Evaluation des quotas

Les estimations de la population thonière sont certes imprécises et difficilement vérifiables, mais elles montrent clairement que le stock mondial de thon diminue constamment. La Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique (CICTA) utilise ces données afin de proposer au gouvernement des différents pays pêcheurs de thons, des mesures pour aider à la survie de cette espèce. Les chercheurs au service de cette commission travaillent notamment pour donner des estimations des quotas nécessaires à sa survie.

Rôle de la CICTA dans l’évolution des quotas

 Chaque année, la CICTA réunit ses pays membres à plusieurs reprises pour discuter de la situation des thonidés, des résultats des mesures prises précédemment, et des éventuelles nouvelles mesures à prendre. C’est notamment lors de ces réunions que les quotas de pêche sont fixés pour les différents pays. Mais le rôle de la commission est simplement de proposer des mesures aux différents pays, elle n’a pas de rôle de décision. En effet, dans le cas de l’Europe, la CICTA propose à la Commission Européenne des quotas pour chacun de ses pays membres, et c’est ensuite à cette dernière de décider l’application des quotas.

Evolution des quotas

 Voici les courbes d’évolution des quotas de pêche conseillés par la CICTA, pour le monde, l’Union Européenne, et le Japon, ces deux derniers représentant une grande majorité des pays pêcheurs de thon.

Evolution des quotas de pêche pour le Monde.

Evolution des quotas de pêche pour l’Union Européenne.

Evolution des quotas de pêche pour le Japon.

            Lorsque l’on observe les courbes des quotas de pêches, on remarque une diminution lente et progressive des chiffres conseillés par la CICTA de 1995 à aujourd’hui. Les quotas prévisionnels, planifiés jusqu’en 2010, sont eux aussi en constante baisse. Cela étant dit, on observe certaines hausses ponctuelles (2003 pour le monde, 1997 pour l’Union Européenne, 1999 pour le Japon) qui peuvent s’expliquer de diverses manières. En effet, les estimations des populations de thons peuvent fluctuer d’année en année pour deux raisons. Tout d’abord, la mise en place effective des quotas par les différents gouvernements influe directement sur les populations thonières. Le but des quotas étant de permettre la survie de l’espèce, il paraît logique que leur application ait un impact sur les quantités de thons restants. Cependant, il faut également prendre en compte les techniques d’évaluation des populations qui évoluent au cours du temps. Tous ces facteurs assez aléatoires jouent un rôle important dans l’estimation du nombre de thons restant dans les eaux mondiales, et donc sur les décisions prises par la CICTA concernant les quotas conseillés.

Les quotas conseillés par la CICTA sont souvent remis en question pour deux raisons :

 Si l’on s’intéresse plus précisément à l’évolution des quotas, une comparaison avec les estimations des prises de thons montre que les conseils prodigués par la CICTA sont effectivement suivis par les différentes instances concernées. En prenant l’exemple de l’Union Européenne, on observe que la courbe des prises annuelles suit assez scrupuleusement celle des quotas conseillés par la CICTA. En effet, dès que la commission baisse ses quotas, comme en 1998, les prises de thons diminuent en conséquence.

Influence de la CICTA sur la pêche

Evolution des prises annuelles en thon et en espadon 

De la création de la CICTA à 1993, les prises de thons croissaient continuellement. Mais depuis 1993, on observe une diminution progressive des prises de thons, et ce, uniquement dans l’Atlantique. Cette diminution montre clairement l’influence de la commission sur la pêche du thon : une influence certes lente, mais efficace.