Le problème de l'EPR mérite un point de vue européen, comme l'indique son nom. D'abord les gouvernements qui ont ouvertement pris position sur la décision de l'EPR. La Finlande qui a choisi de construire une première centrale, et l'Allemagne, qui choisit de renoncer purement et simplement à la solution de l'énergie nucléaire.
Il est intéressant de souligner la très faible influence du Parlement Européen. Celui-ci ne possède aucun pouvoir sur la politique énergétique des différents pays. Pas de politique nucléaire à l'échelle de l'Europe donc, mais des solutions particulières pour chaque pays. Néanmoins, la dérégulation de l'énergie en Europe introduit des inconnues supplémentaires sur le marché, et le manque de concertation peut entraîner des indécisions. Quoi qu'il en soit les décisions prises au niveau européen comme la dérégulation de l'énergie ont des conséquences indirectes mais à prendre en compte.
Le gouvernement français possède le pouvoir d'orienter la politique énergétique de la France. Nicolas Fontaine, ancien ministre de l'industrie s'est clairement positionnée en faveur de l'EPR (cf. historique). Il influence les actions et décision du CEA, d'Areva et d'EDF, qui appartiennent tous majoritairement à l'état. A l'heure où ces lignes sont écrites, la décision de construire la centrale EPR a été amendée par l'assemblée nationale, et doit passer au Sénat pour l'amendement final. La question est de savoir si le gouvernement doit décider seul de la construction de nouvelles centrales. On peut noter que c'est le gouvernement français qui avait en charge la mise en place du débat sur le nucléaire. C'est aussi le gouvernement qui a décrété que l'ensemble des informations concernant le nucléaire devait être classé secret-défense.
Le rejet du nucléaire par l'Allemagne, qui a décidé de sortir à terme du nucléaire (même si cette décision est régulièrement repoussée) a son importance. Non seulement elle fournit un exemple aux partisans de l'anti-nucléaire mais en plus le gouvernement allemand s'oppose clairement aux entreprises constructrices comme Siemens, en laissant planer la menace de sanctions économiques sur les activités de ces groupes en Allemagne et en Europe.