Acteurs

Ils nourrissent la controverse

Professionnels du milieu médical



Bernard Debré

Urologue et homme politique français, Bernard Debré intervient régulièrement sur la scène politique française et dans les médias au sujet des essais cliniques et des protocoles médicaux.



Avec Philippe Even, président de l’Institut Necker, il a été chargé par le président de la République de faire des propositions de réforme du système de contrôle de l’efficacité et de la sécurité des médicaments suite au scandale du Mediator. Dans leur rapport remis en mars 2011, ils proposent des changements de structure, de fonctionnement et d’état d’esprit fondés sur huit principes dont l’ « éthique » en privilégiant l’intérêt des malades plutôt que celui de l’industrie et l’ « exigence à l’égard des essais cliniques de l’industrie pharmaceutique » qui devra, chaque fois que possible, comparer ses molécules nouvelles aux traitements antérieurs et apporter le maximum de preuves de leur valeur ajoutée et de leur innocuité, trop souvent négligée.
En 2012, il est l’auteur avec le professeur Even d’un livre controversé intitulé “Guide des 4000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux”. Ils critiquent dans ce livre le système actuel dirigé par l'administration et parle de “médecine robotisée” et de patients “cobayes”. Ils ont été sanctionnés par l’Ordre des médecins par un an d’interdiction d’exercer la médecine dont six mois avec sursis.
Nous l’avons rencontré en janvier 2015 au sujet des protocoles médicaux et des essais cliniques en France. Selon lui les protocoles médicaux sont indispensables dans la mesure où ils assurent aux patients le meilleur traitement existant. Cependant, il ne faut pas « interdire le hors-protocole » afin d’éviter que la médecine ne devienne automatique et que le dialogue entre le médecin et son patient disparaisse. D’autre part, il critique le système actuel de mise en place des essais cliniques qui bien souvent se fait au profit des grands groupes pharmaceutiques. Il dénonce notamment le nombre excessif de protocoles de recherche signés par certains médecins qu'ils qualifient de « spécialistes de la signature » qui n’apportent que leur nom et leur réputation sans se soucier des conditions de mise en place des essais et de leur intérêt pour la santé des patients. L’autre aspect critiqué par M. Debré concernant les essais cliniques sont les essais contre placebo qui dans le cas de pathologies graves mettent en danger la vie des patients. Pour ces pathologies, seuls les essais contre le traitement déjà utilisé devraient être autorisés. Il s’oppose cependant à Nicole Delépine qui selon lui n’a jusqu’à maintenant apporté aucune preuve des bénéfices du traitement qu’elle propose.


Nicole et Gérard Delépine

Pédiatre et oncologue, ancienne directrice de l’unité d’oncologie pédiatrique de Garches, partie en retraite en juillet 2014, Nicole Delépine est célèbre pour ses propres méthodes thérapeutiques dans le traitement des cancers solides chez les enfants. Elle milite depuis les années 1980 pour une ce qu’elle appelle une médecine individualisée qui respecte les choix du patient et la liberté de soigner du médecin. Son mari, Gérard Delépine, est chirurgien orthopédique, et a travaillé pendant longtemps avec elle en développant des protocoles innovants contre le cancer des enfants notamment dans les années 1980.





