Nous avons choisi de nous intéresser à la refonte des couloirs aériens au dessus de l'Ile de France. Ce sujet est resté d'actualité tout au long de l'année, tant par les nombreuses actions des riverains et des associations qui représentent leurs intérêts que par les rapports et les décisions qui ont été prises.
La controverse sur
les nouveaux couloirs aériens repose sur les deux faits suivants :
- Les trajectoires
Les trajectoires d'atterrissage
et de décollage de l'aérodrome d'Orly ont été
déterminées par ADP il y a 25 ans et n'ont pas changé
depuis. Il s'agit plutôt d'un cône de décollage et d'une
dispersion dans des couloirs aériens et d'un cône d'atterrissage
provenant des couloirs aériens d'arrivée.
Le respect de la trajectoire la
moins nuisible pour les riverains (non dispersion dans le cône) ne peut
se faire que lorsque toutes les règles de sécurité sont
établies et dépend de la capacité horaire de l'aérodrome.
Il est évident que lorsque un avion doit décoller toutes les
minutes et demie, que ces avions sont aussi différents qu'un chapitre
2 de 25 ans (classification des avions, cf
dossier annexe) et un airbus de 1998 ce n'est pas possible. Nous avons
donc une dispersion dans le cône et un étalement des nuisances
sonores.
- Les procédures de moindre bruit
Chaque avion (c'est
dans la documentation de bord) a la possibilité de faire le moins de
bruit possible au décollage et à l'atterrissage.
Chaque aérodrome a la possibilité
d'imposer la façon atterrir et de décoller aux avions qui utilisent
cet aéroport.
Les mesures appliquées à
Orly sont en contradiction avec les mesures prises sur les autres aéroports
internationaux. Par exemple, la procédure appliquée à
l'aéroport de Bruxelles qui consiste a utiliser la vitesse la plus
faible pour que les avions aillent jusqu'à 3000 pieds avec une remise
de la puissance graduellement au dessus de 3000 pieds semble plus appropriée
sur Orly qui est énormément urbanisé dans un rayon de
10 km que la mesure actuelle qui est "puissance maximale jusqu'a 3000
pieds" : la plus bruyante pour l'environnement immédiat. Les associations
de riverains veulent être consultées et demandent des essais
comparatifs. Cette mesure appliquée à Orly serait peut être
bonne pour gérer des avions de toute nouvelle génération.
Un chapitre 2 de 25 ans, un chapitre 2 "huchkité" de 30 ans,
les chapitres 3 de première (cf
dossier annexe) génération ne peuvant pas monter plus haut,
arrosent les riverains de leur bruit maximum.
La raison de cette impossibilité
d'appliquer une procédure de moindre bruit raisonnable vient encore
de la capacité horaire d'Orly. En effet comment envoyer un airbus nouvelle
génération (rapide) après un chapitre 2 qui va nettement
plus lentement.
On voit donc bien la nécessité d'un réaménagement du ciel d'Ile de France qui permettrait à la fois de réduire les nuisances sonores mais aussi de désengorger les couloirs actuels pour une meilleure efficacité.
Nous allons essayer de voir dans les pages suivantes comment ont été construits les nouveaux couloirs aériens, comment les revendications des riverains ont été prises en compte et quelles ont été les réponses des experts et des autorités responsables.