La DDE occupe un rôle majeur en ce qui concerne l’affaissement du lit de la Loire. La Loire est en effet un fleuve domanial c'est-à-dire géré par l’état. La partie du fleuve située dans la plaine du Forez est précisément gérée par le département 42 de la DDE. Son rôle majeur est d’assurer le libre écoulement des eaux. Conscient de l’affaissement du lit de la Loire, la DDE a demandé en 2004 à des chercheurs de l’école des Mines de St Etienne d’effectuer une étude afin de diagnostiquer l’évolution de l’affaissement. La DDE espérait pouvoir déterminer les causes de l’enfoncement et développer par la suite des projets de réhabilitation. Dans ce rapport, un espace de mobilité du fleuve est défini. La préservation de cet espace pourrait permettre au fleuve de regagner son caractère sauvage. Nous avons alors demandé à Mr Steeger, responsable DDE du fleuve dans la plaine de Forez, quels projets ont été mis en place à la suite de ce dossier. Pour l’instant, aucun travail de grande ampleur n’a été mené. Les raisons en sont multiples :
Même si aucune mesure de grande ampleur
n’est envisagée aujourd’hui, la DDE effectue
quelques opérations pour lutter contre l’affaissement du
lit de la Loire. Elle veille par exemple à ce qu’aucune
gravière ne s’implante dans les lits majeur et mineur.
Dans le lit mineur, il n’existe plus aucune gravière
à ce jour et dans le lit majeur, les gravières existantes
n’ont pas le droit d’étendre leur site. Ces
réglementations ont engendrées des querelles avec les
exploitants de gravières mais aujourd’hui, ces mesures
sont acceptées. Les industriels ont été
sensibilisés aux différents problèmes et risques
que cela pose.
Concernant le fleuve en lui-même, l’affaissement du lit a
eu comme conséquence une mise hors eau de certains bras du
fleuve. Cela pose des problèmes écologiques. Nous avons
donc demandé à Mr Steeger s’il y avait des projets
afin de remettre en eau ces bras. Il nous a répondu
qu’il ne voyait aucun intérêt à ces
travaux éventuels. Ses arguments étaient que ces bras
morts peuvent être des réserves potentielles en cas de
crues et qu’ils sont aujourd’hui une niche
écologique. Pour ce qui est du Plan Loire Grandeur Nature, des
collectivités ou des associations proposent des projets
qu’ils soumettent à la DDE. Un comité technique
régional analyse ce dernier afin de savoir s’il est
conforme au plan Loire Grandeur Nature. Dans un second temps, les
différentes institutions se réunissent pour se mettre
d’accord quant au financement du projet. Aujourd’hui,
l’importance des problèmes liés à
l’enfoncement du lit de la Loire ne permet pas de mobiliser
suffisamment les institutions pour que des projets voient le jour.
La
DDE a donc bien conscience qu’il sera nécessaire
d’agir pour redonner au fleuve son caractère sauvage.
Cependant, les problèmes liés à
l’enfoncement ne semblent pas assez importants pour lancer des
travaux à grande échelle. Le discours des responsables
à la DDE reste au conditionnel : « il
faudrait faire des études et des recherches ».