Petite histoire de l'eugénisme moderne
L'étymologie du mot
« eugénisme » est grecque : eu (« bien ») et gennân
(« engendrer »), ce qui signifie littéralement « bien
naître ». Le terme (the eugenics) a été popularisé par le
psychologue et physiologiste anglais, Francis Galton.
En 1883, Francis Galton a écrit un
ouvrage utilisant pour la première fois le terme the eugenics. À
l'époque, Galton ne faisait pas la distinction entre :
En 1936, l’eugénique est définie comme l'ensemble des méthodes visant à améliorer les races humaines.
Le principe initial défini par Galton
était directement en rapport avec l'enseignement et les travaux de Darwin.
Les mécanismes de la sélection naturelle sont contrecarrés par la civilisation
humaine. En effet, un des objectifs de la civilisation est d'une certaine façon
d'aider les défavorisés, donc de s'opposer à la sélection naturelle qui
entraînerait la disparition des plus faibles. Les partisans de l'eugénisme ont
donc proposé des compensations de ces effets au sein des sociétés dites
évoluées.
L’eugénisme
politique s’est développé principalement aux Etats-Unis, pendant la première moitié du XXe siècle,
avec les stérilisations forcées, ce qui induit que dans un pays démocratique,
l’eugénisme était bien présent.
Mais c’est surtout l’exemple de l’Allemagne nazie et de ses atrocités qui
illustre par excellence le gros du contingent des doctrinaires de l’eugénisme.
En France, la question de l'eugénisme est traitée par le code pénal. Cependant, aussi claire qu'elle paraisse, la position française est en pratique bien plus ambiguë, si l'on considère par exemple les obligations de dépistage (visites prénatales obligatoires) et les facilités légales ainsi que l'encouragement à l'avortement lorsque l'enfant à naître présente des malformations : il s'agit manifestement de pratiques à caractère eugénique.
Les progrès de la génétique ont permis de relativiser, en en montrant la complexité, la plupart des phénomènes de transmission héréditaire ; mais ils ont du même coup, paradoxalement, créé de nouvelles conditions favorables à l'eugénisme.
Le libéralisme renaissant apporte sa propre légitimation à cette approche. Puisque les personnes qui choisissent les mères porteuses et les pères donneurs, ou qui décident d'éliminer un fœtus infirme, agissent sur une base strictement privée et individuelle, sans visée totalitaire apparente, de quel droit entraver leur liberté? Ne sont-ils pas des adultes consentants? Ainsi certains penseront que l'idéologie néo-libérale pourrait jouer insidieusement le même rôle que l'idéologie nazie il y a cinquante ans, en s'acheminant vers la population parfaite via une accumulation de choix individuels présentés comme innocents.
Eugénisme négatif et eugénisme positif
Il faut distinguer l'eugénisme positif et l'eugénisme négatif.
· L'eugénisme positif encourage la reproduction des
"bonnes lignées".
· L'eugénisme négatif écarte certaines personnes qui transmettent de mauvais caractères et ainsi raréfie les tares héréditaires.
Par exemple, les lois sur la stérilisation sont imprégnées
d’un certain eugénisme négatif.
Le diagnostic préimplantatoire est une forme d’eugénisme négatif. Les embryons porteurs de caractères génétiques inappropriés et responsables de maladies sont éliminés. Quant au bébé médicament, il constitue un eugénisme positif dans la mesure où seul les embryons présentant des caractères favorables sont retenus. En d’autres termes, il est important de retenir que dans un cas on élimine les embryons les plus défavorables, dans l’autre on sélectionne les « meilleurs » embryons. Dans le deuxième cas, le nombre d’embryons inutilisables est plus élevé, ce qui ajoute aux divergences des opinions sur cette pratique.
Si le DPI peut être accepté pour éviter la transmission de caractères pathologiques, le bébé médicament, quant à lui, peut être refusé car permettant la sélection d’embryons qui présentent des caractères avantageux. C’est notamment le cas en Suisse. Il faut être vigilant car le DPI lui-même permet la pratique du bébé médicament. Le Comité Consultatif National d’Ethique met ainsi en garde les praticiens français contre la dérive du DPI vers l’eugénisme positif, craignant que la volonté d’avoir un autre enfant ne soit plus la raison première.