Née de la loi de bioéthique du 6 août 2004 et dirigée par Carine Camby, l’Agence de la biomédecine est la seule agence en Europe rassemblant ces quatre domaines que sont le prélèvement et la greffe, la procréation, l’embryologie et la génétique humaines. Sa proximité avec les équipes médicales et les malades, lui permet de veiller au respect de la sécurité et de la qualité, de l'anticipation, de l'éthique et de la transparence.
Le Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE) a été créé par un décret le 23 février 1983. Sa mission est de "donner des avis sur les problèmes éthiques et les questions de société soulevés par les progrès de la connaissance dans les domaines de la biologie, de la médecine et de la santé".
Le CCNE est une autorité indépendante
qui se compose du Président, nommé par le
Président de la République, du
Président d'honneur et de 39 membres :
Ø
5
personnalités appartenant aux principales familles
philosophiques et
spirituelles.
Ø
19
personnalités qualifiées choisies en raison de
leur compétence et de leur
intérêt pour les problèmes
éthiques.
Ø
15
personnalités appartenant au secteur de la recherche.
L'instance délibérative majeure du CCNE est le comité plénier qui réunit tous les membres.
L'instruction des dossiers est faite par la section technique qui comprend 12 membres désignés par l'ensemble du Comité : 4 sont issus du groupe des personnalités qualifiées pour leur compétence pour les problèmes d'éthique, et 8 font partie des personnalités du secteur de la recherche.
Organisme strictement consultatif, le CCNE peut être saisi par les Présidents des Assemblées parlementaires, les membres du gouvernement, un établissement d'enseignement supérieur, un établissement public ou une fondation reconnue d'utilité publique ayant pour activité principale la recherche, le développement technologique ou la promotion et la protection de la santé. Cependant le comité peut également se saisir de questions posées par des personnes autres que ci-dessus ou par un de ces membres.
Chaque question est
instruite par
certains membres du Comité qui peuvent faire appel
à des experts extérieurs. Le
dossier est examiné par la section technique qui
décide ensuite de son examen
par le Comité réuni en session
plénière. Un rapport définitif est
rédigé
accompagné le plus souvent d'avis et de recommandations.
Le CCNE dans la controverse
Concernant le
bébé médicament, le CCNE a
été
saisi le 5 février et le 18 juillet 2001 sur la
possibilité d'effectuer,
dans le cadre d'un DPI, pour des
familles atteintes de la maladie de FANCONI,
un typage
HLA afin de permettre le
transfert d'un embryon indemne de la maladie et donneur potentiel
à
l'intention d'un autre enfant déjà né
et malade.
Il a alors
déclaré que "tout acte ou
tout processus médical affectant un embryon
destiné à être implanté doit
avoir
pour fin première son bien propre et constituer un
bénéfice direct pour
l'enfant à naître" et mis en
garde contre la possible dérive vers
l’instrumentalisation de l’enfant, dans le
cas où les embryons s’avèreraient non
HLA compatibles avec son aîné. Il insiste
sur la nécessité d’avertir les parents
de toute éventualité. L’enfant ne doit
pas venir au monde pour sa simple HLA compatibilité, mais
bien pour son intérêt
propre.
Il
conclut son
avis de manière favorable à
condition qu'il y ait désir d’un enfant
pour lui-même, et s’oppose majoritairement
à cette pratique dans le cas
contraire.
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Créée en 1958 par des malades et parents de malades, reconnue d’utilité publique en 1976, l’AFM (Association Française contre les Myopathies) vise un objectif clair : vaincre les maladies neuromusculaires, des maladies qui tuent muscle après muscle. Elle s’est fixé :
- 2 missions : guérir les maladies neuromusculaires et réduire le handicap qu’elles provoquent.
- 4 axes prioritaires pour les maladies neuromusculaires : le développement des thérapeutiques, les actions vers les familles, la myologie et la revendication.
Pour remplir ces 2 missions, l’AFM organise depuis 1987, chaque premier week-end de décembre, le Téléthon, opération de collecte de fonds et de sensibilisation du grand public combinant une émission de 30 heures et des dizaines de milliers de manifestations dans toute la France. Le Téléthon est le moyen de collecte quasi-exclusif de l’Association. C’est également un vecteur d’information, de communication et de pédagogie essentiel pour l’AFM. Depuis le premier Téléthon, des évolutions déterminantes ont marqué le combat de l’AFM, porté par la détermination des malades, des familles, des scientifiques, des bénévoles et des donateurs.
L'AFM dans la controverse
L'AFM a pour mission de soutenir la recherche et le développement de nouveaux outils dans le domaine des maladies génétiques. Ainsi, elle a financé les trois centres français réalisant le DPI entre 1997 et 2003.
Elle aurait également pris
parti et influencé le débat
concernant la loi de la bioéthique de 1994, ce qui la fera accuser
par le diocèse de Fréjus d'être
responsable de la légalisation du DPI.
René Frydman est est l'un des pionniers de la médecine de la reproduction. Il est ainsi le "père" du premier bébé éprouvette français, Amandine, né en 1982, puis du premier enfant obtenu après congélation embryonnaire en 1986. Son équipe a par ailleurs mis au monde le premier bébé issu du diagnostic préimplantatoire en France.
