Influence du pétrole non conventionnel sur la date du pic pétrolier
Les réserves de pétrole non conventionnel sont supposées du même ordre que celles du pétrole conventionnel, ce qui implique une grande quantité de nouvelles réserves à ajouter aux précédentes. Mais le mode de comptabilisation de ces réserves et le taux de récupération prévu est sujet à débat. Presque toutes les compagnies pétrolières privées s’intéressent à ce type de pétrole (cf. Compagnies pétrolières) et investissent beaucoup dans la recherche dans ce domaine. Les chiffres qu’elles donnent pour le taux de récupération envisagé sont élevés (jusqu’à 60% pour l’extraction des huiles lourdes avec une technique d’injection de vapeur d’eau), alors que l’ ASPO est plus réservé à ce sujet. De plus, les chiffres des réserves donnés par les pays producteurs ne précisent pas toujours s’ils prennent en compte la part non conventionnelle, il est donc possible que ce pétrole ait déjà été comptabilisé dans les réserves actuelles. Ceci renforce les incertitudes sur les réserves en place.
L’exploitation de ce type de pétrole a une autre caractéristique importante : il est cher ! La production d’un baril de pétrole à partir des sables bitumineux du Canada coûte approximativement entre 15 et 20$ (en comparaison, extraire un baril de pétrole au Moyen Orient coûte 2$). Le coût énergétique est aussi élevé : pour produire sept barils, l’équivalent de 2 barils en énergie aura été utilisé.
En ce qui concerne les schistes bitumineux, dont les ressources sont sensées être supérieures au pétrole conventionnel, leur exploitation n’est pas à l’ordre du jour, même pour les compagnies pétrolières, qui ne mènent quasiment aucun projet de recherche dans cette voie, tout du moins au grand jour. Le simple fait d’évoquer une possible exploitation future est considéré comme utopique par de nombreux acteurs.
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