La prostate

En ce qui concerne le cancer de la prostate, les opposants au lait, s’appuient sur des études plus ou moins crédibles, pour montrer que le lait favoriserait le cancer de la prostate.
Ainsi le docteur Neil Barnard (médecin à Washington) , cite une étude de l'Université Harvard
(http://www.hsph.harvard.edu/nutritionsource/what-should-you-eat/calcium-full-story/) qui fait un lien entre la consommation de produits laitiers et le risque de développer le cancer de la prostate. Les chercheurs ont suivi près de 21 000 médecins pendant dix ans. Ceux qui consommaient deux portions et demi par jour avaient un risque 34 % plus élevé que ceux qui consommaient moins d'une demi portion par jour.
« Si ce n'était qu'une seule étude, on y porterait pas beaucoup d'attention, nous dit Walter Willett de la Harvard School of Public Health. Mais il y a plusieurs études qui ont démontré un risque accrue de cancer de la prostate lié à une grande consommation de lait. On croyait au début que c'était du à la présence de gras saturés dans le lait. Mais en y regardant de plus près, on a découvert que c'était le calcium qui était impliqué. »
L'hypothèse est que l'augmentation du calcium ferait diminuer le niveau de la forme active de la vitamine D dans le corps. Et c'est cette vitamine D active qui empêche le développement des cellules cancéreuses de la prostate.
« Il y a plusieurs études chez des animaux et en laboratoire qui démontrent que la forme active de la vitamine D bloque la croissance des cellules cancéreuses de la prostate, nous explique Walter Willett. Donc, un faible niveau de cette vitamine associée à une grande consommation de lait n'est peut-être pas une bonne idée. »
Mais on pourrait penser que la vitamine D, que l’on rajoute dans le lait compense cet effet. En fait, elle compense pour le manque de vitamine D dans les pays nordiques ou le soleil se fait rare. Mais cette forme synthétique n'arrive pas, en présence du calcium, à se transformer en forme active pour lutter contre le cancer. Une autre hypothèse expliquerait la baisse de vitamine D active. Il s'agirait de deux hormones, la testostérone et le facteur de croissance d'insuline, présentes dans le lait. Ces deux hormones seraient possiblement des promoteurs du cancer de la prostate.

Ainsi on peut se dire que le lait est bien un facteur favorisant le cancer de la prostate, et que cette hypothèse est étayée par des études scientifiques. En fait en y regardant de plus près et en allant sur des sites “neutres”, on découvre que ces études ne prouvent rien.
Ainsi sur le site de Doctissimo (http://www.doctissimo.fr/html/nutrition/dossiers/lait/9807-lait-cancer-liens.htm) (une référence en terme de trafic et de loin de premier site "forme et santé" francophone en terme de fréquentation. Son fondateur, le Dr Laurent Alexandre est un expert et un pionnier de l'internet de santé.) , on apprend que le cancer de la prostate est le seul cas éventuel sur lequel un risque a été montré à très forte dose en ce qui concerne la consommation de produits laitiers. Dans ce cas, une étude de 86 000 personnes a indiqué que les apports extrêmement élevés en calcium (plus de 2 g par jour, soit au delà des apports nutritionnels conseillés) peuvent induire une augmentation des cas de cancer. Mais des apports normaux, même forts, n’apportent aucun risque.  A l’inverse, d’autres études démontrent même des vertus protectrices du lait sur certains cancers comme le cancer colorectal.
Sur extenso http://www.extenso.org/echelle_credibilite/detail.php/f/1053 (centre de référence sur la nutrition humaine), on apprend qu’en 2004, une équipe de chercheur a analysé 11 études cas-contrôle examinant le lien entre le cancer de la prostate et la consommation de lait. Les résultats de cette analyse soulèvent l’inquiétude : une grande consommation de lait augmenterait de 68 % les risques de développer le cancer de la prostate!

Mais les chercheurs soulèvent plusieurs limites de l’étude qui auraient pu biaiser leurs résultats. Par exemple, ce type d’analyse ne tient pas compte des autres facteurs qui peuvent influencer les résultats. Est-ce que les grands buveurs de lait ont des comportements autres (obésité, faible consommation de légumes et de fruits, faible niveau d’activité physique) qui augmentent leurs risques de développer un cancer de la prostate?
De plus, seules des études cas-contrôle y sont analysées. Or, de nombreuses études de cohorte, des études scientifiquement plus solides, n’observent aucune association entre la consommation de lait et le cancer de la prostate.
De façon générale, les résultats des études scientifiques menées jusqu'à présent se contredisent. Sur 28 études d'association (cas-contrôle et de cohorte) publiées jusqu'à aujourd'hui, 14 observent une augmentation des risques chez les grands buveurs de lait et autant d'études ne font aucun lien entre le lait et le cancer de la prostate.
Pour ajouter à la confusion, chaque étude a sa propre définition de ce qu'est un grand buveur de lait. Difficile alors de comparer les études entre elles et de déterminer quelle quantité serait potentiellement à risque.

On voit donc bien qu’il y a donc bien une part de vérité dans ce cas, mais qu’il faut consommer du lait en très grande quantité, plus que les apports journaliers recommandés. Pour finir, on peut se tourner vers les pro-lait.
D’après un rapport trouvé chez cidilait, (cliquez ici), les travaux expérimentaux (in vitro chez l’animal) montrent un rôle individuel (protecteur ou promoteur) de certains constituants des fromages (calcium, phosphore, vit D, acides gras, protéines…) alors que les études épidémiologiques ne permettent pas de mettre en évidence un rôle (positif ou négatif) prépondérant de la consommation de fromage sur la plupart des cancers
Ainsi par exemple pour le cancer du sein, l’analyse de 10 études incluant des milliers de sujets montre une augmentation du risque dans 4 études, une diminution dans 1 étude et rien dans 5 autres.Et pour le cancer colorectal, l’analyse de 43 études incluant près de 2 millions de sujets dont 20 000 malades ne montre aucun lien avec la consommation de fromage. Quant au rôle éventuel du fromage sur le cancer de la prostate ou sur d’autres cancers, les résultats restent contradictoires. Ainsi comme le souligne le Ministère de la Santé dans un rapport récent « on ne peut en aucun cas mettre en accusation le lait et les produits laitiers en terme de cancer »
En effet en cherchant un peu, j’ai trouvé ce rapport (cliquez ici) du ministère de la santé. Il y est dit : “ Récemment dans le cadre du PNNS, le Ministère de la Santé et l’Institut de Veille Sanitaire ont fait le point sur vérités, hypothèses et idées fausses sur Alimentation et Cancer. À l’af?rmation « Le lait et les produits laitiers donnent le cancer... », voici leur réponse : « Cette idée fausse véhiculée par quelques gourous pseudo scienti?ques est particulièrement importante à battre en brèche, compte tenu du fait qu’elle peut amener certains consommateurs à abandonner la prise de ces sources majeures de calcium, nutriment essentiel intervenant, entre autres, dans la minéralisation osseuse. On ne peut en aucun cas mettre en accusation le lait et les produits laitiers en terme de risque de cancer. À l’inverse, on recommande de consommer trois produits laitiers par jour ! »

A la lumière de ces résultats, il apparaît donc qu’encore aucune étude convaincante, n’a réussi à prouver le lien entre cancer de la prostate, et consommation “normale” de lait. Les professionnelles du lait ainsi que le ministère de la santé, conseillent de continuer à boire du lait (trois produits laitiers par jour), pour bénéficier des effets bénéfiques du lait.