OBJETS DU DEBAT PUBLIC         

Un champ éolien ?

Pour profiter de la situation géographique très ventée un champ éolien a été installé à proximité des plages de décantation de l’Artus (voir le plan schématique de la région de Salsigne). Une mini-dispute a lieu autour de ce projet, car les différents acteurs impliqués n’ont pas tous les mêmes motivations quand il s’agit d’accepter une telle installation.

Vue des éoliennes. La photographie est prise de la Combe du Saut.

Voyons le point de vue des différents acteurs à ce sujet :

Elles sont favorable à l'implantation des éoliennes. En effet, la production d’électricité par éolienne ne dégage pas de gaz à effet de serre, ni aucune autre substance toxique ou nocive à l’environnement. Ceci entre tout à fait dans les visées générales de la plupart des associations écologistes, qui  espèrent in fine parvenir à diminuer le recours de la France à l’énergie nucléaire, qu’ils considèrent de loin comme  plus nocive à l’environnement que les champs éoliens (tant du point de vue du problème de stockage des déchets radioactifs, que du réchauffement des fleuves par les eaux de rejet et donc de la modification des écosystèmes dans ces zones de rejet, ou que du simple critère esthétique d’une centrale nucléaire…). Président de l'association ECCLA, Pitch Bloch est très engagé pour les éoliennes.

     Certaines communes sont plutôt favorables au champ éolien. En effet, elles mettent en avant les retombées financières non négligeables en termes de taxes, mais aussi la possibilité d’un tourisme industriel, pour des gens intéressés par les sites « pilotes » en terme d’énergies renouvelables. C'est surtout un nouveau dynamisme économique se traduisant par des créations d'emplois que les élus locaux espèrent. La mise en place des premières éoliennes n'a pourtant pas permis d'avancée significative dans ce domaine, dans la mesure où aucun entrepôt et aucun atelier de montage n'a été mis en place. L'isolement géographique de la région fait que la construction des éoliennes se fait ailleurs, et que par conséquent les créations d'emplois locaux suite à la présence des éoliennes sont négligeables. D'autre part certains élus locaux mettent en avant le risque d'un recul d’un tourisme plus paysager, et donc les conséquences économiques qui s’en suivraient.

Pour les riverains, l’intérêt d’un champ éolien est nettement moins perceptible. Pour eux, ce qui ressort avant tout, c’est la nuisance esthétique d’un tel champ. Les éoliennes sont des machines imposantes, pouvant mesurer jusqu’à 100 mètres de hauteur, et qui donc se voient de loin. Voici le témoignage d’un riverain auquel on a demandé s’il appréciait la présence d’un site éolien à côté de chez lui : « Non. La beauté des sites sur lesquels on en voit est totalement dénaturée. Je ne vois rien d'original dans un champ d'éoliennes, d'autant que celui-ci est souvent visible à des kilomètres à la ronde. »  De plus, ils soulignent les importantes nuisances sonores occasionnées par un champ éolien, surtout quand le vent souffle fort : « Il y a quatre ans, j'ai quitté la région parisienne pour respirer la quiétude de la campagne, et je ne veux pas faire marche arrière avec l’installation d’un champ éolien à côté de chez moi. »

Tous ses désagréments, puisqu’ils font partie de la vie quotidienne des riverains, font que ces derniers, même ceux dont le fibre écologique est très prononcée, sont majoritairement défavorables au champ éolien de l’Artus.

L’installation du champ éolien est loin d’être une aubaine pour les viticulteurs. En effet, avec un champ éolien à côté des vignes, se véhicule une image de site industriel, image qui est peu compatible avec l’aspect « terroir » dont les vignerons aimeraient voir leur production vinicole qualifiée. Les viticulteurs sont sans doute les opposants les plus virulents au parc d'éoliennes, et refusent une extension de celui-ci.

Avenir de la solution éolienne

 

Reconvertir le site entier en un parc d'éoliennes à l'image de ce qui s'est fait au-dessus de l'Artus serait une façon d'assurer la continuité de l'activité industrielle sur le site, tout en passant de l'industrie minière à une industrie dont les conséquences environnementales sont bien moindres, et dont l'image est bien plus positive. Les atouts géographiques ne sont pas négligeables : la surface disponible est importante si on y inclut la mine, les zones de stockage des résidus et les anciennes unités industrielles en cours de dépollution. Une telle solution se heurte pourtant à certains obstacles. En tant que solution industrielle, elle limite les possibilités touristiques autres qu'un tourisme très marginal ciblé sur l'éolien, mais elle n'est pas pour autant génératrice d'emplois en nombre suffisant pour permettre le reclassement de tous les mineurs. Les éoliennes seront peut-être un "plus" dans le développement de la région mais ne pourront constituer l'unique activité du site.  En outre, la situation géographique de la région de Salsigne, à l'écart des grands axes de communication, ne permet pas d'envisager un développement conséquent d'une chaîne de production de matériel destiné aux éoliennes, et à plus forte raison d'éoliennes elles-mêmes.