Le changement climatique entraîne des perturbations de la production agricole de plus en plus fréquentes et de plus ou plus importantes. Dans ce contexte, le gouvernement français a souhaité réformer le régime d’assurance des récoltes en transférant une partie de l’indemnisation autrefois assumée par l’Etat vers des assureurs privés. Cette réforme n’a pas fait l’unanimité : elle est accusée d’être injuste, car profitant à une minorité de gros agriculteurs ; elle est de plus coûteuse pour l’État qui subventionne les assureurs, ce qui est critiqué par certains qui considèrent que l’argent serait mieux employé autrement pour le même objectif, et par des économistes qui considèrent que cela introduit des distorsions sur le marché ; le calcul de la base sur laquelle évaluer les préjudices est problématique quand l’instabilité climatique devient permanente ; ce régime assurantiel aurait par ailleurs d’importantes conséquences sur les pratiques agricoles qui seraient loin d’être vertueuses du point de vue environnemental ; certains acteurs soutiennent que la solution aux aléas climatiques est au moins autant à rechercher dans l’évolution de ces pratiques que dans un système d’assurances. En bref, même si la réforme a été adoptée, la question de savoir comment assurer un revenu aux agriculteurs en contexte de changement climatique reste encore largement controversée.