Née le 19 juillet 1946 à Paris. Nicole Delépine soutient son doctorat de médecine en 1973. Elle obtient ensuite les qualifications de pédiatre et d’oncologue. Au cours de sa carrière, elle a été chef de service à plusieurs hôpitaux avant de diriger à partir de 2006 jusqu’à sa retraite en juillet 2014. A partir des années 1984, le docteur Delépine a pris du recul par rapport aux protocoles standards en cancérologie, en recourant à de nouvelles méthodes éprouvées à base de Méthotrexate, mises en place aux Etats-Unis entre 1975 et 1980 par le professeur Gerald Rosen. Avec le soutien de son mari Gérard Delépine, lui-même chirurgien orthopédique, elle a milité pour l’amélioration de la prise en charge des enfants atteints de cancer en offrant un suivi minutieusement personnalisé qui adapte les schémas de traitements à chacun des malades. Nicole a participé à plusieurs congrès où elle a présenté les résultats efficaces de ses méthodes (90% de guérisons) et où elle a critiqué la mise en place systématique des essais cliniques, en toute négligence de ses méthodes, surtout avec l’essor des molécules innovantes et des traitements par la génétique. Sur ce, elle a souvent été accusée d’acharnement thérapeutique et de non contribution au progrès scientifique.
Chirurgien orthopédique, époux de Nicole Delépine et actuellement à la retraite, Gérard Delépine est un partenaire chirurgien de sa femme, il a réalisé au cours de sa carrière plusieurs opérations de haute précision pour l’extraction des tumeurs solides des cancers osseux. Il a mis en place ses travaux les plus innovants aux 1980, en travaillant sur l’ostéosarcome. Gérard Delépine lutte depuis toujours contre l’amputation des patients atteints de tumeurs osseuses, intervention classique pour mettre fin à la propagation et pour le freinage des métastases, mais qui ne prévenait pas dans plus que la moitié des cas la mort suite à des métastases. Au début des années 1980, il fait le raisonnement suivant : soit il existe un médicament efficace pour faire régresser les tumeurs et dans ce cas-là, le médicament est encore plus efficace pour nettoyer les métastases qui sont des tumeurs locales plus petites, soit il n’existe pas de médicament qui nettoie les métastases et donc le patient est vouée à la mort. Il conclut qu’il ne sert à rien d’amputer les patients et s’engage dans des chirurgies conservatrices. Au même temps, en s’inspirant des travaux de Rosen, et en coopérant avec sa femme, notamment au sujet des cancers des enfants, ils mettent en place le protocole de Méthotrexate à haute dose adaptée comme chimiothérapie préopératoire efficace suivie d’une chirurgie conservatrice. Il publie ses résultats qui présentent 90% de taux de guérison et milite avec sa femme, pour la médecine individualisée et le droit aux traitements éprouvés, loin de la systématisation des nouveaux consensus médicaux ou industriels, qui font prévaloir les molécules innovantes. Comme sa méthode, contraire aux standards à son apparition mais reconnue par la suite nationalement et internationalement, il a passé devant le Conseil de l’Ordre en 1986, pour justifier ses pratiques médicales non conformistes.
S’inspirant des travaux de Gerald Rosen sur les tumeurs solides, publiés aux Etats-Unis entre 1975 et 1980 et déclarant 90% de taux de guérison, et face aux taux de 40% à 60% obtenus aux années 1980 là où elle travaillait, Nicole Delépine adopte les schémas de traitement proposés par Rosen dans l’espoir d’améliorer les techniques d’oncologie pédiatrique. En cancérologie des tumeurs solides, la règle commune consiste à commencer par faire fondre la tumeur au maximum possible grâce à des antibiotiques puissantes; étape connue sous le nom de Chimiothérapie préopératoire prévue avant l’intervention chirurgicale. Il existe trois principales molécules pour ce faire, mais l’une d’elles, qui est le Méthotrexate, présente l’avantage d’avoir un antidote ; ce qui permet d’augmenter considérablement la dose en cas de réponse insuffisante aux doses standard. Selon le docteur Delépine, la dose peut être multipliée de trois à quatre fois, alors que l’Adriamycine et le Platine ne peuvent être augmentés que de 10% à 15% par risques respectifs de crise cardiaque et d’insuffisance rénale. Le principe est donc d’adapter la dose administrée dans les cures en fonction des patients grâce à cet écart entre dose minimale efficace et dose létale dans le cas du Méthotrexate, à raison d’une cure par semaine, au lieu d’une cure par 21 jours pour les autres. Une fois cette chimiothérapie dite néo-adjuvante est appliqué sur une durée d’un mois, l’intervention chirurgicale est cruciale et se fait en monobloc extra-tumoral, c’est-à-dire que le chirurgien doit enlever la totalité de la tumeur en la coupant sur les bords sans jamais en exploser la moindre partie. La grand reproche du docteur Delépine aux protocoles standards est que la chimiothérapie préopératoire y est devenue un dogme, avec l’essor des molécules innovantes et du traitement du cancer par la génétique, de sorte que les schémas excluent ou presque l’intervention chirurgicale, alors qu’elle est, pour Delépine, la solution clé contre les tumeurs solides. Elle critique, donc, la non-adaptation des doses du Méthotrexate, traitement de base, qui conduit à l’usage d’autre molécules, notamment les molécules en cours d’essais, et a fortiori, de compromettre la vie des patients à cause d’une méconnaissance systématisée des traitements éprouvés.
Nous l’avons rencontrée en janvier 2015 avec son époux Gérard Delépine au sujet des protocoles médicaux, des méthodes controversées à base de chimiothérapie adaptée et de la mise en place des essais cliniques. Ils critiquent essentiellement la corruption induite par le lobby pharmaceutique dans la santé publique et parlent de mise en place systématique, voire automatisée, des essais cliniques dans plusieurs protocoles de traitements actuels. Ils dénoncent également les différents biais que renferme le système actuel, notamment par un non-respect du consentement éclairé dans la mesure où il ne reste aucun autre choix au patient en omettant les traitements à base d’adaptation (cf. Consentement Eclairé) et le « truquage » des résultats, soit en ne publiant que les bons résultats, soit en modifiant au cours de l’essai même les critères évaluées dans le dessein de perpétuer les recherches cliniques. Nicole et Gérard Delépine remettent en cause le système même des essais comme levier du progrès scientifique. Ils reconnaissent dans un premier temps, l’importance et la rigueur des essais cliniques quand ils sont bien faits pour vérifier ou mettre au point un protocole, mais ils considèrent que les vrais progrès en médecine se font toujours en dehors des essais et donnent comme exemple l’aspirine qui n’aurait jamais réussi les essais parce qu’il tuait les rats. Les Delépine introduisent la notion de recherche historique selon laquelle les vraies percées médicales se font en comparant les travaux de plusieurs équipes séparées sur une assez longue durée de pratique médicale à base de traitements éprouvés. Les essais cliniques, tels qu’ils sont faits aujourd’hui, sont une dérive, à dimensions autant politique et économique que scientifique, de la médecine basée sur les faits.



