Parmi la centaine de cols pyrénéens, trois méritent un détour. Les cols d'Organbidexca, de Lizarietta et la Redoute de Lindux sont en effet les trois cols principaux en ce qui concerne la migration des oiseaux et la chasse.
Ils sont tous trois situés dans la région de la Haute-Soule dans le département des Pyrénées-Atlantiques. La zone est montagneuse et les pentes sont recouvertes de forêts alors que les sommets et les cols sont recouverts de landes.
Le col d’Organbidexca est situé à 1200 mètres d’altitude et est le principal passage des oiseaux migrateurs aussi bien à l’aller qu’au retour. Chaque année, plus de 20 000 rapaces et 40 000 pigeons (palombes an langage local) empruntent ce col. En cas ce mauvais temps, les oiseaux se réfugient dans la vallée mais reviennent vers le col dès le retour du beau temps.
Certains des cols pyrénéens sont réservés à l’observation et au comptage des oiseaux mais d’autres sont fréquentés par les chasseurs.
Il existe plusieurs méthodes locales de chasse traditionnelles. (voir ces méthodes utilisées dans les Pyrénées)
Certains cols, comme le col d’Organbidexca, sont réservés à l’observation et au comptage. Ils sont occupés soit par des ornithologues soit par des associations. Ainsi, l’association " Organbidexca Col Libre " loue le col depuis 1979 interdisant ainsi aux chasseurs l’accès au site pour chasser.
L’association a créé un programme d’étude de la migration post-nuptiale des oiseaux : le TRANSPYR. L’objectif de cette opération est triple:
- étudier les flux migratoires
en vue de déceler les changements dans les populations.
- étudier l’impact de la chasse
aux pigeons sur ces espèces.
- informer le public sur le " fabuleux
phénomène de la migration et sur les dommages que font subir à
l’avifaune européenne et aux milieux montagnards pyrénéens
une chasse sans cesse plus envahissante et plus performante ".
Le programme TRANSPYR se déroule sur les trois principaux cols de la
migration : d'Organbidexca, de Lizarietta et la Redoute de Lindux. Une
centaine d’espèces migratrices sont observables du 15 juillet au 15 novembre.
Chaque année, une attention particulière est portée à
la migration des Pigeons ramiers et colombins et à l’impact de la chasse
sur leurs déplacements.
Quelques chiffres TRANSPYR entre
1981 et 2001 (source : OCL)
Données totales sur les trois sites de suivi.
Espèce |
Chiffres approx. 2001 |
Chiffres minimum et maximum entre 1981 et 2001 |
Aigle botté |
50 |
Min : 35 - Max : 95 |
Balbuzard pêcheur |
120 |
Min : 60 - Max : 150 |
Busard cendré |
84 |
Min : 44 - Max : 144 |
Busard Saint-Martin |
80 |
Min : 55 - Max : 125 |
Circaète Jean-le-Blanc |
105 |
Min : 40 - Max : 150 |
Faucon hobereau |
60 |
Min : 30 - Max : 85 |
Milan noir |
16 000 |
Min : 2 000 - Max : 16 000 |
Milan royal |
1 900 |
Min : 1 900 - Max : 4 500 |
Pigeon colombin |
1 420 |
Min : 240 - Max : 1 450 |
Le TRANSPYR offre aussi l’opportunité d’accueillir un public nombreux,
de l’informer sur la migration des oiseaux en Europe et dans les Pyrénées,
et de le sensibiliser sur " les abus de la chasse et les dégradations
infligées aux milieux montagnards " d’après eux. Enfin,
des espèces locales comme le Percnoptère d'Egypte, le Vautour
fauve ou l’Aigle royal sont également suivies.