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Comment avez-vous été informée des conséquences des activités de la mine de Salsigne et de la SEPS au cours des dix dernières années ? A quel moment et par quel(s) intermédiaire(s) ? |
C’est un long cheminement. En 1985, par la mairie de Fournes-Cabardès qui me donnait un papier « que faire en cas d’alerte ? » car Salsigne était un site SEVESO, à cause de l’unité de fabrication d’arsine. Ensuite par des mineurs habitant le même petit village que moi en montagne noire…puis par les journaux : reconnaissance du cancer professionnel des mineurs de Salsigne dénoncée en particulier dans « les vaches bleues » par Catherine Pozzo di Borgo. Enfin, en 1989, est organisée au foyer de Salsigne une réunion publique sur la mise en route de la cyanuration.
Puis j’ai lancé un projet d’action éducative sur l’Orbiel en parallèle avec une rivière polluée du pays de Galles (par des mines de plomb et de zinc inondées) : c’était en 1993/94. ce projet se poursuivant pendant quatre ans, chaque année, il était de plus en plus ciblé sur la pollution liée à l’activité minière, pour s’appeler en 1995 « Danger : métaux lourds » puis en 1996 « De l’or, mais à quel prix ? ».C’est alors qu’éclatait dans les journaux le scandale des sols contaminés et des salades polluées, et qu’enfin on parlait ouvertement. Donc, en fouillant et par des analyses d’eau, de poisson, vase et mousse, je découvrais peu à peu l’ampleur du problème.
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En tant que déléguée risques majeurs, avez-vous été associée aux décisions prises à propos de la mine de Salsigne et des activités du voisinage (site de la SEPS) ? Si oui, de quelle manière ? Sinon, pourquoi selon vous ? |
J’ai été déléguée départementale risques majeurs pendant trois ans et sans me consulter, cette mission est passée en Octobre 2002 à un chef d’établissement de Lézignan (centre des inondations de 1999). En 1998 ou 1999, en tant que membre de l’association des riverains de Salsigne, je me suis rendue à une assemblée de maires et personnalités du conseil général où était présenté le rapport Turpin et Barthélémy sur la SEPS : y était évoqués ( je cite cela de mémoire) l’étendue de la pollution et l’aménagement du site ; j’ai alors inscrit sur le papier de présence ma présence AUSSI en tant que déléguée risques majeurs, mais personne ne m’a ensuite interpellée. Cette fonction n’est pas encore bien reconnue.
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Actuellement, pensez-vous être informée de façon satisfaisante de l’évolution de la situation et de l’avenir du site ? Les perspectives d’évolution vous satisfont-elles ? |
L’association des riverains était ma meilleure source d’information ; je l’ai quittée début Novembre 2002. Aujourd’hui, les journaux locaux en parlent…mais c’est très ciblé sur la restructuration des mineurs de Salsigne (départ en préretraite anticipée, etc…) et pas trop sur l’environnement, sauf en cas de catastrophe : les gros orages de mai, septembre ou octobre qui risqueraient de faire déborder les « plages » de cyanuration de l’Artus ou de Montredon.
On lit ponctuellement que la préfecture interdit cette année encore le commerce des légumes qui poussent le long de la vallée de l’Orbiel. L’ADEME publie régulièrement des analyses aux mairies et associations ; mais il faut faire l’effort d’aller les consulter.
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Quelles propositions feriez-vous pour l’utilisation future du site ? |
Sans originalité, je suis influencée par ce qui se passe :
Réaménagement paysager du site de la SEPS en cours par l’ADEME après la mise en place d’une station d’épuration et d’un bassin de collecte des eaux. Recyclage des métaux (big-bags), des ferrailles.
Musée de la mine installé à Latours : utilisation évocatrice de friches industrielles (ancienne draperie) à compléter par une analyse socioéconomique et par le suivi des maladies. Pourquoi ne pas conserver des galeries souterraines d’exploitation du minerai d’or et les faire visiter comme on visite celles de charbon au Pays de Galles ? NOUS AVONS UN DEVOIR DE MEMOIRE.
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Comment feriez-vous connaître et appliquer celles-ci ? |
En m’adressant au conservateur du musée de Lastours : un espace pourrait recevoir des projets d’école…Je devais le faire il y a six ans pour mes propres élèves ; je ne l’ai jamais fait. Manque de temps ? Autre raison ? D’autres collègues auront sûrement la même idée que moi.
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Dans quelle mesure êtes-vous actuellement impliquée dans le débat public ? cela vous satisfait-il ? |
Hélas non ! Ce serait mieux si je participais aux CLI (Comité Local d’Information), mais c’est l’association des riverains qui s’en charge. Indirectement, j’informe les collègues (j’ai une casquette de formateur de l’éducation nationale) et je fais visiter le site de Malabau : le Malabau est une petite rivière affluente du Russec qui se jette dans l’Orbiel et qui draine les eaux de ruissellement chargées en métaux lourds. On y observe de beaux phénomènes d’eaux rouges.
J’ai été plus active en tant qu’individu au sein de l’association de riverains qu’en tant que déléguée risques majeurs et environnement (RME) au sein de l’IFFORME, association qui regroupe tous ces délégués, dont je suis simplement aujourd’hui un membre.
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