Les compagnies pétrolières
On distingue les majors, grandes compagnies internationales de statut privé, et les compagnies nationales, contrôlées à plus de 50 % – et très souvent à 100 % – par l’Etat. Il existe aussi de nombreuses compagnies indépendantes de taille moyenne ou de petite taille. Les plus importantes d’entre elles sont en permanence à la merci d’un rachat par une major du fait de la concentration qu’on observe dans le domaine pétrolier depuis une vingtaine d’années.
Aujourd’hui, les principales compagnies pétrolières internationales, celles qu’on appelle les majors, sont au nombre de 5 :
• Exxon/Mobil, américaine, fruit de la fusion d’Exxon et de Mobil ;
• BP, britannique, provenant de la fusion de BP et d’Amoco ;
• Shell, anglo-néerlandaise ;
• Total, française, produit de la fusion d’Elf, de Fina et de Total ;
• Chevron/Texaco, américaine, issue de la fusion de Chevron et de Texaco.
Le tableau qui suit donne une idée de leur taille en milliards de dollars (les données proviennent des compagnies concernées) :
Compagnie |
Chiffre d’affaires
2004 |
Bénéfice après impôt
2004 |
Chiffre d’affaires
2005 |
Bénéfice après impôt
2005 |
SHELL |
266 |
19 |
307 |
26 |
EXXON/MOBIL |
298 |
25 |
371 |
36 |
BP |
203 |
17 |
254 |
23 |
CHEVRON/TEXACO |
151 |
13 |
194 |
14 |
TOTAL |
122 |
9 |
143 |
12 |
Avec l’envolée des prix du pétrole, les profits des grandes compagnies pétrolières ont augmenté d’en moyenne 30% entre 2004 et 2005. Globalement, le groupe des 5 majors du pétrole a vu son chiffre d’affaire augmenter d’environ 55% en deux ans de 2002 à 2004. Pour donner un ordre de grandeur, la somme des chiffres d’affaires des cinq majors en 2005 est supérieure au PIB du Canada ! Jamais ces compagnies ne se sont aussi bien portées mais pourtant beaucoup diront que leur avenir n’a jamais été aussi incertain : peu de nouvelles réserves sont découvertes chaque année.
Comment voient-elles l’avenir énergétique, et plus particulièrement l’avenir du pétrole ?
Toutes les majors ont un comportement assez semblable : elles prévoient une forte progression de la demande en énergie dans les trente ans à venir, due essentiellement aux pays en développement, particulièrement la Chine et l’Inde. Deux réponses sont proposées par les majors pour endiguer cette hausse : tout d’abord les avancées technologiques, qui permettront d’augmenter le taux de récupération, mais aussi d’améliorer la connaissance du réservoir, et les performances du forage entre autres. La deuxième est l’exploitation de plus en plus importante des pétroles non conventionnels, notamment grâce aux avancées technologiques.
Un comportement commun aux majors est bien sûr l’optimisme : le pétrole a encore de beaux jours devant lui. Mais la fin de ces beaux jours n’est pas appréhendée de la même manière, par contre, ces entreprises n’envisagent pas toutes de la même façon le pic de production de pétrole : certaines l’ignorent totalement (c’est le cas de Shell) alors que d’autres le prennent très au sérieux (Total, Chevron/Texaco). Cette divergence de discours est surprenante étant donné qu’elles ont pratiquement toutes les mêmes données.
On remarque enfin que le discours diverge au sein même d’une major, entre les documents publiés et les conférences données, ou encore entre deux conférences avec des publics différents : devant le Congrès international du pétrole, l’huile coule à flot, alors que devant des étudiants en environnement, le discours est plus mitigé…
En savoir plus sur l’histoire des Majors
Cliquez sur les liens qui suivent pour en savoir plus sur chacun des 5 majors :
Shell
Exxon/Mobil
BP
Chevron/Texaco
Total |