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La Central Intelligence Agency est créée en 1947 par la loi de sécurité nationale. Son rôle dépasse le simple domaine du renseignement : elle est appelée à intervenir là où la diplomatie s'avère insuffisante et l'action militaire contre-indiquée. Manœuvres de guerre psychologique, financement des partis politiques pro-Etats-Unis, provocations, actions contre les syndicats ou les oppositions, soutien aux coups d'Etat, entraînement de mercenaires ou de bandes armées : les opérations spéciales et secrètes se sont multipliées sans discontinuer depuis le début des années 50. Son objectif premier est alors la guerre contre le communisme. On retrouve la CIA en première ligne à Cuba (épisode de la Baie des cochons en 1961) puis au Chili. Son implication dans le coup d'Etat de 1973 qui a renversé le régime socialiste de Salvador Allende provoque le vote de l'amendement Hugh-Ryan en 1974 : ses opérations clandestines à l'étranger nécessiteront désormais le feu vert du président et l'information du Congrès. Mais dans la mythologie populaire, à juste titre ou non, la CIA réapparaît lorsque telle ou telle zone d'ombre plane sur un sujet. C'est son action que l'on est prompt à suspecter lorsque l'on ne sait qui est le coupable.
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On nomme théorie du complot la représentation d'un pouvoir secret supposé. La notion de manipulation par des intervenants multiples est induite.
On qualifie couramment de théories du complot les diverses expressions de la "manipulation des masses" par un groupe de pouvoirs secret. Ce groupe est typiquement minoritaire, élitiste et sectaire et utilise des moyens politiques, financiers, militaires, psychologiques ou scientifiques.
La Théorie du complot comme une entité unique traduit quant à elle l'expression d'une centralisation de ces groupements de pouvoir.
La notion est plutôt employée par les détracteurs pour dénoncer une forme de paranoïa. Mais elle est aussi adoptée par ceux qui défendent une théorie désignée comme telle, voir utilisée comme preuve.
Il découle de cette formulation un débat sophiste:
• La qualification de théorie du complot permet de discréditer une argumentation, en l'assimilant à une attitude paranoïaque.
• En contrepartie, les arguments à son encontre passent pour des manipulations supplémentaires.
On délocalise ainsi un débat en déviant du sujet par une attaque induite des protagonistes. Une argumentation stérile, basée sur l'autodéfense se crée, que toute attaque renforce, quel qu'en soit le sens.
Cette situation se retrouve d'ailleurs parfaitement dans les exemples que nous traitons.
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Il s'agit d'une doctrine philosophique selon laquelle la raison est :
Cette doctrine admet généralement l' existence d' idées innées telles que l'infinité, Dieu , etc. Ses caractéristiques sont en fait très variables, selon les différents courants historiques, et l'expérience peut être associée à la raison , comme dans l' empirisme , pour constituer la connaissance . Dans ce cas, rien n'est vrai s'il ne peut être démontré par la raison et constaté par l' expérience .
C'est cette dernière assertion qui sous-tend, sous couvert de rationalisme, les théories du complot : dès lors, le manque de preuves matérielles signifie que les évènements examinés n'ont pas eu lieu ou ne sont pas vrais.
« L'existence d'idées innées », la vision d'une raison immuable et identique en chaque homme amène comme dérive la négation de la subjectivité de l'expérience, et l'idée d'une vérité unique. Cette recherche d'une vérité unique et l'auscultation de preuves qui portent à l'interprétation ( photos par exemple)comme s'il s'agissait de preuves absolues constituent dès lors une dérive du rationalisme portée dans les théories du complot.
Un reste essentiel du rationalisme cartésien : le doute cartésien, contrairement au doute sceptique, qui est la conclusion d'une investigation critique et le moment préalable à un exercice solitaire de la pensée.
Le doute systématisé (et finalement sceptique), interprétation de la philosophie de Descartes, est un mécanisme de la théorie du complot.
Mais ce sont les courants rationalistes modernes qui nous intéressent avant toute chose :
L'empirisme logique, ou néo-positivisme, qui est né dans le premier tiers de ce siècle et dont l'influence persiste, sous des formes diverses, représente une variante « dure » de l'attitude rationaliste. De ce point de vue, ses traits essentiels paraissent être les suivants :
Tout peut être connu scientifiquement, dans la mesure où l'on renonce à parvenir à la détermination – illusoire – d'une nature profonde des choses qui serait seulement cachée sous les phénomènes. Dans la mesure aussi où l'on ne prétend pas à la connaissance objective et partagée du subjectif, de l'individuel. On ne peut connaître que des phénomènes et leurs lois, et il n'y a rien de plus à connaître.
