Pour Emmanuel Macron et de nombreux économistes, l’impôt sur la fortune et la taxation des revenus du patrimoine sont considérés comme des instruments qui auraient un effet néfaste sur l’investissement et donc sur l’emploi en France.
Le gouvernement a donc effectué deux réformes pour favoriser l’investissement dans l’économie :
- L’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF) taxait tout type de patrimoine supérieur à 1,3 millions d’euros à des taux progressifs de 0,5 à 1,5%. Cet impôt a été supprimé et remplacé par un Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) qui ne taxe plus que le patrimoine immobilier (en conservant les mêmes seuils et taux).
- De plus, auparavant, les revenus du patrimoine mobilier, des placements financiers, étaient imposés au barème de l’impôt sur le revenu, avec des taux progressifs allant jusqu’à 45% selon les tranches. Le Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU, aussi appelé flat tax) fixe à présent un taux d’imposition des revenus du patrimoine mobilier à 30 %.
Toutefois, l’argument de la « politique d’investisement » est contesté par plusieurs économistes : le coût de ces mesures est remis en cause, tout comme la méthode choisie pour le calculer. Les différentes méthodes de calcul soulèvent donc la question de la scientificité du modèle économique.
De plus, l’effet premier étant de faire économiser de l’argent aux ménages les plus riches, la réforme est dénoncée comme étant un cadeau fiscal qui va aggraver les inégalités, tout en ayant un effet incertain sur l’investissement et la croissance. La question est alors celle du modèle de société voulu, de la solidarité entre les plus riches et les plus démunis, et donc, en termes de politiques publiques, du modèle redistributif mis en place par l’État, entre redistribution directe et indirecte.
Enfin, la constitutionnalité du texte de loi a aussi été mise en cause, notamment en ce qui concerne le respect du principe d’égalité devant l’impôt, la nécessité d’intelligibilité de la loi ou encore la catégorisation de l’IFI comme impôt de rendement.