Participation au débat et représentativité
La grande majorité des syndicats d'étudiants ont réagi à la controverse des quotas, et ce via des communiqués de presse, tous émis la semaine du 4 janvier. Ces communiqués sont disponibles sur leurs sites Internet respectifs. Néanmoins, le seul syndicat étudiant ayant existé médiatiquement est le plus gros d'entre eux, l'UNEF. Il revendique 30 000 membres, qui sont à comparer aux 4 000 membres de la Confédération Etudiante ou encore aux quelques centaines de membres de SUD Etudiant ou de la FSE (Fédération Syndicale Etudiante)
. Le poids de l'UNEF lui permet d'être régulièrement citée : on trouve des reprises de son communiqué de presse, et des citations (Le Parisien) ou des interventions (France Info) de son président, Jean-Baptiste Prévost. Il est à noter que ce dernier est élève de Science Po et que les syndicats étudiants sont constitués de façon écrasante par des élèves de l'université.
A comparer les communiqués, on observe une volonté commune d'interpeller directement le gouvernement. La FAGE, rassemblement d'associations étudiantes, demande à Valérie Pécresse « d'ouvrir dès maintenant une concertation sur les concours d'accès aux grandes écoles et aux écoles d'ingénieur ». Même son de cloche chez l'UNEF, qui souhaiterait « l'ouverture d'un débat national » sur le sujet. Comme les sociologues, les syndicats d'étudiants tentent de lancer une réflexion plus générale sur le système des grandes écoles et l'enseignement supérieur. La plupart pâtissent cependant de leur petite taille.
Réaction aux quotas
Les syndicats étudiants montrent tous leur indignation face au communiqué de la CGE, et réfutent son affirmation selon laquelle le niveau viendrait à baisser si l'on imposait à chaque école 30% de boursiers. Certains syndicats étudiants font aussi part de leur méfiance vis-à-vis des quotas. De peur de « stigmatiser » ceux qui profiteraient de telles mesures, ils refusent leur instauration. L'UNI (classé à droite) affirme le 8 janvier que les « politiques de quotas sont un échec ». Si, pour certains l'objectif de 30% de boursiers est louable, d'autres considèrent que c'est un débat stérile. En effet il ne remet pas en cause la division de l'enseignement supérieur en deux entités bien distinctes que sont les universités et les grandes écoles, et il ne concerne qu'une faible partie des boursiers de l'enseignement supérieur.
Propositions des syndicats étudiants
Les syndicats voudraient une profonde refonte du système, qui consisterait en une unification progressive de l'enseignement supérieur. L'UNEF, SUD Etudiant et d'autres souhaitent ainsi à court terme l'intégration des prépas aux universités. Certains, comme la FSE, préconisent une suppression pure et simple des classes prépa. Une réaction rapide est selon eux cruciale, les grandes écoles étant un bastion de la reproduction sociale.