Valérie Masson-Delmotte
Après avoir obtenu son diplôme de l'Ecole Centrale de Paris en physique des fluides et des transferts, Valérie Masson-Delmotte écrit une thèse sur la « Simulation du climat de l’Holocène moyen à l’aide de modèles de circulation générale de l’atmosphère ; impacts des paramétrisations ». Valérie Masson-Delmotte est paléoclimatologue au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement (Unité Mixte de Recherche CEA-CNRS) et co-auteur du 4ème rapport du GIEC.
Depuis 1997 elle est responsable de l'équipe GLACCIOS (Glaces et Continent, Climat et Isotopes Stables) du LSCE (Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement). On retrouve notamment fréquemment le travail d'analyse des carottes de glace pour « lire dans le passé » et ainsi observer les liens entre température et GES par exemple d'autre part.
Ses sujets de recherche sont précisément : Variabilité et changement climatique, Isotopes stables de l'eau, Archives climatiques dans les cernes d'arbres et les glaces polaires, Comparaisons entre reconstructions paléoclimatiques et simulations.
Le personnage médiatique :
Il suffit de taper le nom de Valérie Masson-Delmotte sur Google, pour se rendre compte que c'est une personnalité très médiatisée, fréquemment interviewée sur les questions du réchauffement climatique. Elle a notamment été associée à Al Gore et au GIEC pour le prix Nobel de la Paix 2007.
Ainsi, on trouve des interviews dans la presse « profane », c'est-à-dire non scientifique : l'Humanité, le Monde, mais aussi sur RadioFrance, ainsi que dans des revues de vulgarisation scientifique/forums scientifiques : notamment Futura-Sciences, Pour la Science, modératrice temporaire du forum national des enseignants et technicien de SVT de l'académie de Toulouse.
Dans l'Humanité en date de Juin 2004, elle explique au journaliste la  nécessité de connaître les cycles passés afin de mieux prévoir l'avenir, mais  introduit aussi le caractère exceptionnel de notre période par rapport à celles  passées : le CO2 pourrait bouleverser le déroulement normal des cycles de  glaciation. Dans le monde d'Avril 2008 elle témoigne du fait que « la  Terre pourrait déjà avoir dépassé le seuil dangereux de CO2 ».
    Elle se présente donc comme un personnage très médiatisé, créant une  communication entre le grand public et le milieu scientifique du climat. C'est ce qui explique son intervention sur le site RealClimate.
Correspondance
Nous avons contacté la chercheuse pour connaître son point de vue sur l'article de Martinson et Pitman, et sur l'article qu'elle a traduit sur RealClimate, dont la rédaction lui est faussement attribuée sur le site du CNRS.
Bonjour,
Effectivement, je n'ai fait que traduire en  français le message initial d'un collègue 
      commentant et critiquant l'article de  Martinson et Pitman, mais je partage sans ambiguité 
      les points soulevés par ce collègue.
Je n'ai pas du tout été contactée par les  rédacteurs du site "recherches polaires".
      Pour ma part, je pense d'après les  résultats dont je dispose que le moteur des 
      glaciations réside dans la variation de  l'orbite terrestre (effets cumulés de 
      l'excentricité, la précession et  l'obliquité sur la distribution saisonnière et 
      latitudinale de l'ensoleillement) (avec  encore beaucoup de questions ouvertes), et que 
      les variations initiales du CO2 sont  d'abord une réponse aux variations climatiques 
      (rétroaction climat carbone). Par contre,  la majeure partie des déglaciations se produit 
      "de concert" entre réchauffement  et augmentation du CO2 (évolution couplée climat 
      carbone).
Le sujet est polémique car une vision  simpliste du climat consiste à dire : tout est dû 
      au CO2 ou rien n'est dû au CO2 (vision  caricaturale). Dans la réalité, de nombreux 
      facteurs se superposent toujours.
Je n'ai guère le temps de suivre les débats  sur le net mais par contre je suis de près le 
      débat scientifique (publications,  conférences). Les aspects les plus critiques sont liés 
      aux séquences des évènements (ce qui  démarre d'abord et ce qui suit) et donc la datation 
      des changements climatiques passés. Pour la  partie glaces polaires, il est possible 
      d'avoir une datation absolue relativement  précise (glaces du Groenland) et de construire 
      des échelles d'âge communes Groenland /  Antarctique (signaux communs en méthane avec 
      temps de résidence faible dans  l'atmosphère). Le point de blocage est pour l'Antarctique 
      la différence d'âge gaz glace liée aux  processus de piégeage. Il apparaît assez nettement 
      dans l'état des connaissances actuelles que  la température antarctique (à travers la 
      composition isotopique de la glace) évolue  avant le CO2 (avec une différence d'âge 
    estimée entre 0 et 800 ans selon les  travaux) pour la dernière déglaciation.
Valérie.
Suite du parcours
Valérie Masson-Delmotte accorde beaucoup d’importance au CO2, quelles sont les théories à ce sujet ?