L'avenir du TDA/H
C'est à partir des années 1940 que des chercheurs ont commencé à s'intéresser au TDAH et depuis le voile entourant cette maladie s'est peu à peu levé et les traitements se sont affinés. La Ritaline est vue aujourd'hui comme une solution efficace pour soigner les enfants souffrant du TDAH mais elle est sujette à polémique. De nombreux chercheurs en biologie et en physique appliquée à la médecine tentent actuellement d'en trouver une alternative. L'origine du TDAH semblait maitrisée jusqu'au jour où des chercheurs ont tenté de l'expliquer à partir de mutations génétiques. La connaissance précise de l'origine du TDAH permettra de concevoir des médicaments plus efficaces et sans effet secondaire.
Des recherches scientifiques sont-elles menées afin de trouver une alternative aux traitements usuels ou considère t-on aujourd'hui la Ritaline comme l'unique solution au problème du trouble de déficit d’attention avec hyperactivité(TDAH)?
L'histoire du traitement du TDAH remonte à 1937. Ce trouble fait partie des affections neurobiologiques les plus étudiées à travers le monde sur le plan scientifique. Des médicaments destinés à traiter le TDAH existent depuis les années 50 mais tandis qu'à l'origine leur durée d'action était très courte, nous disposons maintenant de médicaments à action prolongée pour traiter le TDAH. Ces médicaments de nouvelle génération agissent tout au long de la journée.
Aujourd'hui les dernières études permettent de comprendre de mieux en mieux la cause de ce trouble. Le TDAH est une maladie neurologique qui touche la transmission de l’information au niveau de certaine zone du cerveau. On a remarqué qu’un messager chimique - que l’on appelle la dopamine, dont l’un des rôles est de fixer l’attention - était non seulement moins présent mais qu’il comportait également des anomalies au niveau de son récepteur. Par conséquent, la transmission de l’influx ne peut pas se faire correctement. Les médicaments qu’on utilise pour traiter le TDAH activent la sécrétion de neurotransmetteurs comme la dopamine, mais leur utilisation reste controversée et il existe aujourd'hui une polémique autour de l'efficacité de ces
traitements médicamenteux. Pour cette raison de nombreuses études sont menées afin de trouver des alternatives à ces médicaments, en voici quelques exemples.
Tout d'abord en essayant d'approfondir toujours plus notre connaissance de cette maladie, des études récentes ont exhibé le lien entre le
niveau sanguin de plomb et le TDAH. Tous les enfants sont quotidiennement exposés à de faibles niveaux de plomb (par exemple dans les jouets, les bonbons ou l'eau potable) et ces études ont montré que des enfants atteint du TDAH avaient des niveaux de plomb légèrement plus élevés que ceux n'ayant pas le diagnostic. Le plomb se lie à des sites du cortex frontal dans le cerveau, où il agit sur les gènes, les rendant actifs ou inactifs. Le fonctionnement des gènes façonne le développement et l'activité de ces régions cérébrales. En perturbant l'activité cérébrale, le plomb altère les processus psychologiques supportés par ces neurones (cellules nerveuses), notamment le contrôle cognitif. Finalement la diminution du contrôle cognitif contribue à l'hyperactivité et au manque de vigilance.
D'autre part, des recherches récentes menées par des chercheurs américains tentent de montrer que des
mutations génétiques peuvent expliquer le déficit d'attention. Ainsi une étude prétend que des centaines de variations génétiques pourraient être la cause du trouble de déficit d’attention avec hyperactivité.
Notre découverte des mutations génétiques qui altèrent le développement du système nerveux pourrait éventuellement favoriser une intervention plus rapide auprès des enfants qui souffrent de ce trouble.
Dr Josephine Elia de l’Hôpital pour enfants de Philadelphie, à l'origine de ces résultats
Afin de parvenir à cette conclusion l'équipe de recherche a analysé les génomes de 335 enfants souffrant de trouble d’attention et les ont comparés à ceux de 2 000 sujets jugés non hyperactifs. Il en résulte que les mutations génétiques sont plus courantes chez les patients souffrant du trouble que chez ceux du groupe-test.
Mais concrètement, aujourd'hui, certains médecins proposent-ils un médicament autre que la Ritaline afin de soigner les enfants souffrant du TDAH?
Certains médecins proposent en effet une alternative à la ritaline en prescrivant des
médicaments à base de magnésium. Le magnésium est efficace contre tous les symptômes de l’hyperactivité : agitation, problèmes d’attention et difficultés scolaires. D'ailleurs, en arrêtant les suppléments de magnésium, certains patients voient leur hyperactivité revenir mais tout rentre dans l'ordre dès qu'ils reprennent leur traitement.
Le magnésium est un minéral indispensable : il permet de réguler le fonctionnement de tous les muscles. Une carence en magnésium peut conduire à des troubles neurologiques comme l'hypersensibilité et même aller jusqu’à des crises convulsives. Par exemple, des études menées sur les souris montrent que si on réduit leurs apports quotidiens en magnésium de 20 %, elles deviennent hyperexcitables et hypersensibles.
Le taux de magnésium dans le sérum des enfants est tout a fait normal mais c'est dans les globules rouges que ce taux atteint des valeurs beaucoup trop basses. La piste explorée actuellement pour expliquer cette différence porte sur les protéines de transport du magnésium. Chez ces enfants, ces protéines seraient lentes ou inefficaces et ce serait pourquoi les globules rouges présenteraient les symptômes d’un déficit en magnésium. On peut d’ailleurs penser que ces problèmes ont une part héréditaire. Parfois les parents eux-mêmes étaient hyperactifs dans leur enfance, seulement on ne parlait pas d’hyperactivité à l’époque et on les qualifiait juste d’enfants speed ou nerveux.
Pensez-vous que, à long terme, le magnésium puisse remplacer la Ritaline ?
Beaucoup de médecins pensent que le magnésium puisse remplacer la Ritaline dans le traitement de l'hyperactivité et ce d’autant plus qu’on rapporte maintenant des effets secondaires indésirables liés à ce médicament tels des troubles du comportement, de l'anorexie, ou des troubles cardio-vasculaires. Cependant, peu de médecins proposent une alternative autre que la Ritaline aux parents pour soigner le trouble de leurs enfants. Nombre de parents seraient ravis d'avoir une autre solution qui est, de plus, tout a fait abordable puisqu'elle ne coûte que 2,81 euros par mois et qu'elle est remboursée par la sécurité sociale. La seule contre-indication qu'on peut lui objecter est l’insuffisance rénale qui est très rarement rencontrée chez les enfants.