Le village de Lastours, à l'arrière-plan, le château.
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Un site touristique ?

 

A l'occasion d'une émission de radio locale en 1998, un mineur de Salsigne déclarait " sur le site de Salsigne, on ne développera jamais le tourisme, vus la quantité de déchets et les possibilités industrielles". L'idée de reconvertir le site de Salsigne par le tourisme n'a pas remporté immédiatement l'adhésion de tous. A cet égard, la position des élus locaux a beaucoup évolué : ils sont aujourd'hui nombreux à miser sur le tourisme. Les mineurs quant à eux ont à l'heure actuelle espoir de trouver une éventuelle reconversion dans le cadre d'un site touristique. L'objet même d'une éventuelle activité touristique a peu à peu changé de nature dans les esprits : si un "tourisme vert" est encore envisagé, on parle de plus en plus d'un tourisme à vocation "industriel", voué, selon les termes de M. Frédéric Ogé, à la "patrimonialisation" de l'activité minière. Deux visions d'un éventuel avenir  touristique s'opposent.

 

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Conserver la mémoire du passé industriel

 

Nombreux sont les acteurs qui Salsigne qui souhaitaient cultiver la mémoire de l’activité minière à Salsigne : c’est ce que l’on peut lire par exemple dans la réponse de Christine Sthémer au questionnaire qui lui a été adressé. C’est dans la droite ligne de ce souhait qu’est né le projet de site touristique à Salsigne, et surtout grâce à l’impulsion de Monsieur Brail, le maire de Lastours, qui depuis longtemps déjà a misé sur la carte du tourisme pour rendre sa commune attractive, en insistant non seulement sur le passé médiéval du village au-dessus duquel est perché un château cathare, mais aussi sur le passé industriel, en mettant en place un petit musée et un restaurant dans un ancien atelier.

 

Actuellement un projet est à l'étude : il s’agirait, sur le site de l’actuelle MOS, de réaliser un grand complexe comprenant des salles d’exposition (sur des thèmes concernant l’activité minière, l’extraction de l’or et son utilisation ultérieure, de l’électronique à la bijouterie), des espaces d’accueil et de services, des boutiques. Ce projet envisage également d’autres aménagements : une aire de pique-nique, des espaces de loisirs équipés d’aires de jeux pour les enfants, le tout autour du thème de l’or. Enfin un circuit à pied et un petit train pourraient être installés dans les galeries souterraines. Il s'agirait ainsi de jouer à la fois sur le côté mythique de l'or, mais aussi sur l'aspect danger qu'a présenté l'exploitation minière, de façon à "créer du frisson". D'après M. Frédéric Ogé, il s'agit là d'un renversement complet du point de vue que doivent adopter les mineurs : il faudra faire connaître les souffrances et les difficultés que jusqu'alors on avait préféré taire.

La pré étude, réalisée par les cabinets Planeth et Manacom, à la demande de la chambre de commerce et d’industrie, a été remise fin janvier 2003. Elle juge pertinent  le projet de reconversion de la mine en site touristique. Désormais, une étude de faisabilité va pouvoir être mise en route : elle se basera sur la pré étude, et devra déterminer plus précisément quels seront les aménagements. Cette étude réfléchira aussi à l’application concrète des mesures de sécurité, volet particulièrement important dans l’aménagement touristique d’un site minier. On en saura également davantage sur l’éventuelle embauche d’une partie des 170 mineurs qui se retrouveront sans travail. Car c'est bien sûr à la seule condition de la création d'emplois pour les anciens mineurs que les employés actuels de la MOS soutiendront le projet.

 

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Se débarrasser de l'image du site industriel

Une deuxième voie est envisageable dans le domaine du développement touristique de la région de Salsigne. En effet, on pense également à « effacer » le passé minier de Salsigne. Comment faire pour parvenir à un tel résultat ? Il suffirait de combler le trou de la mine à ciel ouvert et de reboiser la nouvelle plaine ainsi recréée. Toutefois, des oppositions assez fortes à ce projet se font entendre, et en particulier de la part des mineurs, mais aussi de riverains, qui estiment qu’il y a un devoir de mémoire à honorer concernant toutes les personnes qui ont souffert en exerçant le dur métier de mineur. De plus, tout recouvrir, ce n’est certainement pas confiner la nocivité des déchets industriels qui resteront sous terre : d’aucuns s’insurgent donc que dans trente ans, si ce cas de figure est retenu, des enfants pourront courir et jouer sur des étendues dangereuses, voire s’aventurer dans des galeries de mine mal rebouchées.