La spéculation sur les produits agricoles
La spéculation sur les produits agricoles
INVESTISSEMENT
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« Ce sont ces aides massives qui ont tiré à la baisse les prix agricoles, sans relation aucune avec les coûts de production réels.
Les producteurs du Sud ont ainsi été laminés par l’invasion de produits agricoles à bas prix, que leurs gouvernements ont privilégiés par rapport à leurs productions internes afin d’alléger des budgets nationaux déjà très tendus par le règlement de la dette. Depuis deux bonnes décennies, les villes du Sud sont nourries par les agriculteurs du Nord, tandis que les paysans du Sud quittent leurs campagnes faute de pouvoir tirer un revenu suffisant de leur activité. »
«les pays en développement, bien avant la crise de la dette, ont été les premiers à sacrifier leurs paysanneries sur l’autel de l’urbanisation, de l’industrialisation et de la paix sociale, qui passait par la fourniture de denrées alimentaires à bas prix en milieu urbain, denrées dont l’importation présentait en outre l’avantage de rapporter de providentielles taxes à l’importation à des gouvernements traditionnellement pauvres en recettes fiscales. » Brunel Sylvie, La nouvelle question alimentaire ,
Hérodote, 2008/4 n° 131, p. 14-30. DOI : 10.3917/her.131.0014. « Nous encourageons les pays, les organisations internationales et le secteur privé à augmenter les investissements dans l’agriculture des pays en développement et dans les activités intimement liées aux gains de productivité agricole, la sécurité alimentaire et la création de revenus dans les zones rurales, telles que les institutions agricoles, les services de conseil, les coopératives, la recherche, les routes, les ports, la chaîne du froid, l'énergie, le stockage, les systèmes d’irrigation, les technologies de l’information et de la communication, l'atténuation et l’adaptation au changement climatique.»
Déclaration ministérielle
Plan d’action sur la volatilité des prix alimentaires et sur l'agriculture
Réunion des Ministres de l’Agriculture du G20
Paris, 22 et 23 juin 2011
  • Acteur
    Acteur
    Acteur
    FIDA
  • Projets
    Projets
    Projets
    PDDAA
Comme l’explique Sylvie Brunel dans son article « La nouvelle question alimentaire », les PMA ont eu tendance, ces dernières années, à abandonner leur agriculture locale. En effet, face aux produits agricoles des pays du Sud, aux techniques de production avancées et subventionnés par les Etats, les produits locaux ne pouvaient être compétitifs. Cependant, seul 10 à 15% de la production mondiale est échangée sur les marchés internationaux. Ceci signifie qu’un pays doit subvenir à ses propres besoins par une production locale. En effet, dans l’état actuel des choses, les PMA ne disposent pas d’une agriculture suffisamment développée pour nourrir leur propre population. En conséquence, ils dépendent très fortement des marchés mondiaux : c’est pourquoi ils sont si sensibles aux variations des prix des matières premières alimentaires. Pour résoudre ce problème, les PMA doivent donc investir dans leur agriculture locale pour la rendre plus productive, et ainsi tendre à devenir auto-suffisant. La sécurité alimentaire de la population serait ainsi moins menacée lors d’une brusque hausse des prix sur les marchés mondiaux. Où trouver les fonds ?
« Nous les encourageons également à renforcer les partenariats public-privé dans ce domaine et notamment à améliorer la coopération entre les acteurs des marchés et des filières ainsi qu'à favoriser les approvisionnements auprès des petits exploitants. Selon les Principes de Rome, ces investissements doivent entrer dans le cadre des plans d’investissement élaborés par les pays eux-mêmes. »
Déclaration ministérielle
Plan d’action sur la volatilite des prix alimentaires et sur l'agriculture
Réunion des Ministres de l’Agriculture du G20
Paris, 22 et 23 juin 2011
Il est important pour les PMA de ne pas dépendre entièrement de l’aide internationale : en effet, leur objectif est de devenir auto-suffisant. C’est pourquoi les investissements doivent être coordonnés par les gouvernements des pays eux-mêmes : ceux-ci doivent permettre aux investisseurs privés (organismes, firmes) d’effectuer des investissements rentables à long terme, dont les bénéfices retomberont à la fois sur le secteur privé et sur la population par l’amélioration de la productivité de l’agriculture locale (et donc la baisse des prix des denrées alimentaires).
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