Scientifiques et industriels
Il faut tout d’abord comprendre que les industriels ont grandement participé à la recherche, en fondant leurs propres instituts de recherche : NESTLE RESEARCH CENTER en 1987, INSTITUT DANONE en 1991. Ceci a pour conséquence deux effets paradoxaux. Tout d’abord, ceci permet de financer la recherche, sachant que, surtout en France, il est délicat pour un chercheur d’être financé. De plus, ceci a permis d’accroitre la connaissance générale sur le lait, ce qui ne peut être que positif. Mais, dès lors qu’un industriel finance de la recherche, c’est pour l’utiliser.
Les ennemis du lait ont tendance à dire que les industriels n’utilisent que les articles de recherche qui les arrangent. Cependant, les industriels ont évidemment financé des projets de recherche, pour faire des études précises sur le lait, afin que leurs publicités ne soient pas mensongères. Il est donc normal que ce soient ces études qu’ils utilisent. De plus, cela leur permet de contrôler la qualité des études menées. De plus, on peut compter sur l’honnêteté du chercheur qui ne se vendrait pas au plus offrant pour expliquer scientifiquement des contre-vérités pour le bien-être des industriels. Il est cependant très dur de faire de la recherche sur des produits alimentaires, et sur leurs effets sur l’homme. En effet, il faut bien comprendre que soit l’expérience est menée à grande échelle, par exemple on étudie la population française, et le chercheur n’a aucun contrôle ; soit, l’expérience est réalisée en laboratoire, à petite échelle, et outre les extrapolations statistiques, celle-ci est nécessairement moins représentative.
Les médecins quant à eux, ont tout intérêt à vanter les mérites des produits laitiers, et réciproquement. Le médecin est un atout très important pour l’industriel laitier : le médecin est une référence sure pour le public, et si certains médecins corroborent les dires des industriels, le crédit que ceux-ci en retirent est énorme.
Ainsi, l’intérêt que peuvent retirer chacun des deux acteurs en interagissant est considérable. Néanmoins, il existe depuis les années 1970 une communauté grandissante au sein de la communauté scientifique, qui met en évidence des effets négatifs de la consommation excessive du lait. Ils ne semblent pas être entendus par les industriels laitiers, ceux-ci continuant de vanter les mérites du lait, sans faire de prévention. Ce groupe de scientifique pourra en partie se confondre quelques décennies plus tard avec celui des naturopathes. Les institutions et industriels refusant de faire passer ce message, ils ont besoin d’un vecteur de communication pour toucher le grand public.