faire un site ?
Cette étude a été menée dans le cadre d’un cours de Controverse par cinq élèves de première année de l’école d’ingénieur Mines ParisTech sous la tutelle du Centre de Sociologie de l'Innovation. Elle a pour ambition de faire ressortir les grandes lignes de cette problématique ainsi que son évolution dans le temps. L’analyse de ses principaux acteurs ainsi que les interactions qu’ils entretiennent a mis en évidence les points qui font de ce sujet une controverse de première importance. Tous les arguments que vous trouverez dans ce site sont basés sur une étude préalable d’articles de presse, de revues scientifiques mais également d’entretiens avec des acteurs concernés par les problèmes posées par le dessalement.
La présentation du site sous la forme d’un journal de bord a pour objectif de rendre la lecture plus immersive et, nous l’espérons, plus agréable. L’histoire de ce journal, basée sur des faits réels, prend place dans la communauté de communes de Belle-Île-en-Mer et sert de support à l’analyse de la controverse et de son évolution. En complément à cette trame principale, de nombreux articles mettent en perspective cette situation locale, avec ses problématiques propres, et des observations à l’échelle globale, aussi bien économiques que scientifiques. On relève alors une véritable dissension entre la vision globale du dessalement comme solution universelle et sa vision locale au niveau de la population concernée. C’est un thème transverse de notre controverse.
Nous nous sommes également rendu compte de la diversité du statut de l’eau. Cette expression peut paraître étrange mais chaque acteur a sa propre manière de considérer “l’eau”, de la ressource vitale, au moyen de pression, en passant par une ressource à protéger. Ces différentes perceptions sont d’ailleurs souvent à la base de confrontations et alimentent de manière certaine la controverse.
Quelles sont les grandes idées présentées sur ce site ?
La trame principale permet de balayer les points sensibles de la controverse. Notre personnage, rédacteur de ce journal de bord, s’intéresse à son apparition et à son développement au cours des 50 dernières années. Présenté par certains comme une solution miracle, le dessalement a tout de même éveillé de forts mouvements de contestations environnementales, comme ce fut le cas à Belle-Île-en-Mer.
Cette remise en question nous mène à réfléchir sur l’approvisionnement énergétique des usines de dessalement, qui est lui-même conditionné par des considérations économiques et géopolitiques, ce qui complexifie d’autant plus le débat. La question du dessalement a donc de multiples facettes et présente deux thèmes transverses qui sont à la source de la controverse. C’est tout d’abord un problème local, qui implique des acteurs à échelle humaine mais qui est piloté par des instances nationales ou internationales. Elle est aussi centrée sur la divergence des opinions concernant le statut de l’eau, opinions qui diffèrent grandement d’un acteur à un autre.