La pollution des nappes phréatiques

La pollution des nappes phréatiques

Même s’il est difficile de le mesurer précisément, on ne peut nier l’impact des activités humaines sur l’écosystème. D’après le CNRS [1], à l’état naturel, « la teneur en nitrates des eaux souterraines varie de 0,1 à 1 milligramme par litre d’eau, elle dépasse souvent aujourd’hui 50 milligrammes par litre ».

Le nouveau service de l’observation et des statistiques mis en place par l’ex-gouvernement (2008) ou SOeS a mené une étude sur l’évolution de cette pollution des nappes française, cette étude est décrite dans l’article « Nitrates : une pollution disparate des nappes d’eau souterraine » [2]. On y apprend que des mesures n’ont pu être réalisées que pour 86% des nappes, celles-ci étant effectuées au moyen de captages. Les chiffres suivants permettent de comprendre l’évolution générale de l’état de dégradation des eaux souterraines : de « 1996 à 2004, le pourcentage des nappes qui présentent un niveau de concentration naturel (10mg/l) a chuté de 62% à 50%  » et « en 2011, 58% des nappes présentent des concentrations inférieures à 25mg/l et 11% plus de 40mg/l ».

Selon l’article, le SOeS fait état de cinq types d’évolution de la pollution des nappes :
⁃ Une situation que pourrait qualifier des très critique : les teneurs en nitrates de ces nappes « sont supérieures à 50mg/l et continuent de progresser d’environ 0,25mg/l/an. », le seuil fixé par l’OMS étant de 50mg/L. La nappe de Beauce, une nappe du Pas de Calais et certaines nappes du sud du massif armoricain se trouvent dans ce cas, alors qu’elles représentent 4% de l’eau douce souterraine.
⁃ Certaines nappes, notamment au nord de la Bretagne, dans le bassin parisien et en Poitou-Charente présentent une situation dite « préoccupante » par le SoeS, avec un taux de nitrate supérieur élevé, mais stable.
⁃ 2% des nappes connaissent une diminution de leur concentration en nitrate.
⁃ « Pour de nombreuses nappes de la moitié nord, dans le sud-ouest et de quelques aquifères en Rhône-Alpes », soit 21% des nappes, « l’évolution reste incertaine ».
⁃ Enfin, pour 51% des nappes, notamment dans les Alpes, les Pyrénées, et le Massif central, la situation « s’avère favorable : des teneurs faibles ou moyennes qui s’améliorent. »

La nature du sol intervient dans la rapidité avec laquelle la pollution atteint les nappes, ou est évacuée vers les eaux de surfaces. Dans la région de la Bretagne, qui présente un socle granitique, c’est à dire, une structure géologique fortement fissurée dans laquelle l’eau s’écoule facilement vers les nappes, ou les rivières en contrebas, la pollution est visible dans une durée relativement courte, tandis que la Beauce présente un socle sédimentaire, dans lequel l’eau peine à s’écouler. Subséquement, la pollution des nappes présente un retard de plusieurs années, et la concentration actuelle de la nappe, s’avère être la conséquence d’un rejet de nitrate en surface datant d’une dizaine d’années. Ainsi, une interdiction totale de fertiliser les sols ne permettrait de retrouver une situation normale que dans plusieurs années, ou décennies.

Selon l’article du CNRS [1], la pollution des « eaux continentales », c’est à dire des eaux de surface est à 66% due à l’utilisation d’engrais et l’épandage de lisier dans le domaine de l’agriculture, à 22% du rejet des collectivité locales et à 12% de l’industrie. Ces deux dernières sources de pollution bénéficie du retraitement des eaux usées, qui purifie une partie de leur rejets, ce qui n’est pas le cas de la première.

La pollution des nappes a un impact sur le prix de l’eau potable. Le Cese (Conseil économique, social et environnemental ) évoque un sur coût de «  640 à 1.140 millions d’euros par an pour tous les usagers du service d’eau et d’assainissement », d’après l’article « Nitrates : une pollution disparate des nappes d’eau souterraine » [2].

 

 

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[1] CNRS,
Disponible sur http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doseau/decouv/degradation/07_pollution.htm

[2] Dorothée Laperche, de Actu-environnement, publié le 21/05/2013
Disponible sur : http://www.actu-environnement.com/ae/news/nitrates-pollution-disparate-nappes-eau