– La connaissance scientifique, c'est-à-dire, pour les néo-positivistes, la connaissance au sens strict, consiste en une construction logico-mathématique de concepts à partir d'une base de données empiriques sur lesquelles s'accorderont tous les observateurs.
– Cet appareil mathématique considéré par beaucoup des fondateurs du néo-positivisme comme prolongeant purement et simplement la logique n'exprimerait qu'une réglementation du symbolisme, un ensemble de conventions de langage.
L'idée que tous les observateurs peuvent s'accorder sur une base de données empirique sous-tend par exemple un complot comme celui du Pentagate.
Le lien entre les courants rationalistes et les théories du complot a été mis en évidence lors de l'interview du sociologue Pierre Lagrange.
Il nous a ainsi présenté le cercle zététique, un courant rationaliste français d'influence, constitué de nombreux chercheurs, dont le but est de pratiquer « l'art du doute » pour remettre en cause tout ce qui relève des croyances religieuses et paranormales.
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La paranoïa est une psychose, c'est-à-dire un trouble mental consistant en une perte du contact avec la réalité et une désorganisation de la personnalité. Cette psychose est caractérisée par un délire construit logiquement: il est cohérent et le malade y adhère totalement. Le délire consiste en une interprétation erronée des faits et du comportement d'autrui : les réactions que celui-ci entraîne contre l'entourage sont donc agressives ainsi que sont violentes et fréquentes.
La maladie débute à l'âge moyen de la vie sur un fond de caractère paranoïaque (méfiance, orgueil, susceptibilité, jugement faux….) à la suite bien souvent d'un conflit d'ordre affectif et d'importance variable.
Il existe plusieurs sortes de délires paranoïaques :
1) le délire d'interprétation :
Son apparition est brutale : pour le patient, tout devient subitement clair, tout s'explique, tout s'illumine.
Le malade construit un délire systématisé, souvent de persécution, dans lequel tout prend une signification personnelle pour lui : il juge intentionnel et souvent malveillant le hasard. Dans tout ce qui l'entoure, dans tout ce qu'il entend, dans tout ce qu'il lit, le malade découvre des messages, des allusions, des avertissements qui équivalent à des menaces. Ces déductions sont parfois vraisemblables et le patient peut même présenter des preuves qui provoquent parfois le doute et même l'adhésion de l'entourage.
2) le délire de jalousie :
C'est un délire passionnel portant sur l'infidélité supposée du partenaire.
3) le délire de revendication :
Le délire apparaît brutalement à l'occasion d'un fait réel et précis : surtout un préjudice, un procès perdu, une injure, un avancement retardé... Dans tous les cas, il s'agit d'une injustice vraie ou fausse dont le malade se considère la victime et entreprend d'obtenir réparation. L'idée de préjudice devient une idée, fixe, obsédante, dominante. Le besoin d'obtenir la réparation est impérieux. Il s'accompagne d'un état d'exaltation passionnelle et ces patients sont bien connus des magistrats.
Parmi ces délirants revendicateurs les psychiatres reconnaissent :
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La rumeur est une information de source inconnue ou cachée qui se propage largement sans être vérifiée. Le terme est formellement employé pour décrire la circulation (souvent rapide, comme une épidémie, on parle parfois de communication virale ) d'informations incontrôlées. Il désigne aussi une information qui reste à prouver, dont on ne connaît pas la source.
D'après Henri LECLERC, président d'honneur de la Ligue des Droits de l'Homme ( www.crepac.com/Hourtin-2002/calendrier/compte_rendu.asp ):
« Une nouvelle, c'est « l'annonce publique d'une information ».
Une RUMEUR ne peut être une nouvelle que si elle est présentée comme telle.
Elle devient pernicieuse quand elle devient une nouvelle car elle est alors donnée par quelqu'un dont c'est le métier, le journaliste.
Le délit de fausse nouvelle est souvent utilisé contre la vérité officielle et s'avère dangereux car il est souvent utilisé dans des périodes de troubles. »
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