Institut Gustave Roussy

Il s’agit d’un institut de lutte contre le cancer situé à Villejuif, qui est à la fois centre de soin, de recherche et d’enseignement en cancérologie.



L'institut Gustave Roussy est considéré comme le premier institut sur le cancer d'Europe, tant en termes de capacité d’accueil des patients, que de moyens mis en œuvre pour la recherche et l’enseignement en cancérologie (notamment la mise en place d’essais cliniques) et de nombre de publications annuelles dans les revues internationales. L’institut possède différents comités de médecins regroupés par spécialité cancérologique qui se réunissent régulièrement afin de décider des méthodes de traitement des patients, décisions prises en s’appuyant sur la stratégie fixée par la SFOP (Société Française d'Odontologie Pédiatrique).
A plusieurs reprises, des membres du service d’oncologie pédiatrique de l’institut Gustave Roussy se sont exprimés publiquement pour remettre en cause ce qu’ils appellent « la méthode du docteur Delépine ». L’ancien chef du service d’oncologie pédiatrique de Gustave Roussy, Olivier Hartmann, ainsi que le professeur en cancérologie Thomas Tursz, ancien directeur de l’institut Gustave Roussy, remettent en cause la manière dont opère le docteur Nicole Delépine pour traiter les cancers de l’enfant, basée notamment sur l’utilisation du méthotrexate (voir méthode Delépine) et qu’ils considèrent être en opposition à la recherche et aux avancées médicales en cancérologie. Selon eux, les pédiatres ne peuvent trouver de solutions de traitement tout seul dans leur coin sans recourir à la recherche et aux tests de nouvelles molécules par le biais des essais cliniques, ni d’un point de vue scientifique, ni d’un point de vue éthique. C’est selon eux le développement de nouvelles technologies en médecine, basées notamment sur la génétique, qui permet de tester de nouveaux médicaments au moyen d’essais et ainsi de trouver un traitement individualisé et adapté aux patient, point clé du débat entre le docteur Delépine et les médecins de le docteur Delépine envisage différemment cette notion de médecine individualisée, qui selon elle doit être basée sur l’observation et le suivi journalier de chaque patient.


