Novembre 1985 : l'Union Soviétique propose de construire la prochaine génération de tokamak lors du sommet de Genève.
Octobre 1986 : les Etats-Unis, l'Europe et le Japon répondent favorablement à cette proposition. Naissance du projet ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor). Il regroupe sous les auspices de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique quatre participants : les Etats-Unis , le Japon, la Russie et l'Europe (à laquelle est associée le Canada).

Avril 1988 – Décembre 1990: Première phase d'étude appelée CDA (Conceptuel Design Activities).
1992 : l’Europe, le Canada, le Japon et l’URSS signent un accord qui lance la phase d’ingénierie(appelée Engineering design activity ou EDA) qui dure 6 ans.
Fin 1998 : Les Etats-Unis se retirent du projet. Suite au retrait des Etats-Unis, il est décidé que la deuxième phase de l'EDA serait lancée. Cette seconde phase avait pour but de revoir à la baisse les objectifs d'ITER, de manière à prendre en considération le manque de financement apporté par le retrait des États-Unis
Juillet 2001 : la phase d'ingénierie détaillée entre les trois partenaires restants s'achève. La phase de conception s'achève. Elle avait pour but de préparer la phase de conception. Elle souleva la question de l'emplacement du site de construction, mais également celle du financement et du cadre juridique d'ITER
Fin 2002 : la phase de coordination des activités techniques (Co-ordinated Technical Activities - CTA) doit s'achever.

Début 2003 : les Etats-Unis et la Chine rejoignent les négociations.
Juin 2003 : la Corée du Sud rejoint les négociations.
26 novembre 2004 : l’Europe décide que Cadarache sera le site candidat à l’accueil du projet pour l’Europe.

Prévisions :
2005 : la phase de construction d'une durée de 8 à 10 ans débuterait.

Prévisions :

2015 : les premiers plasmas d'ITER sont envisagés. La phase d'exploitation devrait durer un minimum de 20 ans.
Horizon 2030 – 2040 : production d’électricité par fusion

Aujourd’hui, le projet regroupe l’Union Européenne, le Canada, le Japon, la Fédération de Russie, les Etats-Unis, la Chine et la Corée du Sud. L’Inde et le Brésil veulent s’y joindre.

Le projet Iter

 

 


 

Aspects scientifiques

Quels sont les objectifs du projet ITER?

• Le contrôle de la fusion nucléaire.
• L'étude des plasmas « en combustion », c'est-à-dire dont le chauffage est dominé par les particules issues des réactions de fusion (noyau d'hélium) et non par des sources extérieures. On compte étudier la combustion des plasmas sur des temps longs.
• Il n’y aura pas de production d’électricité.


Comment se passe la réaction ?

Dans le réacteur, on introduit le mélange deutérium-tritium. On crée un champ électrique dans le tore grâce à un courant électrique. Ce champ induit un courant dans le mélange deutérium-tritium et le chauffe. La température élevée dans le tore permet alors la production du plasma. La fusion se produit alors et en dégageant de l'énergie réchauffe le plasma.

Deutérium + Tritium donnent Helium + neutron + 17.5 Mev

Dans un réacteur destiné à la production d'électricité, l'énergie dégagée réchauffe l'eau circulant dans des structures en alliages métalliques tapissant la paroi interne du tore. Cette eau entraîne ensuite les turbines produisant le courant électrique.


Schéma de principe du réacteur du projet ITER

 

Quelle est la voie de recherche?

Les recherches actuelles et celles à venir dans le cadre du projet ITER visent à contrôler la fusion nucléaire et à la réaliser sur Terre.
La voie de recherche la plus prometteuse est le confinement magnétique.
Il permet de piéger le plasma grâce à des champs magnétiques créés par des aimants. En effet, le plasma étant à une température très élevé, il faut éviter qu'il ne touche le réacteur, car aucun matériau ne pourrait résister à cette température.

 

Que devra réaliser le réacteur d'ITER ?

