Les risques ont été évalués pour différentes populations d'abeilles, ce qui a donné lieu à différentes « scénarios » :
- Scénario 1 : nutrition des larves
- Scénario 2 : consommation de pollen par les nourrices
- Scénario 3 : les butineuses de pollen
- Scénario 4 : les butineuses de nectar de tournesol
- Scénario 5 : Les abeilles d'intérieur : consommation du miel de réserve
L'évaluation des risques consiste à comparer une concentration prédite d'exposition, communément appelée PEC à une concentration prévue sans effets pour les organismes de l'environnement, encore appelée PNEC . Un risque est alors mis en évidence quand la valeur estimée de la PEC est supérieure à celle de la PNEC.
Evaluation de l'exposition (PEC)
- Pour le scénario 1 (alimentation des larves) :
En considérant que le sucre constituant la bouillie larvaire provient entièrement du nectar récolté et que la proportion venant du pollen est négligeable, la quantité d'imidaclopride ingéré par une larve au bout de 5 jours a été estimée entre 1,1 et 87 pg , cette quantité dépendant du pourcentage de contamination du nectar de tournesol ingéré.
- Pour le scénario 2 (consommation de pollen par les nourrices) :
En supposant une stabilité totale de l'imidaclopride lors du stockage du pollen dans la ruche, la quantité d'imidaclopride absorbée par les abeilles dépend, à la fois, du pourcentage de pollen contaminé qu'elle ingère, et de la concentration d'imidaclopride dans ce pollen. Elle serait comprise entre 40 pg et 180 pg par abeille (pire cas, peu probable) lorsque la nourrice consomme du pollen de tournesol et entre 42pg et 168 pg lors de la consommation de pollen de maïs. Le rapport spécifie qu'on peut noter que ces nourrices pourront également s'intoxiquer en consommant du miel contaminé (scénario 5).
- Pour le scénario 3 (ingestion de pollen par les butineuses) :
En estimant arbitrairement à 1% la proportion de pollen ingéré par les butineuses de pollen lors de la confection de pelotes, la quantité d'imidaclopride ingéré varie entre 3,3 et 15 pg par abeille pour du pollen de tournesol et entre 3,5 et 16pg pour le pollen de maïs. Ces butineuses pourront également s'intoxiquer en consommant du miel pour stocker l'énergie nécessaire à leur vol (scénario 4).
- Pour le scénario 4 (consommation de nectar par les butineuses) :
la quantité d'imidaclopride dépend du pourcentage de nectar de tournesol contaminé que la butineuse ingère pour fournir l'énergie nécessaire au vol, et de la concentration d'imidaclopride dans ce nectar de tournesol. En estimant à 12 heures, le temps moyen de butinage quotidien, la butineuse de nectar ingère entre 131 pg et 655 pg d'imidaclopride par abeille .
- Pour le scénario 5 (consommation de miel de réserve par les abeilles d'intérieur pour assurer la thermorégulation) :
En supposant une stabilité totale de l'imidaclopride lors de la transformation du nectar en miel, la quantité d'imidaclopride absorbée par les abeilles dépend du pourcentage de miel contaminé qu'elle ingère et de la concentration d'imidaclopride dans ce miel. En partant d'une consommation de 0,2 à 0,8 g de miel par abeille pour maintenir une température de 15°C au centre de la ruche et de 5°C à la périphérie, la quantité d'imidaclopride ingérée par abeille varie entre 190 et 3800 pg selon le pourcentage de nectar de tournesol contaminé ayant servi à la production du miel.
Evaluation des effets (PNEC)
La PNEC est évaluée à partir soit des données d'intoxication aiguë dont nous disposons soit des données d'intoxication chronique , soit des données de toxicité sublétale en lui associant un facteur d'incertitude déterminé au cas par cas.
Les conséquences tirées des différentes valeurs du ratio PEC / PNEC sont disponibles dans la conclusion de cette étude.