Il a été l'un des médecins qui ont appuyé la loi Veil sur l'IVG (Interruption volontaire de grossesse), et l'allongement de la durée légale d'avortement en 1975. C'est aussi un fervent défenseur du clonage thérapeutique dont l'interdiction en France est selon lui "préjudiciable aux malades". Il a signé en juin 2004 avec dix autres scientifiques une pétition pour demander l’abrogation de l’article 25 de la loi de bioéthique qui interdit toute constitution d’un embryon humain à des fins thérapeutiques.
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Médecin de formation, Axel Kahn devient chercheur à l'INSERM avec une spécialisation en biochimie, puis en génétique. Il est nommé directeur scientifique adjoint pour les sciences de la vie de la société Rhône-Poulenc de 1997 à 1999. Il est également nommé membre du Comité national d’éthique en 1992. Il s'est notamment déclaré hostile au clonage thérapeutique, au motif qu'il « attenterait à la dignité humaine ». Il est actuellement directeur de l'Institut Cochin.
Axel Kahn est également auteur de très nombreux livres de vulgarisation et a été rédacteur en chef pendant une longue période de la revue franco-québécoise Médecine-Sciences. Il a reçu de nombreuses distinctions honorifiques. Présenté par les médias comme le “généticien français le plus renommé en Europe” (voir l’Expansion du 21/06/2001), Axel Kahn ne figure pourtant pas dans la liste des 137 scientifiques français les plus cités, établie de manière extrêmement rigoureuse par l’Institute for Scientific Information (isiknowledge.com).
Axel
Kahn dans la controverse
Concernant le bébé médicament, Axel Kahn a été auditionné auprès de la commission du Sénat et ne s’est pas opposé à cette extension du DPI. Au cours de son intervention, il souligne cependant la nécessité de traiter les demandes au cas par cas.
Jean-Marie Le
Méné
Jean-Marie Le Méné est conseiller
d’état.
Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont Le professeur Lejeune, fondateur
de la génétique moderne (éd.
Mame), et préside la Fondation
Jérôme Lejeune
pour la recherche sur les maladies de l’intelligence. Il
anime une chronique
bioéthique sur Radio Espérance et
écrit également de nombreux articles sur la
bioéthique.
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L'INCa, financé par des fonds
publics de près de 70 millions d'euros, collabore avec les
administrations
centrales de la santé et de la recherche. Parmi ses
partenaires se trouvent le
Ministère de la recherche, le Ministère de la
santé, la Ligue Nationale contre
le Cancer, l'Association pour la Recherche sur le Cancer...
Chef de service de biologie
de la reproduction au CHU de
Strasbourg et directeur d'une équipe de recherche
à l'Institut de génétique et
de biologie moléculaire et cellulaire, Stéphane
Viville travaille sur des
cellules extraites d'embryons humains issus du dépistage
préimplantatoire.
Stéphane
Viville dans la controverse
On reproche à
l'équipe de Strasbourg d'avoir étendu les
indications du DPI pour dépister une
prédisposition à des cancers. Selon
Stéphane Viville, un tel élargissement est
justifié dans certains cas, après
étude approfondie des dossiers médicaux ; en
effet
il estime ses recherches
conformes à la législation en vigueur car :
- la
polypose familiale colique qu'il dépiste est bien une
maladie génétique incurable
- la
législation ne comportant pas de liste exhaustive des
maladies concernées par le DPI, il est légitime
de considérer la polypose comme
une maladie particulièrement grave, puisque selon le
professeur elle entraîne
nécessairement un cancer du côlon.
Selon Stéphane Viville, il ne s'agit même pas d'une extension du DPI puisque l'usage qu'il en fait rentre bien dans le cadre de la loi de 2004.
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Chef du département de Gynécologie obstétrique à Poissy de 1990 à 1992, puis au CHU de Strasbourg depuis 2002, Israël Nisand a été expert en diagnostic prénatal et médecine foetale aux cours d'appel de Colmar et Versailles. Il est également spécialiste en diagnostic préimplantatoire et travaille sur les problèmes d'éthiques posés par les techniques d'interruption volontaires de grossesse et les nouvelles techniques de procréation assistée.
Israël Nisand dans la controverse
Dans un entretien accordé
à la
section de Toulon de la Ligue des droits de l'Homme, il critique
l'usage abusif
du mot « eugénisme »
appliqué au tri d'embryons ; selon lui, il évoque
les expériences nazies effectuées pendant la
seconde guerre mondiale, ce qui
n'a aucun rapport avec le DPI.
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Biologiste de formation,
Jacques
Testart est chercheur à l'Institut National de Recherche
Agronomique (INRA) de
1964 à 1977, puis chercheur à
l'Institut
national de la santé et de la recherche médicale
(Inserm) depuis 1978 en
procréation naturelle et artificielle dans
l'espèce humaine. Il est
actuellement directeur de recherche à l'Inserm, et se consacre
aux
problèmes, notamment éthiques, de
procréation naturelle et artificielle chez
l'homme.
Jacques
Testart dans la controverse
Père scientifique du premier bébé éprouvette français né en 1982, il souhaite néanmoins mettre en garde contre les éventuelles dérives de nos sociétés, notamment dans le cadre du diagnostic préimplantatoire, qu'il qualifie de « véritable système d'épuration ».
Il est également l'auteur de nombreux articles dans la presse scientifique internationale ainsi que de plusieurs ouvrages de vulgarisation et de réflexion, où il expose ses prises de position scientifiques et éthiques.Quelques
essais :
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Conseil permanent de la Conférence des Evêques de France