La betterave jaunit, les virus transmis par les pucerons bloquent la photosynthèse, signifiant d’après certaines sources une perte de rendement des cultures de 50%. En 2020, en raison des difficultés traversées par la filière de la betterave sucrière, le ministre de l’agriculture lui a accordé une dérogation pour une utilisation des néonicotinoïdes en enrobage de semences. Cette classe de pesticides ciblant les insectes est en effet interdite dans l’agriculture française par la loi de 2016 sur la biodiversité (la loi stipule que l’utilisation de produis contenant une ou des substances actives de la famille des néonicotinoïdes et de semences traitées avec ces produits est interdite à compter du 1er septembre 2018). Depuis septembre 2018 le règlement européen sur les phytosanitaires a mis fin aux autorisations des substances les plus utilisées. La décision du ministère s’appuie sur l’article 53 du règlement européen qui permet de déroger à l’interdiction de certains produits s’il existe un « danger qui ne peut être maîtrisé par d’autres moyens raisonnables ». La justification de cette dérogation par la gravité de la situation, mais aussi l’efficacité d’une telle mesure de soutien aux betteraviers sont loin de faire consensus. D’autres situations alarmantes réclament une particulière attention, insistent les chercheurs et les associations et partis politiques engagés dans la préservation de la biodiversité, celle de la diminution de la population d’abeilles et plus généralement d’insectes, dont une des conséquences est la disparition d’une part importante de la population d’oiseaux.