Vincent Diebolt

Diplômé de l’Ecole des Hautes Etudes et directeur de F-CRIN (French Clinical Research Infrastructure Network), Vincent Diebolt porte un soin particulier à la promotion des essais cliniques en France et de l’implication citoyenne pour le progrès scientifique.



Vincent Diebolt a assuré entre 2007 et 2012 la direction du CeNGEPS (Centre National de Gestion des Essais de Produits de Santé). Il est depuis février 2012, directeur du F-CRIN, qui est la composante française de l’ECRIN (European Clinical Research Infrastructure Network), plateforme européenne dont la mission est de promouvoir et faciliter les recherches multinationales. F-CRIN s’engage donc pour ce que Vincent Diebolt appelle « le rayonnement européen de la recherche clinique française » et ce en élargissant le domaine d’action par rapport au CeNGEPS qui se milite aux phases d’inclusion et de recrutement, c’est-à-dire en suivant tout le processus de la recherche jusqu’aux données récoltées à la fin. Au sein du F-CRIN, une sélection est faite pour choisir la plus performante des recherches pour assurer sa reconnaissance aux plans européen et international, et renforcer, a fortiori, l’attractivité et l’efficacité de la recherche clinique française.
Vincent Diebolt estime que la médecine d’aujourd’hui est en mesure de conduire des expérimentations dans les conditions les plus respectueuses de la conscience humaine et de tous les principes de l’éthique médicale cités dans les lois, notamment celui du consentement éclairé. Il reconnait l’importance des rôles des praticiens et des associations dans l’accompagnement psychologique des patients pour le choix de leur traitement, et considère que la part de risque irréductible dans un essai clinique, associée à l’immense variabilité du métabolisme humain, n’ébranle pas l’éthique de la recherche qui se fait, selon lui, sur la base d’une connaissance profonde et rigoureuse. Il soutient, depuis les différents postes qu’il occupe, la promotion des essais cliniques et la prise de conscience de leur vitalité vis-à-vis du progrès scientifique ; ce qui revient à dépasser une certaine phobie de l’expérimentation médicale qui empêcherait de faire la bonne balance entre les risques d’un essai clinique (chance de guérison, douleur, placebo, etc.) et les bénéfices qu’il est susceptible d’apporter au bout de quelques années, étant donné que les molécules testées cliniquement actuellement passent déjà les tests précliniques et présentent un intérêt qui vaut la peine d’être évalué. Ainsi, Vincent Diebolt trouve que la participation volontaire à un essai clinique est un véritable acte de citoyenneté et qui doit être encouragé auprès des volontaires sains ou malades (cf. Recherche Citoyenne).


Sonia Shah

Sonia Shah est une journaliste canadienne d’investigation dont le travail se focalise sur les dérapages des lobbies, en particulier celui pharmaceutique.



Elle a publié un livre sur les essais cliniques dans les pays pauvres, où les firmes pharmaceutiques « chasseurs de corps » prennent pour cobayes les plus pauvres (The Body Hunters : Testing new Drugs on the World’s Poorest Patients, 2006) paru en français en 2007 : Cobayes humains. Le grand secret des essais pharmaceutiques.
Elle a en effet mené une enquête très documentée sur les pratiques de l'industrie pharmaceutique et des chercheurs lors d'essais cliniques de médicaments. Elle dénonce avec virulence les manquements manifestes aux règles d'éthique, en particulier à l'égard des patients des pays en développement. Deux grandes tendances ont dominé ces dernières années : la sous-traitance à des prestataires privés et la délocalisation. Les "organismes de recherche sous contrat", plus connus sous le sigle anglais de "CRO", ont pris le relais des centres hospitaliers pour l'organisation des essais. Ces entreprises ont recruté des cohortes de cobayes qu'elles tiennent à la disposition des firmes pharmaceutiques. Le livre relate de nombreux exemples où les CRO ont pour le moins pris des libertés avec les règles éthiques, de plus en plus strictes, en vigueur dans les pays riches, en particulier avec celle du consentement éclairé que chaque personne participant à de telles recherches est censée donner.

