Scientifiques et institutions
Les institutions dont censées être demandeurs d’études. On peut penser que les institutions ont demandé des analyses précises avant d’énoncer des recommandations. Il est très dur de recueillir des informations sur les études sur lesquelles se sont fondées ces recommandations. Cependant, il faut noter que dans la première ère de cette controverse, le lait était un produit très mal connu, et il ne l’est qu’un peu moins aujourd’hui. On peut constater qu’il y avait donc un grand décalage entre les conclusions des institutions, et celles des scientifiques.
Les chercheurs sont surement plus mesurés, ne tenant compte que de l’aspect scientifique de la problématique. On a l’impression que les chercheurs n’ont pas le droit de regard sur les actions menées par les institutions : les institutions demandent des études, et les exploitent à leur goût. Néanmoins, il est délicat de décider s’ils n’ont pas droit de regard, ou s’ils ne s’intéressent pas aux conséquences publiques.
Les médecins sont quant à eux à l’écoute des recommandations fournies par les institutions. Les institutions s’imposent donc en intermédiaire entre ces deux groupes de scientifiques. De plus, les institutions comptent sur les médecins pour faire l’intermédiaire entre les institutions et le grand public. On comprend que l’on est en train de définir une véritable chaine d’information ; chacun de ces acteurs dépend l’un de l’autre pour fonctionner correctement.
Néanmoins, on comprend que seule une partie du message scientifique est véhiculé par cette chaine d’information. En effet, les découvertes réalisées sur les effets néfastes d’une consommation excessive de lait n’ont pas eu l’effet attendu, puisqu’elles n’ont pas été transmises au grand public par les voies habituelles de communication, et que les moyens dont disposaient un chercheur pour transmettre des informations aux grand public étaient alors très limités. La chaine d’information décrite plus haut a pu être doublée par les nouveaux moyens de communication, comme internet. Aujourd’hui, si un chercheur découvre un effet bénéfique ou néfaste du lait, il ne dépend plus des institutions pour faire passer son message.