L'opinion publique et les médias
Avec la
crise financière, l’opinion publique a été confrontée à une situation à laquelle
elle n’était pas préparée et dont elle n’a pas vraiment compris les causes. Les
échanges entre les différents acteurs et leur portée n’étaient compréhensibles
pour la plupart des gens que par le truchement des médias.
Or la crise
financière n'est pas un sujet facile à traiter par les médias : elle impose de
décrire et de comprendre des phénomènes abstraits et compliqués, des évènements
rapides, dans le temps et l'espace courts qui caractérisent le travail
journalistique. Les médias : un effort de vulgarisation
Dans ces
conditions, les journalistes ont essayé de faire leur travail de façon correcte.
Ils ont donné la parole aux acteurs (banquiers, régulateurs, hommes politiques)
Mais l’opinion publique bien loin de percevoir quel était vraiment le rôle des
différents acteurs et les causes profondes de la crise -la procyclicité des
normes de réglementaires étant par exemple complètement incompréhensible par les
non initiés - à retenu quelque idées flash : nous sommes face "à la crise du
libéralisme", pour conclure sur "nous allons assister au retour de l'Etat"
contre la "finance folle".
Dire
"finance folle" permet de s'épargner la difficulté de comprendre le réel et sa
complexité. Se limiter à des discussions "rôle de l'Etat" vs "marché dérégulé
(et fou)" c'est éviter de se souvenir que l'activité financière est l'une des
plus réglementées au monde, et que le problème n'est pas "plus ou moins de
réglementation" mais quelles réglementations sont appropriées et si a contrario
certaines ne jouent pas parfois un rôle contreproductif.
De plus, la
question a également été posée de savoir si la couverture des médias n’avait pas
amplifié la crise par le sentiment de catastrophisme qu’ils véhiculaient. La
question est donc posée : les médias en font-ils trop sur la crise financière ?
Pour Eric Bleines, directeur général délégué de la société de gestion
CCR-Action, "même si le devoir des médias est d'informer", cette médiatisation
massive de la crise peut faire "paniquer les gens" si elle n'est pas accompagnée
d'un minimum d'analyse. La tentation du sensationnel
Expliquer
sans affoler, c'est toute la difficulté de l'exercice journalistique en de
pareilles circonstances. Pas évident d'expliquer la crise financière lorsque
même les observateurs les plus avisés y perdent leurs repères. Exercice encore
plus délicat dans le cadre du journal Télévisé qui se doit de simplifier des
données difficiles à appréhender. |