Organismes publics de législation, gestion et régulation


HAS (Haute Autorité de Santé)

La HAS est une autorité publique indépendante qui a pour but de contribuer à la régulation du système de santé par la qualité et l'efficience. Ses missions dans les champs de l'évaluation des produits de santé, des pratiques professionnelles, de l’organisation des soins et de la santé publique, visent à assurer à tous les patients et usagers un accès pérenne et équitable à des soins aussi efficaces, sûrs et efficients que possible.



La HAS remplit trois grandes fonctions : évaluation, recommandation et certification/accréditation. Une commission spécialisée de la Haute Autorité de Santé est chargée d'établir et de diffuser des recommandations et avis médico-économiques sur les stratégies de soins, de prescription ou de prise en charge les plus efficientes. Cependant, l’organisation de mise en place des protocoles diffère selon le type de protocoles et le domaine concerné. Pour les protocoles de coopération, l’article 51 de la loi « Hôpital, patients, santé, territoires » (juillet 2009) permet à des professionnels volontaires d’organiser des délégations d’actes ou d’activités à travers des protocoles validés par la HAS et autorisé dans chaque région par l’ARS. La HAS évalue les protocoles transmis par l’ARS avant leur autorisation. Elle définit aussi les parcours de soins personnalisés notamment dans le cadre de la prise en charge des maladies chroniques.
Suite au scandale du Mediator, la HAS a été vivement critiqué par les médias et certains médecins pour son manque de transparence et d’indépendance vis-à-vis de l’industrie pharmaceutique. Ainsi en 2011, la HAS a dû suspendre huit recommandations suspectes de conflits d’intérêts mal gérés et a été contrainte à réviser l’ensemble des recommandations émises depuis 2005. Pour lutter contre les conflits d’intérêts, la HAS s’appuie sur le Comité Déontologie et indépendance de l’expertise, composé de personnalités extérieures à l’institution. Ce comité contribue, par ses travaux et avis, à une mise en œuvre complète et homogène des règles édictées et à la prise de décisions dans des situations particulièrement complexes.


OMS (Organisation Mondiale de la Santé)

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) est une branche des Nations Unies qui a pour but d’améliorer et d’amener au niveau maximum les conditions sanitaires de tous les peuples du monde.



Elle s’occupe de fournir un appui technique aux Etats membres, de recueillir et diffuser leurs données sanitaires et de faciliter l’accès à des médicaments de bonne qualité, sécurisés et efficaces.
Face à l’ampleur et à la gravité de l’épidémie Ebola, l’OMS a approuvé le recours à des traitements expérimentaux. Barack Obama a alors estimé que cette décision était « prématurée », toutes les informations n’étant pas disponibles pour déterminer si le médicament était efficace. Cette approbation soulève également d’autres questions d’ordre financier. En effet, le médicament en question coûte très cher et cela pose naturellement un problème d’accès pour les habitants des pays en développement.

AP-HP (Assistance Publique – Hôpitaux de Paris)

Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) est l'établissement public de santé qui exerce les rôles de centre hospitalier régional pour Paris et l'Île-de-France et de centre universitaire à dimension européenne. Ses différentes interventions au niveau des soins publics, de la recherche, de l’enseignement et de la formation ont pour finalité de garantir à tous l’accès aux meilleurs traitements et aux meilleures formations dans le cadre d’une démocratie sanitaire.



