Shell
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Données économiques 2005 :
- chiffre d’affaire : 307 milliards de dollars
- revenu net : 26,3 milliards de dollars
Il s’agit sans conteste du major qui communique le moins sur la fin du pétrole. Le mot « peak » n’est absolument pas évoqué, que ce soit dans les publications de Shell ou dans les communiqués ou discours de ses membres directeurs.
La forte hausse à venir de la demande énergétique est cependant bien prise en compte, et le même chiffre revient de nouveau : augmentation de la demande de 60% en 2030 par rapport à la demande actuelle, et cette demande aura doublé en 2050. Cette hausse est due principalement aux pays émergents, en particulier la Chine, dont la demande journalière en pétrole a augmenté de 900 000 barils pour la seule année 2004. Enfin, le pétrole jouera un rôle principal dans le futur pour l’approvisionnement énergétique.
Shell est donc consciente qu’un challenge se profile à l’horizon. Mais ce défi n’est pas de fournir cette énergie, c’est de la fournir proprement ! Tous les communiqués insistent sur le point environnemental, sur la réduction des émissions de dioxyde de carbone en particulier.
Pour pallier la baisse de productivité de ses champs, Shell ne se fait aucun souci : pour elle, le pétrole et le gaz sont toujours abondants, mais simplement plus difficiles à extraire. L’enjeu ne sera pas de trouver un moyen de les extraire (l’entreprise n’a aucun doute quant à sa capacité d’exploiter des gisements difficiles), mais toujours de trouver un moyen de les extraire proprement. Ces gisements sont principalement les sables bitumineux de l’Athabasca, et la revalorisation des champs matures.
Cette attitude me semble paradoxale : Shell communique sur le fait que le pétrole est encore abondant pour eux, mais prend tout de même la peine de racler les fonds des vieux réservoirs.
Pour finir, quelques extraits du discours du patron du Groupe Shell, Jeroen van der Veer, à l’occasion du Congrès mondial du pétrole à Johannesburg le 29 septembre 2005 :
« However, in my comments today I want to provide some reassurance that we can continue to meet our growing demand for energy and that supplies can be sustainable. »
« The first is that there is still plenty of oil and gas, both conventional and unconventional although these resources will be difficult to develop and will require more investment to develop them. »
« Let me start with the availability of oil. There are significant resources being developed or still to be discovered. Last year more than thirty fields containing in excess of 100 million barrels of oil were discovered. However, discoveries are generally getting smaller and more difficult to develop. »
« Let me now conclude by restating my key arguments. They are that oil and gas can play a major part in meeting the world’s future energy needs in a sustainable way. However, accessing those resources is going to get more difficult and will require ever more sophisticated technological and project management expertise.
That means, while I am not going to predict future oil prices, the era of cheap oil is over. However, the demand for our products will remain huge. So those of us working in the industry will face a challenging but exciting time. And the energy industry will continue to transform lives and continue to drive human progress.»
Suite : Exxon/Mobil
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