Les méthodes substitutives à l’expérimentation animale s’inscrivent dans le principe des 3R (raffiner, réduire et remplacer), défini par Russel et Burch en 1959 .
Quelque soit les acteurs de cette controverse, tous s’accordent sur la nécessité de développer des méthodes alternatives visant à limiter l’utilisation des animaux pour la recherche. La mise en place de plateforme réunissant les autorités compétentes, les chercheurs, les industriels et les associations de protection animale met en valeur la volonté commune de favoriser la mise en place de méthodes alternatives permettant de réduire ou de supprimer le recours à l’animal de laboratoire notamment dans le développement, l’évaluation et le contrôle des produits de santé et des substances chimiques.
Exemple de mise en place d'une plate-forme
Le 11 janvier 1996, le Ministère de la Recherche et l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) ont annoncé la mise en place d’une «Plateforme Nationale pour le développement de méthodes alternatives en expérimentation animale », sous forme d’un Groupement d’Intérêt Scientifique (GIS), réunissant douze partenaires : Ministère de la Recherche, Afssaps, INERIS (Institut National de l’environnement et des risques), Afsset (Agence Française de Sécurité Sanitaire de l’Environnement et du Travail), Inserm (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale), CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique), UIC (Union des Industries Chimiques), FEBEA (Fédération des entreprises de la beauté), LEEM (les Entreprises du Médicament), OPAL (Recherche Expérimentale et Protection de l’Animal de Laboratoire), LFDA (Fondation Ligue Française des Droits de l’Animal), SPTC (Société de Pharmaco-Toxicologie cellulaire).
La plateforme incitera les chercheurs français à entrer dans le processus de validation des méthodes via l’ECVAM (European Centre for the Validation of Alternative Methods) et les aidera à faire face au paradoxe auquel ils sont confrontés : ils connaissent, présentent ou évaluent des demandes d’essais portant sur des substances chimiques ou des ingrédients entrant dans la composition des produits de santé, tout en étant confrontés aux impératifs éthiques exigeant de limiter au maximum le recours à l’animal de laboratoire, voire de le supprimer à bref délai dans certains cas. Les réglementations (REACH, 7ème amendement de la directive cosmétique) et les débats du récent « Grenelle de l’environnement » mettent bien en évidence cette problématique.
Analyse des méthodes existences ou en court de développement
Cependant, les acteurs ne s’accordent pas sur la proportion que doit prendre l’utilisation des méthodes alternatives. Certains soutiennent, comme le précise One Voice (association canadienne de défense des droits des animaux) que « Compte tenu des progrès scientifiques et techniques, il semblerait que seule manque la volonté politique, indépendante des lobbies, pour que tous les tests sur animaux soient remplacés par ces méthodes, non seulement plus fiables, plus rapides et moins coûteuses mais aussi respectueuses des êtres vivants. » alors que des comités scientifiques tel que le Gircor affirme la nécessité de l’utilisation de l’expérimentation comme étape ultime de validation des tests toxicologiques.
Nous avons répertorié ci-dessous les principales méthodes substitutives utilisées dans les laboratoires de recherche de nos jours :
L’expérimentation animale bénéficie des nouvelles technologies : ainsi l’imagerie permet de visualiser le fonctionnement des organes dans l’animal vivant, les techniques de la biologie moléculaire permettent de savoir quels gènes ont été activés ou inhibés à l’occasion d’une réaction à un traitement chez un rat ou une souris. Cependant nos connaissances ne sont pas encore suffisamment intégrées pour que nous puissions mimer, prévoir, des réponses aussi complexes que celles qui par exemple sous tendent les interactions entre système nerveux et système immunitaire. Dans de telles situations, seul le recours à un organisme entier permet de suivre les réponses toujours très complexes.