L’AP-HP est un centre hospitalier universitaire mondialement reconnu, qui regroupe 38 hôpitaux et emploie 90000 personnes de la fonction publique hospitalière. Il accueille chaque année 7 millions de malades et leur offre des services allant de la consultation jusqu’à la prise en charge à domicile selon les cas. Elle a également pour mission de soigner tous les patients qui se présentent sans aucune discrimination et d’accompagner les plus démunis dans les démarches de reconnaissance de leurs droits. L’AP-HP héberge une large activité de recherche et d’essais cliniques afin d’améliorer les soins et de mettre au point les nouveaux protocoles. Elle prend en charge également la formation de tout le personnel médical requis pour la variété des soins en question, mais également la formation des patients, en tant qu’acteurs dans le traitement, par différentes actions et collaborations avec la société civile.
En 2006, suite à un accord du ministre de la santé et de l’AP-HP, l'unité d'oncologie pédiatrique de l'Hôpital Universitaire Raymond Poincaré Garches est ouverte spécialement pour le docteur Nicole Delépine pour y officier un service d’oncologie individualisée pour les enfants, qui acquiert vite une réputation nationale et internationale comme un espace de liberté de soigner et de se faire soigner, relativement à la marge du reste du système sanitaire. Les méthodes du docteur Delépine basées sur la chimiothérapie préopératoire personnalisée (cf. Méthode Delépine), défendues par elle pour des motifs de médecine humaine par opposition à une médecine automatisée par la protocolisation et corrompue par les essais cliniques et les molécules innovantes en cancérologie, d’indépendance professionnelle et de liberté de choix du traitement par le médecin et par le patient, restent cependant controversées. En avril 2014, l’AP-HP décide de transférer ce service à l'hôpital Ambroise-Paré de Boulogne, sous les ordres du Docteur Chevallier. La décision est motivée par l’âge du docteur Delépine dont le départ en retraite est imminent, mais aussi par ses méthodes thérapeutiques non conformes aux protocoles standards. Ayant été autorisée à exercer trois ans de plus en 2011 en réponse aux sollicitations des parents craintifs, le docteur Delépine part en retraite en juillet 2014 après le rejet de son ultime recours pour maintenir l’ouverture le tribunal de grande instance de Paris. En dépit du soutien d’AMETIST et par des parents d’enfants patients qui ont entamé une grève de la faim pour protester contre la fermeture de l’unité Garches et de l’existence, selon Nicole Delépine, de trois médecins chevronnés capables de poursuivre les protocoles réussis mis en place, l’unité de Garches est finalement fermée en août 2014.

ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de Santé)

Créée en 2012 dans le cadre de la réforme du médicament, l’ANSM est une institution publique française affiliée au Ministère de la Santé.



L’ANSM a pour but d’évaluer les risques sanitaires liés aux médicaments et aux produits de santé. Elle se charge notamment de l’évaluation scientifique et médico-technique des différents produits, du contrôle en laboratoire, du contrôle en publicité, de l’inspection sur sites et de l’information des professionnels de santé et du public.
Nous avons rencontré en Avril 2015 Corinne Kiger, chef du pôle des essais et des vigilances de l’ANSM. Selon elle, les méthodes de traitement ont considérablement évolué au fil des années. Il y a 20 ans, voire même 10 ans, détruire une tumeur affaiblissait beaucoup le patient. Mais aujourd’hui, avec l’élargissement des gammes de traitement, ce n’est plus le cas. Elle ajoute également que malgré le fait que les protocoles de traitement soient uniformisés, il n’y a pas une même manière de traiter deux patients différents. Sont pris en compte non seulement les symptômes généraux de la maladie en question mais également certaines caractéristiques comme les antécédents médicaux ou d’autres facteurs propres à chaque patient. Ce à quoi elle ajoute : « A long terme, notre but est : un patient, un traitement. »


Comité national (ou régional) d’éthique

Il s’agit d’une autorité administrative indépendante composée de spécialistes, chargée de donner son avis sur les problèmes éthiques suscitées par les évolutions et les découvertes en médecine au sein de la société.



Les comités d'éthiques sont composés de médecins, scientifiques, philosophes, juristes, théologiens et journalistes. Ils organisent des débats publics appelés « états généraux » au cours desquels des citoyens débattent sur une question de société et rédigent des recommandations qui sont rendues publiques. Ces états généraux doivent être réunis avant de procéder à tout projet de réforme sur les questions éthiques ou de société.
L’importance du rôle des comités éthiques et de leur consultation dépend les pays considérés. Ainsi, lors du scandale des essais cliniques menés par le laboratoire Pfizer au Nigéria en 1996 par exemple, ce dernier a rétorqué qu’il avait reçu l’autorisation du Comité d’éthique local avant de procéder à la mise en place des essais à l’hôpital de Kano, alors même que les comités d’éthiques du pays ont du mal à imposer leur position lors de la négociation sur la mise en place d’essais cliniques entre laboratoires étrangers et autorités locales.

FDA (Food & Drug Administration)

Il s’agit de l’agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux.



