Naturopathes et industriels
Les relations entre naturopathes et industriels permettent de mettre en avant les deux classes de naturopathes : ceux qui s’en prennent au lait, et ceux qui s’en prennent aux industriels et dénoncent leurs pratiques. Leurs relations sont naturellement très ténues puisque les industriels n’ont pour le moment aucun intérêt à lancer un débat. Il est plus facile, et plus efficace de les ignorer. Les réponses faites par les industriels sont en grande majorité des « réponses toutes faites ».
D’un point de vue extérieur, la seule critique que l’on pourrait faire aux industriels est qu’ils n’adaptent pas leur discours en fonction du type de naturopathe qu’ils rencontrent. On comprend qu’ils soient lassés de devoir répondre à des arguments du type « l’Homme est le seul mammifère à continuer de boire du lait » ; cependant lorsqu’on leur demande pourquoi le nombre d’ostéoporoses à augmenté depuis soixante ans, alors que celui-ci est censé diminuer avec la consommation de lait, il est étrange qu’il n’y ait pas de réponse appropriée.
Cependant, on peut penser que cette manière de réagir va à l’encontre des intérêts des industriels, puisque ceux-ci perdent de la crédibilité. On peut déplorer qu’aucun des deux acteurs n’adopte de comportement constructif. Ils se contentent de s’affronter, l’un comptant sur sa taille, et l’autre sur le fondement scientifique de ses allégations.
On peut ainsi se demander pourquoi les industriels ont mis tant de temps à utiliser la stratégie habituelle d’utiliser les arguments des adversaires pour mieux les contrer. On peut penser qu’ils étaient suffisamment puissants et crédibles à l’époque. On constate aujourd’hui qu’ils prennent en compte certains des arguments des naturopathes (par exemple avec les yaourts sans lactase), et qu’ils l’utilisent même dans leur stratégie marketing. Ils touchent ainsi les quelques réfractaires au lait qui se sont laissé séduire par les naturopathes.