Le secteur agricole est au cœur de l'économie des pays les moins avancés (PMA). Il représente une large part du produit intérieur brut (PIB) (de 30 à 60 % dans les deux tiers d'entre eux environ), emploie une proportion significative de la population active (de 40 % à 90 % dans la plupart des cas), produit la majeure partie des denrées alimentaires de base et est la seule source de subsistance et de revenus pour plus de la moitié de la population de ces pays. Les liens étroits qui existent à l'intérieur du secteur rural avec les autres secteurs de l'économie produisent en outre un effet de stimulation de la croissance et de la génération de revenus.
Bien
que la mondialisation offre de
nouvelles possibilités de croissance et de développement dans toutes
les
régions du monde, les espoirs et les promesses qu'a suscités la
libéralisation
rapide des échanges et des marchés financiers ne se sont pas encore
matérialisés dans nombre de pays en développement, et en particulier
dans les
PMA. En fait, ces derniers se trouvent de plus en plus marginalisés,
spécialement dans le commerce de produits agricoles. La part de leurs
exportations
de produits agricoles est tombée d'environ 5 % du total mondial
au
début des années 70 à 1 % à peine en 1996-98.
Les
PMA se heurtent à nombre de
difficultés, notamment sur le plan externe, du fait de l'intégration
croissante
des marchés causée par la mondialisation et la libéralisation des
échanges. Les
PMA continuent de n'exporter qu'une gamme étroite de produits primaires
dont le
prix est, notamment dans le cas du coton, du sucre et du riz, maintenue
à des
niveaux très bas grâce aux subventions accordées aux producteurs des
pays du
Nord. En outre, la dette extérieure des PMA demeure très lourde et les
plonge
dans l'incapacité de soutenir la vente de leurs produits non seulement
sur les
marchés mondiaux mais aussi sur leurs marchés intérieurs ;
ainsi les
agriculteurs des PMA sont souvent dans l’incapacité de vendre leur
production à
un prix rentable pour eux.
Néanmoins,
les PMA qui ne sont pas capables
aujourd’hui de produire suffisamment pour nourrir leur population et
sont donc
des importateurs net de produits agricoles. Ils tirent donc profit des
prix
particulièrement bas du marché mondial, qui leur permettent d’assurer
l’approvisionnement alimentaire de leur population à moindre coût.
Comme le
montrent les émeutes de la faim qui ont lieu actuellement,
l’augmentation
des
prix des produits agricoles peut nuire à la sécurité alimentaire des
PMA et
être source d’instabilité.