La FDA est chargée de délivrer les mandats pour l’autorisation de la commercialisation des médicaments sur le territoire des Etats-Unis. Après commercialisation, elle ne peut plus exiger le retrait d’un médicament du marché, elle peut simplement inviter l’entreprise concernée à le retirer.
La FDA a plusieurs fois fait l’objet de débat concernant son caractère indépendant et son efficacité dans la délivrance des autorisations de mise sur le marché, notamment parce qu’elle ne réalise pas d’études toxicologiques mais se contente d’examiner les données fournies par les demandeurs. En effet, plusieurs témoignage et affaires ont révélé les risques de conflits d’intérêts entre la FDA, le gouvernement et les laboratoires pharmaceutiques américains.
Ainsi, en 1989, le vétérinaire Burroughs, chargé de l'examen de la demande d'autorisation de mise sur le marché de la somatotropine fabriquée par l'entreprise Monsanto, révèle que celle-ci pourrait avoir des effets de dopage indésirables et qu’il manque des données dans le dossier. Selon lui, les entreprises qui produisent les médicaments envoient volontairement une trop grande quantité de données à analyser à la FDA, qui doit les traiter en temps limité, afin de « décourager un examen minutieux ».
D'abord suivi dans sa requête par la FDA, on lui bloque ensuite l’accès aux donnée, puis il se retrouve licencié. Selon lui, « l'agence a sciemment fermé les yeux sur les données dérangeantes parce qu'elle voulait protéger les intérêts de la société, en favorisant au plus vite la mise sur le marché de l'hormone transgénique… ».
Parallèlement, le directeur de la publicité chez Monsanto, Phil Angell, déclarait au sujet des OGM : « Notre intérêt est d'en vendre le plus possible. En garantir l'innocuité, c'est le boulot de la FDA », propos qui ont eux aussi déclenché une vive polémique sur le rôle de la FDA.
Source : Wikipédia

Associations



ISIS

ISIS est une petite association de patients indirects, car constituée de parents ayant des enfants touchés par le cancer.



L’association ISIS a été créée en 1989 dans le but d’améliorer les conditions de vie des enfants touchés par le cancer. Elle est constituée des parents et des amis des familles des enfants traités à l’Institut Gustave Roussy de Villejuif.
L’association ISIS a montré son mécontentement vis-à-vis des protocoles médicaux en soulignant le fait qu’il est amoral de tirailler les parents de malades et les malades entre plusieurs méthodes de traitement en opposition.

AMETIST

L’AMETIST (Assistance aux Malades en Traitement Intensif en Spécialité Tumorale) est une association de parents, de personnes privées et de médecins réunis par la volonté de sauvegarder l’activité de l’équipe du docteur Nicole Delépine.



Cette association affiche une volonté d’information sur les essais thérapeutiques auprès des parents de malades, dénonce farouchement les protocoles standards de traitement du cancer chez l’enfant et exprime la nécessité de respecter le libre-choix du patient dans le choix de protocole.
L’AMETIST a fait parler d’elle dans les médias suite à une manifestation devant le ministère de la santé contre la menace de fermeture du service dirigé par le docteur Nicole Delépine. Cependant, la ministre de la santé Marisol Touraine, tout comme son cabinet, ont refusé de recevoir une délégation des associations de parents.

AFCROs (Association Française des «Contract Research Organisations»)

Créée en 2002, l’Association Française des CROs (Entreprises de la recherche clinique) a pour objectif de fédérer et représenter les Sociétés prestataires de Services en recherche clinique et épidémiologique, présentes et exerçant en France. Elle plaide pour une simplification du système des essais cliniques et pour une réglementation européenne qui élargit l’activité de recherche et ses bénéficiaires, le but étant de relancer la recherche clinique en France.