• ITER sera dimensionné pour permettre l'étude de plasmas chauffés à plus de 60% par les particules alpha.
•Construction d'une installation ayant un facteur d'amplification de l'ordre de 10 (facteur d'amplification = puissance plasma/puissance injectée). La puissance de fusion serait alors voisine de 300-500 MW..
• Maintenir les réactions de fusion dans le plasma pendant au moins 1000 secondes

 

Quel est le dimensionnement du réacteur?

•Volume du plasma : 850 m3
•Hauteur du plasma : 6,8 m
•Diamètre externe de l'anneau du plasma : 16,4 m

Comparaison avec les tokamaks déjà existant :

 

L’après ITER est-il prévu?

Sur la foi des résultats obtenus, la communauté internationale serait alors à même de construire un prototype de centrale à fusion à l'horizon 2025 (projet DEMO), et d'espérer une mise en service de centrales opérationnelles vers 2050. Les grands points à régler au cours de cette dernière étape de démonstration concerneront la récupération de la chaleur produite par les neutrons dans la couverture du tore (circuits de fluides caloporteurs, comme dans les centrales classiques) et la régénération du combustible tritium dans cette même couverture.


Historique

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Estimation des coûts du projet ITER

 

Coûts de construction d’ITER

Les bases des négociations actuelles sont telles que le partenaire hôte (ici la France et l'Union Européenne) devrait prendre en charge environ la moitié de ce coût, alors que le reste serait partagé entre les autres partenaires.
On a d’une part l’Etat, les collectivités locales et la région PACA qui supportent une partie du financement et d’autre part un support financier venant de l’Union européenne.


Les contributions seront constituées pour l’essentiel par la fourniture en nature des composants sur la base des spécifications émises par le groupe de projet international.

 

Les principaux chiffres :

Coût total de construction d’ITER 4,570 milliards d’euros
Budget de l’UE 50% au maximum soit 2,285 milliards d’euros au maximum, dont au maximum 40%, soit 1,828 milliards d’euros, à la charge du budget Communautaire
Contributions des autres acteurs 50% au moins soit 2,285 milliards d’euros au minimum
Frais de fonctionnement de l’ordre de 250 millions d’Euros par an, y compris les provisions pour démantèlement après plus de 20 ans de fonctionnement

Des contributions additionnelles pour ITER et l’approche élargie proviendraient de la France, pays hôte, de certains autres pays européens et peut-être du Japon.

En comparaison avec le concurrent japonais, la construction du site de Rokkacho au Japon, concurrent du site de Cadarache, est estimé a un coût de 1200 milliard de Yens (8.6 milliard d’euros).


Le choix du site

Initialement, 4 sites de constructions ont été proposés :
• Cadarache, en France
• Clarington, dans l'Ontario au Canada
• Rokkasho-Mura, au nord de l'île Honshu au Japon
• Vandellos, en Espagne


Après une querelle franco-espagnole, seuls les sites de Cadarache et de Rokkasho-Mura étaient toujours candidats. L’Union Européenne a retenu le site de Cadarache le 26 novembre 2003.
Le site français est soutenu par l'Union européenne, la Chine, la Russie et le Canada. Le site japonais quant à lui est soutenu par les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud.
En mai 2005, le choix du site n'était toujours pas défini. Les négociations étaient toujours en cours, mais le site de Cadarache semblait en tête, d'autant que l'Union européenne avait décidé, quelle que soit la décision, de commencer les travaux à Cadarache. La déclaration discrète du Premier Ministre japonais Junichiro Koizumi le 2 mai 2005 semblait confirmer l'installation d'ITER en France. Si le gouvernement de Tokyo refuse de concéder publiquement la défaite jusqu'à la fin des ultimes négociations, les médias nippons ont déjà enterré la candidature japonaise depuis des semaines.


Les ministres concernés des six pays se sont retrouvés le 28 juin à Moscou pour annoncer le choix final : c'est le site de Cadarache qui a été retenu. C'est donc la France qui accueillera le réacteur Iter.
Le choix définitif du site devait être entériné avant le prochain sommet du G8 début juillet en Ecosse pour pouvoir démarrer les travaux à la fin de l'année.

Article du Monde du 28 juin 2005 confirmant le choix final du site d'Iter