Née de la réflexion commune de sociétés de services et de conseil en développement pharmaceutique et médical pour les Produits de Santé, l’AFCROs cite parmi ses objectifs celui de démontrer et soutenir le haut degré de professionnalisme des sociétés de recherche clinique française et de défendre les intérêts de tous les professionnels du secteur et des patients, en préservant l’emploi des collaborateurs français tout en s’engageant pour une médecine éthique et responsable. Elle compte une soixantaine de sociétés-membres représentés par leurs dirigeants qui recouvrent 70% de l’activité de prestation sous-traitée en France dans le domaine de la recherche clinique et épidémiologique. L’AFCROs est également membre de l’EUCROF (Fédération Européenne des CROs). Ses activités sont uniquement associatives et régies par une charte une Charte de «Pratiques professionnelles et loyales des sociétés de services et de conseil en recherche clinique » qui comporte des engagements d’information, d’éthique et de transparence.
L’AFCROs organise plusieurs événements autour des enjeux de la recherche clinique, notamment à l’échelle européenne. Il s’agit de rencontres et de conférences au sujet de la gestion des essais cliniques et leur régulation. Elle exprime par ses communiqués de presse un souci grandissant vis-à-vis de la recherche clinique en France et s’alarme d’une perte d’attractivité due aux longs délais d’évaluations au sein de l’ANSM et aux évolutions législatives qui ont aggravé la complexité de mise en place des essais cliniques, compromettant ainsi l’avenir de la recherche clinique en France –déjà en déclin malgré les efforts financiers – et fragilisant encore plus les opérateurs privés et associatifs de ce secteur. L’AFCROs émet également des soucis de relocalisation des essais cliniques, vu que de plus en plus d’essais se font en dehors de l’UE pour des médicaments issus de l’Europe et destinés à ses marchés, et pour des raisons de coûts et de rapidité de développement ; ce qui remet en question leur rigueur du moment que les populations des profils et des pratiques déontologiques différentes. L’AFCROs propose aussi dans la même lignée de relance en France, une réglementation qui impose un minimum de 50% de participants de l’UE pour tout essai clinique.

GFECLE (Groupe Français d’Etudes des Cancers et Leucémies de l’Enfant)

Créé en 1996, suivant la création en 1983 de la SFOP (Société Française de l’oncologie pédiatrique), le GFECLE est une association qui regroupe des spécialistes des cancers de l’enfant, pour mettre en valeur la recherche clinique qui leur correspond et dépasser le manque de priorité accordée à cette branche de la recherche oncologique.



Coopérant avec la SFOP et le groupe pédiatrique de la Société française des greffes de moelle au sein de la SFCE (organisme qui réunit les trois), le GFECLE plaide la reconnaissance des spécificités de la cancérologie pédiatrique et appelle les soutiens des pouvoirs publics pour la mise en place d’une recherche efficace. Le GFECLE se base sur quatre points principaux : la structuration de la recherche clinique et son articulation avec les laboratoires de transfert, l'organisation administrative de la cancérologie pédiatrique, les modalités d'agrément des équipes soignantes, et la formation initiale et continue des médecins et infirmières constituant les équipes de cancérologie pédiatrique. Les cancers de l’enfant sont des maladies rares (1% des cancers et 1800 enfants par an en France) mais ils sont, néanmoins, la deuxième cause de mortalité des enfants ayant plus d’un an après les accidents. Le GFECLE soutient que les protocoles pédiatriques doivent concerner tous les enfants entre 0 et 18 ans au lieu de 0 et 15 ans, parce que les protocoles pédiatriques donnent de meilleurs résultats que les protocoles adultes pour la tranche 15-18 ans. Les progrès sur les 30 dernières années permettent de guérir 3 enfants sur 4, mais de nouvelles stratégies de recherche cliniques et biologiques sont mises en œuvre en partenariat avec de nombreux organismes institutionnels de recherche afin d’atteindre un taux de 100% de guérison.

Organismes Privés



Laboratoires Pfizer

Pfizer est une firme multinationale pharmaceutique d'origine américaine.



Fondée en 1849, et présente dans près de 150 pays, Pfizer a aujourd'hui un chiffre d’affaires de 51,5 milliards. Elle est notamment connue pour l’invention du Viagra dans les années 1990.
En mai 2007, le gouvernement nigérian porte plainte contre le groupe, l’accusant d’avoir provoqué la mort de onze enfants et d’avoir porté atteinte à la santé de centaines d’autres lors d’un essai clinique avec le médicament Trovan mené en 1996 sur des enfants nigériens atteints de méningite.